Alors que la consommation mondiale de charbon atteindra un niveau record cette année, le Maroc affiche une stabilité de sa demande dans le cadre de sa stratégie de transition vers les énergies renouvelables. Selon le rapport Coal 2025 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Maroc devrait maintenir sa consommation de charbon autour de 10 millions de tonnes en 2025, un niveau qui restera constant jusqu’en 2030.
Cette stabilité s’inscrit dans le cadre du plan climat actualisé du pays, qui prévoit l’élimination progressive du charbon dans la production électrique d’ici 2040. Une trajectoire qui place le Maroc parmi les rares pays africains à avoir établi un calendrier clair de sortie du charbon, aux côtés de l’Afrique du Sud qui maintient néanmoins une dépendance bien plus prononcée à cette ressource fossile.
Deuxième plus gros consommateur de charbon du continent africain après l’Afrique du Sud, le Maroc mise résolument sur la diversification de son mix énergétique. Les prévisions de l’AIE indiquent que les énergies renouvelables fourniront plus de 50% d’électricité supplémentaire en 2030 par rapport à 2025, témoignant de l’engagement du Royaume dans sa transition énergétique.
Toutefois, à court et moyen terme, le charbon conserve son rôle stratégique dans le mix énergétique marocain.
Les projections de l’AIE révèlent des évolutions contrastées selon les régions d’ici 2030. L’Asie-Pacifique restera stable avec une légère croissance de 0,2% par an, portée par l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (+4,5% par an) et l’Inde (+3,3% par an), compensant le recul chinois (-0,7% par an). Les économies occidentales accéléreront leur sortie du charbon : l’Union européenne enregistrera la chute la plus spectaculaire (-12,9% par an), suivie par le Japon (-7,3% par an) et les États-Unis (-5,8% par an). L’Afrique progressera modestement (+0,6% par an), une hausse tirée principalement par l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, tandis que l’Eurasie reculera légèrement (-0,8% par an). Au global, cette redistribution géographique se traduira par un déclin mondial de 0,6% par an, entre 2025 et 2030.
Cette trajectoire descendante s’explique par plusieurs facteurs convergents : l’expansion fulgurante des capacités renouvelables, la croissance régulière du nucléaire, et l’arrivée massive de nouvelles capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) qui devrait rendre le gaz plus abondant et compétitif face au charbon.
D’ailleurs, le marché international est sous pression. Après avoir atteint un record historique de 1,54 milliard de tonnes en 2024, le commerce mondial de charbon a entamé son premier déclin depuis 2020, avec une baisse attendue de 5% en 2025. D’ici 2030, les échanges mondiaux de charbon thermique devraient tomber sous la barre du milliard de tonnes, à 936 millions de tonnes, reflétant le déclin structurel de la demande dans les économies avancées.
Néanmoins, le chemin vers un système énergétique décarboné reste semé d’embûches, d’autant que plusieurs incertitudes planent sur les prévisions à l’horizon 2030 : une adoption plus rapide que prévu de la gazéification du charbon, notamment en Chine, ou un ralentissement de l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques pourraient maintenir la demande de charbon à des niveaux plus élevés qu’anticipé.
Déjà aux États-Unis, où la consommation charbonnière avait chuté en moyenne de 6% par an durant les quinze dernières années, la demande a paradoxalement bondi de 8% cette année. Ce rebond s’explique par la conjugaison de prix du gaz naturel plus élevés et d’un ralentissement des fermetures de centrales à charbon, soutenu par des mesures politiques fédérales favorables au secteur.
Dans l’Union européenne, la baisse de la production hydroélectrique et éolienne durant le premier semestre a dopé la génération électrique au charbon, limitant le recul de la demande à environ 2% en 2025, bien loin des chutes à deux chiffres enregistrées en 2023 et 2024.
La Chine demeure le pivot du marché mondial du charbon, consommant 30% de plus que le reste de la planète réuni. Avec une demande stabilisée autour de 4,95 milliards de tonnes en 2025, le pays produit également plus de charbon que tous les autres pays combinés et reste le premier importateur mondial. Cette domination rend le marché mondial extrêmement dépendant des développements chinois.
