Culture

SIEL 2025 : Jaouad Mdidech explore le Haut Atlas, entre récit personnel et mémoire collective

Dans «Escapades dans le Haut Atlas», l’écrivain et journaliste Jaouad Mdidech nous entraîne dans un voyage à la fois intime et territorial, au cœur des montagnes du Haut Atlas, à 60 kilomètres de Marrakech. Le récit prend racine dans le village d’Ouirgane, un lieu que l’auteur découvre presque par hasard et qui deviendra pour lui à la fois un point d’ancrage et une source d’inspiration littéraire.

24 Avril 2025 À 17:25

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«Je venais de la mosquée de Tinmel pour un reportage. En traversant le village, j’ai garé ma voiture, je me suis allongé dans une prairie entourée d’arbres... C’était un bonheur extraordinaire. Je me suis dit : "Jaouad, c’est là que tu vas continuer ta vie”», confie l’auteur. C’est ainsi qu’il décide de s’installer à Ouirgane, en louant un petit studio chez l’habitant, niché dans la maison d’hôtes Kasbah de Ouirgane.

Très vite, l’appel de l’écriture se fait sentir

Dans cette atmosphère paisible et authentique, Jaouad entame un travail d’observation, de mémoire et de transmission. Il raconte les habitants, les associations locales, les efforts infatigables de ces collectifs qui œuvrent au développement de la région. Il évoque également l’histoire plus large d’un territoire marqué par la domination des Goundafis pendant près d’un siècle, avant et pendant le protectorat.



«J’ai commencé à écrire petit à petit, comme un jeu, explique l’écrivain. Et le livre a pris forme, naturellement, jusqu’à son aboutissement. L’ouvrage est structuré en plusieurs chapitres, chacun dévoilant une facette différente de la région : la mosquée de Tinmel, les auberges emblématiques, etc. À travers ce récit, l’auteur tisse un lien fort entre le présent d’un lieu vivant et le poids de son histoire.

Mais l’ouvrage prend une autre dimension avec l’irruption d’un événement tragique : le séisme dévastateur de septembre 2023. «J’avais terminé le livre au moment du tremblement de terre. Mais j’ai ressenti le besoin de faire une pause, d’écrire un épilogue consacré à cette catastrophe», confie-t-il. Cette «pause-phase» vient clore le récit tel un point d’orgue bouleversant, relatant les destructions, les traumatismes, mais aussi les élans de solidarité et la résilience des populations.

Avec «Escapades dans le Haut Atlas», Jaouad Mdidech signe une œuvre sensible, à la croisée du carnet de voyage, du témoignage de terrain et de l’hommage vibrant à un village marocain d’exception.
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