LE MATIN
09 Avril 2025
À 16:00
Le Maroc avance à grands pas dans sa stratégie de
sécurité hydrique. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau,
Nizar Baraka, a annoncé la poursuite des travaux du deuxième volet du projet de liaison entre les
bassins de Sebou,
Bouregreg et
Oum Er-Rbia, le plus ambitieux jamais engagé dans le pays. Ce chantier entre dans le cadre du programme national d’approvisionnement en
eau potable et en
irrigation, alors que certaines régions connaissent une pression croissante sur leurs ressources.
Le projet vise un transfert annuel de 1,2 milliard de mètres cubes d’eau une fois toutes les phases achevées. Le deuxième tronçon, actuellement en cours de réalisation, permettra d’augmenter le débit entre Sebou et Bouregreg à 45 m³/seconde, soit 800 millions de mètres cubes par an.
En parallèle, une nouvelle liaison sera établie entre le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah (Bouregreg) et le barrage Al Massira (Oum Er-Rbia), avec un débit projeté de 30 m³/seconde. Les études techniques de ce tronçon ont été bouclées en mars dernier.
Le premier volet du projet, désormais opérationnel, a permis de transférer jusqu’à 450 millions de mètres cubes d’eau par an depuis le bassin de Sebou vers celui de Bouregreg. Cette infrastructure repose sur 67 kilomètres de conduites en acier de 3,2 mètres de diamètre et deux stations de pompage.
17 stations de transfert d'eau en service à travers le pays
Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale de gestion intégrée de l’eau, qui combine :
- Stockage par barrages,
- Transferts interbassins,
- Exploitation raisonnée des eaux souterraines,
- Dessalement de l’eau de mer,
- Réutilisation des eaux usées traitées.
À ce jour, 17 ouvrages de transfert d’eau sont en service à l’échelle nationale.
Au-delà des chiffres, les impacts seront majeurs. Ce dispositif permettra de renforcer l’approvisionnement en eau potable dans les zones urbaines à forte densité, notamment Rabat, Casablanca et Marrakech. Il servira aussi à améliorer l’irrigation agricole dans les plaines de Doukkala, Beni Amir et Beni Moussa, et à protéger les nappes phréatiques surexploitées, comme celle de Berrechid.