Cette stabilité s’inscrit dans le cadre du plan climat actualisé du pays, qui prévoit l’élimination progressive du charbon dans la production électrique d’ici 2040. Une trajectoire qui place le Maroc parmi les rares pays africains à avoir établi un calendrier clair de sortie du charbon, aux côtés de l’Afrique du Sud qui maintient néanmoins une dépendance bien plus prononcée à cette ressource fossile.
Deuxième plus gros consommateur de charbon du continent africain après l’Afrique du Sud, le Maroc mise résolument sur la diversification de son mix énergétique. Les prévisions de l’AIE indiquent que les énergies renouvelables fourniront plus de 50% d’électricité supplémentaire en 2030 par rapport à 2025, témoignant de l’engagement du Royaume dans sa transition énergétique.
Toutefois, à court et moyen terme, le charbon conserve son rôle stratégique dans le mix énergétique marocain.
Un marché mondial à la croisée des chemins
Le Maroc évolue dans un marché charbonnier mondial en profonde transformation. L’année 2025 devra afficher une consommation mondiale atteignant 8,85 milliards de tonnes, un niveau record. Toutefois, les prévisions de l’AIE anticipent une baisse de 3% de la consommation mondiale d’ici 2030 par rapport à 2025, ramenant la demande en dessous du niveau de 2023.Les projections de l’AIE révèlent des évolutions contrastées selon les régions d’ici 2030. L’Asie-Pacifique restera stable avec une légère croissance de 0,2% par an, portée par l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (+4,5% par an) et l’Inde (+3,3% par an), compensant le recul chinois (-0,7% par an). Les économies occidentales accéléreront leur sortie du charbon : l’Union européenne enregistrera la chute la plus spectaculaire (-12,9% par an), suivie par le Japon (-7,3% par an) et les États-Unis (-5,8% par an). L’Afrique progressera modestement (+0,6% par an), une hausse tirée principalement par l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, tandis que l’Eurasie reculera légèrement (-0,8% par an). Au global, cette redistribution géographique se traduira par un déclin mondial de 0,6% par an, entre 2025 et 2030.
Cette trajectoire descendante s’explique par plusieurs facteurs convergents : l’expansion fulgurante des capacités renouvelables, la croissance régulière du nucléaire, et l’arrivée massive de nouvelles capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) qui devrait rendre le gaz plus abondant et compétitif face au charbon.
D’ailleurs, le marché international est sous pression. Après avoir atteint un record historique de 1,54 milliard de tonnes en 2024, le commerce mondial de charbon a entamé son premier déclin depuis 2020, avec une baisse attendue de 5% en 2025. D’ici 2030, les échanges mondiaux de charbon thermique devraient tomber sous la barre du milliard de tonnes, à 936 millions de tonnes, reflétant le déclin structurel de la demande dans les économies avancées.
Néanmoins, le chemin vers un système énergétique décarboné reste semé d’embûches, d’autant que plusieurs incertitudes planent sur les prévisions à l’horizon 2030 : une adoption plus rapide que prévu de la gazéification du charbon, notamment en Chine, ou un ralentissement de l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques pourraient maintenir la demande de charbon à des niveaux plus élevés qu’anticipé.
Déjà aux États-Unis, où la consommation charbonnière avait chuté en moyenne de 6% par an durant les quinze dernières années, la demande a paradoxalement bondi de 8% cette année. Ce rebond s’explique par la conjugaison de prix du gaz naturel plus élevés et d’un ralentissement des fermetures de centrales à charbon, soutenu par des mesures politiques fédérales favorables au secteur.
Dans l’Union européenne, la baisse de la production hydroélectrique et éolienne durant le premier semestre a dopé la génération électrique au charbon, limitant le recul de la demande à environ 2% en 2025, bien loin des chutes à deux chiffres enregistrées en 2023 et 2024.
La Chine demeure le pivot du marché mondial du charbon, consommant 30% de plus que le reste de la planète réuni. Avec une demande stabilisée autour de 4,95 milliards de tonnes en 2025, le pays produit également plus de charbon que tous les autres pays combinés et reste le premier importateur mondial. Cette domination rend le marché mondial extrêmement dépendant des développements chinois.
