«Je venais de la
mosquée de Tinmel pour un reportage. En traversant le village, j’ai garé ma voiture, je me suis allongé dans une prairie entourée d’arbres... C’était un bonheur extraordinaire. Je me suis dit : "Jaouad, c’est là que tu vas continuer ta vie”», confie l’auteur. C’est ainsi qu’il décide de s’installer à
Ouirgane, en louant un petit studio chez l’habitant, niché dans la
maison d’hôtes Kasbah de Ouirgane.
Dans cette atmosphère paisible et authentique, Jaouad entame un travail d’observation, de mémoire et de transmission. Il raconte les habitants, les
associations locales, les efforts infatigables de ces collectifs qui œuvrent au développement de la région. Il évoque également l’histoire plus large d’un territoire marqué par la domination des
Goundafis pendant près d’un siècle, avant et pendant le
protectorat.
«J’ai commencé à écrire petit à petit, comme un jeu, explique l’écrivain. Et le livre a pris forme, naturellement, jusqu’à son aboutissement. L’ouvrage est structuré en plusieurs chapitres, chacun dévoilant une facette différente de la région : la mosquée de Tinmel, les
auberges emblématiques, etc. À travers ce récit, l’auteur tisse un lien fort entre le présent d’un lieu vivant et le poids de son histoire.
Mais l’ouvrage prend une autre dimension avec l’irruption d’un événement tragique : le
séisme dévastateur de septembre 2023. «J’avais terminé le livre au moment du
tremblement de terre. Mais j’ai ressenti le besoin de faire une pause, d’écrire un épilogue consacré à cette catastrophe», confie-t-il. Cette «pause-phase» vient clore le récit tel un point d’orgue bouleversant, relatant les destructions, les
traumatismes, mais aussi les élans de solidarité et la résilience des populations.
Avec «Escapades dans le Haut Atlas»,
Jaouad Mdidech signe une œuvre sensible, à la croisée du
carnet de voyage, du témoignage de terrain et de l’hommage vibrant à un village marocain d’exception.