Économie

El Bouari donne le coup d'envoi de la campagne agricole 24-25

Fraîchement nommé à la tête du ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari a donné ce samedi le coup d'envoi officiel de la campagne agricole 2024/2025 depuis la plaine du Saïss, dans la région Fès-Meknès. L'occasion d’annoncer une série de mesures incitatives en faveur des agriculteurs : promotion du semis direct, relance des filières de production, et facilitation du financement agricole.

26 Octobre 2024 À 22:25

La campagne agricole 2024/2025 a été lancée ce samedi depuis les provinces d'El Hajeb et de Meknès. "Le démarrage de la campagne agricole intervient après une succession de six années marquées par un déficit pluviométrique important et une conjoncture internationale complexe caractérisée notamment par un renchérissement des coûts des intrants", a indiqué à l'occasion le ministre de l'Agriculture, Ahmed El Bouari. Pour faire face à ces défis majeurs, notamment la rareté de l’eau et la cherté des intrants agricoles, le nouveau responsable a annoncé que le département de tutelle a pris une série de mesures pour assurer le succès de la campagne agricole.

Ces mesures portent particulièrement sur l’approvisionnement en facteurs de production (semences et engrais), le développement des filières agricoles, la gestion de l’eau d’irrigation, l’assurance agricole, ou encore le financement et l’accompagnement des agriculteurs.

Céréales et légumineuses : atteindre 5 millions d’ha cette année

Pour les semences, un disponible d’environ 1,26 Millions de quintaux de semences certifiées des céréales d’automne (dont 1,16 Mqx par la SONACOS) sera mobilisé à des prix de vente incitatifs et inférieurs de 3 à 5% par rapport à la campagne agricole 2023/2024.

Pour cette campagne, le soutien aux semences a été étendu pour intégrer de nouvelles espèces de céréales, fourrages et légumineuses alimentaires (Triticale, avoine, vesce, pois fourragers, fève/féverole, lentilles et pois-chiche) en vue d’encourager les cultures fourragères et des légumineuses et inciter les agriculteurs à pratiquer la rotation des cultures.

Le Prix de vente subventionné maxima des semences céréalières (catégorie R2): Blé tendre: 380 dh/quintal ; Blé dur: 600 dh/quintal ; Orge: 380 dh/quintal ; Avoine: 610 dh/quintal ; Triticale: 510 dh/quintal ; Fève/féverole: 800 dh/quintal ; Lentilles et pois-chiche: 1.150 dh/quintal ; Pois fourragers et autres: 615 dh/quintal.

Le programme national d'irrigation de complément des céréales sera poursuivi pour contribuer à la sécurisation et à la stabilisation des céréales avec l'objectif d'atteindre à terme 1 million d'hectares à l’horizon 2030.

Le programme national de semis direct au titre de cette campagne portera sur une superficie de 260.000 ha, dans l’objectif d’atteindre 1 million d’ha à horizon 2030. Il est prévu la distribution de 200 semoirs de semis direct au profit des coopératives agricoles et le renforcement de la sensibilisation et l’accompagnement des agriculteurs pour adopter cette technique.

L’Assurance agricole multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses et les cultures oléagineuses devrait couvrir une superficie d’environ 1 million d’ha et la poursuite du programme d’assurance multirisques pour les arbres fruitiers qui devrait permettre d’assurer près de 50 000 ha.

Pour les engrais, le marché sera approvisionné à hauteur de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés et 200.000 tonnes d’engrais azotés, aux mêmes niveaux de prix que la campagne précédente. Les prix de vente des engrais azotés aux agriculteurs seront de 240 dh/ql pour l’Amlmonitrate 33% et de 330 dh/quintal pour l’Urée 46 % et 150 dh/quintal pour le Sulfate d’ammonium 21 %.

La filière sucrière : atteindre 45 milles Ha de superficie

Il s’agit de poursuivre l’accompagnement des producteurs pour faire de la campagne 2024/25 une campagne normale des cultures sucrières. Ceci grâce à l’amélioration de la situation hydrique de certains périmètres betteraviers. Il est également décidé de reconduire l’augmentation des prix au producteur de 80 DH/T pour la betterave à sucre et de 70 DH/T pour la canne à sucre.

Concernant la filière maraichère, l'objectif fixé est de réaliser le programme d’assolement et assurer l’approvisionnement du marché. Il s’agit de maintenir le soutien à l’acquisition des semences et des plants de tomate ronde, d’oignon et des semences de pomme de terre pour cette campagne en vue de réduire le coût de production, améliorer la production et garantir l’approvisionnement du marché national en ces produits, en qualité et quantité suffisantes.

Des filières animales à consolider

Pour la filière lait, il s'agit de :

  • Consolider l’opération de distribution de l’aliment composé destiné aux vaches laitières à des prix subventionnés ;
  • Maintenir l’interdiction de l’abattage de certaines femelles reproductrices de races bovines laitières ;
  • Accorder un appui financier de l’Etat pour l’acquisition des génisses reproductrices de races pures d’origine importée et des génisses produites localement et extension du soutien aux velles destinées à la reproduction;
  • Mettre en œuvre des conventions spécifiques pour l’appui au développement de la filière lait dans le cadre du Contrat Programme 2021-2030 notamment l’opérationnalisation des UREL par la profession laitière.

Pour la filière viandes rouges, suspension des droits d'importation appliqués aux bovins destinés à l'engraissement dans la limite de 120 000 têtes au 31 décembre 2024 et reconduction de cette mesure pour 2025. Il est prévu également :

  • L’accompagnement des éleveurs dans le cadre du programme d'abreuvement du bétail par la création et l'équipement de points d'eau,
  • L'acquisition de citernes et de camions citernes et prise en charge de leurs coûts d'exploitation et d'entretien dans les régions concernées.



Le département de l'agriculture prévoit également le maintien du programme d’atténuation des effets du déficit hydrique pour la sauvegarde du cheptel en poursuivant la mise en œuvre du programme visant à atténuer les effets du déficit hydrique, notamment les composantes de sauvegarde du cheptel et en particulier la distribution de l’orge subventionnée à guichet ouvert (5,2 millions de quintaux en cours de distribution actuellement), la mise à disposition des éleveurs des d'aliments composés (2 millions quintaux en cours de distribution actuellement), l’abreuvement du cheptel à travers la création et l’équipement des points d'eau, l’acquisition des citernes et camion-citernes ainsi que la prise en charge des frais de fonctionnement et d’entretien de ces camions.

Financement de la campagne agricole

Pour créer les conditions d’un déroulement normal de la campagne 2024/25 et en vue d’aider les agriculteurs à financer leurs activités, le groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a prévu une enveloppe financière de 12 Milliards DH au titre de cette campagne.

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