Saïd Naoumi
16 Août 2025
À 11:00
Le projet stratégique d’
autoroute électrique très haute tension entre
le Sud et
le Centre du Royaume franchit une nouvelle étape de développement. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable
(ONEE) vient de retenir
le cabinet public Novec afin de mener
les études d’impact environnemental et social de ce projet.
La société d’ingénierie a ainsi remporté les trois lots de ce marché portant sur trois tronçons, à savoir : la station de conversion Oued Lekraâ et le tronçon Oued Lekraâ-Tan Tan, le tronçon Tan Tan-Marrakech, ainsi que la station de conversion de Mediouna (Casablanca) et le tronçon Marrakech-Mediouna.
Dans son rapport d’attribution, l’Office juge que l’offre de Novec a été la plus avantageuse pour chacun des lots. Novec a ainsi devancé trois concurrents qui étaient en lice pour ce marché :
GCIM, Phenixa et Hydraumet.
La future infrastructure devra permettre l’évacuation
des énergies renouvelables du Sud vers le Centre du Royaume et sécuriser davantage l’alimentation électrique des provinces de la région. Pour la réalisation de cette connexion stratégique, l’ONEE a opté pour une approche progressive.
La première phase du projet, d’une capacité de
1.500 mégawatts (MW), devrait être opérationnelle en
2026, tandis que la seconde, également de
1.500 MW, entrera en service en
2028.En mai dernier, l’ONEE annonçait l’attribution du marché de réalisation de cette autoroute électrique de 1.400 kilomètres au consortium constitué du
Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I), de
Taqa Morocco – filiale du groupe émirati Taqa – et de
Nareva. Cette future autoroute permettra d’accroître la capacité de transport nationale et d’accélérer le développement de capacités renouvelables dans les provinces du Sud.
Après son entrée en service, l’exploitation de cette ligne sera assurée par l’ONEE. Le consortium adjudicataire avait paraphé trois protocoles d’accord avec
l’État et
l’Office. Ces accords portent sur le développement de nouvelles infrastructures de
transport de l’eau et de l’électricité, ainsi que sur la mise en place de nouvelles capacités de
dessalement d’eau de mer et de production d’électricité à partir de
sources renouvelables et de
gaz naturel.Ce programme d’investissement s’inscrit dans le cadre des stratégies hydrique et énergétique du Royaume. Il vise à renforcer la sécurité hydrique et l’indépendance énergétique, tout en répondant aux besoins urgents et prioritaires identifiés dans ces domaines.
En plus de la ligne très haute tension, le consortium développera des capacités renouvelables additionnelles de 1.200 MW, augmentant ainsi
la production nationale d’électricité verte. L’électricité thermique figure également parmi les projets confiés au consortium, qui s’engage à développer des centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel sur le site de Tahaddart, pour une capacité totale d’environ 1.500 MW, afin de renforcer la résilience du système électrique national.
Concernant le transport d’eau, il est prévu de réaliser des infrastructures de transfert entre les bassins de
l’Oued Sebou et celui de
l’Oued Oum Er-Rabia, pour une capacité de
800 millions de m³/an, afin de lutter contre la situation de stress hydrique.
En matière de dessalement, le consortium construira des stations d’une capacité totale de
900 millions de m³/an, entièrement alimentées par de l’énergie renouvelable, capitalisant ainsi sur l’innovation marocaine en la matière. Ces stations permettront de renforcer la capacité nationale de dessalement, avec un tarif cible aligné sur les prix de référence fixés pour les projets similaires déjà engagés au niveau national, ne dépassant pas
4,5 dirhams HT/m³.