Économie

Événements catastrophiques : Le bilan du Fonds de solidarité de 2020 à 2023

Depuis 2020, le Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques s’impose comme un pilier de protection sociale et économique au Maroc. Alimenté par une taxe parafiscale sur les assurances Non-Vie, il a généré en trois ans plus de 90 millions de dollars en recettes cumulées et débloqué 300 millions de dollars après le séisme d’Al Haouz. Retour sur un dispositif essentiel soutenu par la Banque mondiale pour protéger les populations vulnérables et réduire l’impact des risques naturels.

Les catastrophes naturelles coûtent chaque année au Maroc plus de 575 millions de dollars, un chiffre qui illustre la vulnérabilité du pays face aux tremblements de terre, inondations et sécheresses.

03 Décembre 2024 À 18:50

Premier bilan chiffré pour le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques (FSEC), un pilier central dans la stratégie du Maroc face aux risques naturels. Entre 2020 et 2023, les recettes cumulées de la taxe parafiscale, prélevée sur les contrats d’assurance Non-Vie et dédiée au FSEC, ont atteint plus de 90 millions de dollars (soit plus de 900 millions de dirhams). L’augmentation des recettes s’est opérée de manière régulière, avec une progression annuelle d’environ 30 millions de dollars entre 2021 et 2023, selon des données publiées par la Banque mondiale.

En parallèle, la garantie obligatoire contre les conséquences d’événements catastrophiques a montré une dynamique de croissance notable. Elle a généré, pour sa première année de mise en œuvre en 2020, des primes émises de 476,7 millions de dirhams. Les primes ont ensuite grimpé à 521,8 millions de dirhams en 2021, puis à 560,8 millions en 2022, avant d’atteindre 571,2 millions en 2023. À fin septembre 2024, elles s’élevaient déjà à 486,9 millions de dirhams.

Un modèle combinant protection publique et privée

Adoptée en 2016, la Loi n° 110-14 a posé les bases d’un régime d’assurance innovant, entré en vigueur en janvier 2020. Ce dispositif repose sur deux volets. Il a mis en place un système assurantiel privé qui couvre plus de 17 millions de personnes. S’ajoute un Fonds public, le FSEC, destiné à protéger les populations les plus vulnérables, notamment celles incapables d’accéder à une assurance privée. Financé par une taxe parafiscale sur les contrats d’assurance non-vie, le FSEC a montré son efficacité lors du séisme d’Al Haouz en septembre 2023. Il a rapidement mobilisé 300 millions de dollars pour indemniser les pertes éligibles, dont 275 millions provenant de réassurances souscrites en 2020 et renouvelées en 2023.

Un appui déterminant de la Banque mondiale

Partenaire stratégique de longue date, la Banque mondiale a joué un rôle clé dans la mise en place du FSEC et le renforcement de la résilience du Maroc face aux catastrophes naturelles. Depuis 2016, elle a financé plus de 230 projets, représentant 304 millions de dollars, pour réduire les risques et améliorer la capacité de réponse du pays. En tout, trois opérations, totalisant 580 millions de dollars, ont soutenu la création du FSEC et d’autres initiatives liées aux risques de catastrophes.

Selon la Banque mondiale, les catastrophes naturelles coûtent chaque année au Maroc plus de 575 millions de dollars, un chiffre qui illustre la vulnérabilité du pays face aux tremblements de terre, inondations et sécheresses. Le séisme d’Al Haouz, qui a causé des pertes humaines et économiques considérables, rappelle l’importance de ces mécanismes de protection.

Rappelons que l’État envisage la réalisation d’un audit de gestion du FSEC. Il a pour objectif d’effectuer une évaluation et une appréciation globale du dispositif de gestion du Fonds, et ce afin de donner à toutes ses parties prenantes une assurance quant à la gestion responsable et efficace de l’ensemble de ses activités.
Copyright Groupe le Matin © 2024