LE MATIN
16 Novembre 2024
À 08:20
"C'est à un vieux combattant que l'on demande aujourd'hui de s'adresse à des experts du monde de la finance et de la Bourse. J'en suis honoré et je suis impressionné de voir le chemin parcouru à ce jour", a indiqué M.
Benjelloun au début de son intervention. Il a dans ce sens rappelé les chiffres et données qui traduisent parfaitement cette évolution : Plus de 670 milliards d'actifs qui représentent près de la moitié du PNB et des dépôts bancaires. Pour le responsable, le Maroc vit aujourd'hui un tournant de son histoire qui marque une nouvelle structuration de la Bourse de Casablanca. "Le but étant de contribuer à canaliser l'épargne afin de donner aux investisseurs et aux entreprises, les moyens de leurs ambitions dans un Maroc plein d'opportunités", note le président du Conseil d’administration de la
Bourse de Casablanca. Il a par ailleurs mis en avant le rôle clé des technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle et la blockchain, pour moderniser les processus et élargir l’accès au
marché financier. "L'industrie de la Finance au Maroc se renforce au rythme des différentes stratégies auxquelles prennent part l'ensemble de l'écosystème. Les voies sont tracées, mais l'innovation est nécessaire et s'inscrit dans un contexte de révolution technologique qui aura un impact sur les process et les modalités de distribution des produits de services, sur l'analyse de la data et des marchés et sur les stratégies de trading", a noté M. Benjelloun. Il a également souligné l’importance de développer
des fonds thématiques alignés sur les critères ESG et de renforcer le capital humain pour soutenir une croissance inclusive et durable.
« Notre responsabilité dépasse celle des dirigeants financiers : elle est de donner du sens à chaque action et de souffler une âme dans cette industrie financière pour bâtir une finance au service de tous tout en gardant à l'esprit la vision du Maroc comme leader en Afrique. Au coeur de nos stratégies, nous devons nous rappeler 5 principes de bases qui s'inspirent de notre MAROC : Marocanité, Africanité, Responsabilité sociétale et environnementale, Optimisme et Coopération », a-t-il déclaré.
Une réglementation et un financement en constante évolution
Lors du troisième panel de la conférence ,
Younes Bouchelkha, responsable du département réglementation et affaires juridiques à l'
Office des Changes, a mis en lumière les efforts de l’institution pour soutenir le développement du marché des capitaux. Il a notamment évoqué l’extension du régime de convertibilité, qui facilite les investissements étrangers. Ces mesures, selon lui, visent à
rendre la réglementation des changes plus souple et accessible, grâce à une collaboration étroite avec les partenaires institutionnels.
De son côté,
Loubna Ghaleb, membre du Directoire en charge de la stratégie du développement chez
Tanger Med, a partagé l’exemple réussi du financement de Tanger Med. Elle a détaillé les sources de financement du projet, lancé en 2002, qui a mobilisé environ
120 milliards de dirhams, répartis entre
2/3 du secteur privé et 1/3 du secteur public. Elle a également mis en avant une avancée historique : la
récente sortie à l'international de Tanger Med sans garantie de l'État, une première pour le Maroc, qui pourrait inspirer de futurs projets structurants.
Étienne Sabot, senior director business and relationship management chez
Fitch Ratings, a présenté un état des lieux de la gestion d’actifs au Maroc. Il a souligné la
qualité élevée des sociétés de gestion marocaines, avec
45% des actifs sous gestion classés dans les deux meilleurs crans de l’échelle nationale de Fitch Ratings. Par ailleurs, une tendance notable est la
diversification croissante des investisseurs, marquée par une augmentation de la part des particuliers et des entreprises dans les portefeuilles gérés.