Économie

Croissance de 3,5% attendue au 1er trimestre 2025 en cas de pluies (HCP)

Avec une hausse de 4,3% du PIB au troisième trimestre 2024, l'économie marocaine a montré des signes de reprise, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cependant, l'accélération à +3,5% prévue pour le premier trimestre 2025 reste conditionnée à un retour de précipitations proches des normales saisonnières, cruciales pour soutenir le secteur de l’agriculture.

13 Janvier 2025 À 09:30

Le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance de 4,3% au troisième trimestre 2024, en glissement annuel, marquant une nette accélération par rapport à la hausse moyenne de 2,4% observée au premier semestre, selon le point de conjoncture de janvier publié par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette dynamique a soutenu une légère amélioration du taux d’emploi, qui s’est situé à 37,6% au cours de la même période, mais sans pour autant permettre une décrue du taux de chômage, s’établissant pour le cinquième trimestre consécutif au-dessus de 13%.



Après une première moitié d’année au ralenti, l’économie nationale a fait preuve d’une forte capacité de rebond au troisième trimestre, reflet du dynamisme de l’activité hors agriculture qui s’est accélérée à un rythme plus soutenu qu’attendu, s’établissant à +5,1%, au lieu de +3,2% en moyenne au premier semestre. Cette relance, portée par une vive et concomitante progression de la demande intérieure et extérieure, a été confirmée par les dernières enquêtes de conjoncture, avec une hausse des taux d’utilisation des capacités productives et une amélioration quasi-générale de l’activité des branches secondaires et tertiaires marchandes.

Stimulées par le regain de la demande européenne et asiatique, les exportations nationales en volume se sont, en effet, accrues de 9,8% au troisième trimestre 2024, au lieu +7,8% au trimestre précèdent. Ce sont particulièrement les industries locales extractives et celles des branches de la chimie, de l’électronique, de l’automobile et du textile qui en ont le plus profité, avec des hausses respectives de leurs valeurs ajoutées de 15,9%, 18,2%, 16,1%, 16% et 5,3%, au troisième trimestre 2024, en variations annuelles.

Les services ont, également, connu un sensible mouvement d’accélération, affichant une progression de 3,8%, grâce notamment à l’affermissement de la demande intérieure.

La consommation des ménages s’est affermie, affichant une hausse de 3,9% au troisième trimestre 2024 et la croissance de l’investissement s’est accélérée, pour atteindre 13,5%, traduisant un effort soutenu d’équipement des entreprises privées pour le remplacement et la modernisation de leur appareil productif, ainsi qu’un renforcement des projets d’infrastructure.

Au titre du troisième trimestre de 2024, la relance de l’activité s’est, également, accompagnée par une augmentation sensible des besoins de financement de l’économie vis-à-vis du reste du monde, s’établissant à +3,8% du PIB trimestriel. Malgré une amélioration de l’épargne privée, l’expansion des investissements a été plus vigoureuse, entrainant une hausse de l’endettement du trésor et des entreprises.

Une croissance de 3,5% attendue début 2025 après une modération fin de 2024

=L'économie nationale devrait retrouver plus de dynamisme au début de 2025, après une modération de sa croissance à la fin de 2024. En rythme annuel, la croissance du PIB aurait atteint 3% au quatrième trimestre 2024 et devrait s’accélérer à +3,5%, au premier trimestre 2025, notamment si les conditions climatiques s’orientent vers un régime plus pluvieux pendant la saison hivernale, avec des niveaux pluviométriques proches des normales saisonnières.

Hors agriculture, la croissance de l’activité continuerait de dépasser les rythmes tendanciels post-Covid, mais se réajusterait progressivement, pour atteindre 3,7% et 3,5% respectivement au quatrième trimestre 2024 et au premier trimestre 2025. La demande intérieure resterait le principal moteur de l’activité, avec une hausse de 5,4% au quatrième trimestre. Les dépenses de consommation maintiendraient leur dynamique, mais la croissance de l’investissement brut se modèrerait, après la relance enregistrée au troisième trimestre. L'amélioration du pouvoir d’achat des ménages, induite par les gains liés aux mesures socio-fiscales appliquées aux employés des secteurs public et privé et à la décélération de l'inflation, soutiendrait une augmentation des dépenses de consommation de 3,2% au quatrième trimestre 2024 et de 3,4% au premier trimestre 2025, en variations annuelles. La consommation des administrations publiques serait, pour sa part, impulsée par la hausse combinée des dépenses de biens et services et de fonctionnement.

Les perspectives de modération de la demande étrangère, associées à la hausse anticipée des coûts salariaux, inciteraient les entreprises privées à limiter progressivement leurs projets d'équipement. En revanche, les investissements des entreprises publiques dans les infrastructures liées à l'organisation des événements sportifs d’envergure et aux projets de dessalement de l’eau de mer conserveraient leur dynamique, favorisant une hausse de l'investissement brut de 9,8% au quatrième trimestre 2024 et de 8,8% au premier trimestre 2025, en variations annuelles.

La contribution des échanges extérieurs à l’activité resterait négative au cours de cette période, mais pèserait moins lourdement sur l’activité au début de 2025. En volume, les exportations connaîtraient une légère accélération, affichant un accroissement de 7,1% au premier trimestre 2025, après +6,2% au trimestre précédent. Parallèlement, la croissance des importations serait moins soutenue qu’à la mi-2024, sur fond de la modération de la demande intérieure.

Selon la note de conjoncture, l’un des principaux risques pesant sur les perspectives économiques nationales, en particulier au premier trimestre 2025, réside dans l’évolution des conditions climatiques hivernales. Le cumul pluviométrique enregistré depuis le début de la campagne agricole jusqu’à fin décembre 2024 accuse une baisse de 60,6 % par rapport à une saison normale. La note souligne que la persistance des conditions sèches au cours du premier trimestre 2025 pourrait entraîner une réduction d’au moins 0,8 point de croissance par rapport aux prévisions initiales, selon les premières estimations.
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