Économie

La croissance de l'économie marocaine devrait s'établir à 3% en 2024 (BERD)

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement table sur une croissance de 3 % au Maroc en 2024, suivie d'une accélération à 3,6 % en 2025, tirée par la reprise de la demande extérieure et de l’investissement public. Malgré la hausse des dépenses liée à la reconstruction post-séisme et au renforcement de la protection sociale, le pays fait preuve de résilience et maintient une trajectoire de consolidation budgétaire progressive. Depuis 2012, la BERD a investi plus de 4,53 milliards d'euros dans 102 projets au Maroc, le plaçant comme le deuxième client de la banque dans la région SEMED.

15 Mai 2024 À 10:55

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient de publier les perspectives économiques pour la région méridionale et orientale du bassin méditerranéen (région SEMED). Cette région d’opérations est composée du Maroc, de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, de la Tunisie et de la Palestine (où la BERD investit depuis 2018 via un fonds fiduciaire).



Pour le Maroc, l’Institution table sur une croissance de 3% en 2024, stable par rapport à l’année précédente. Elle devrait s’accélérer en 2025 à 3,6%, tirée par la reprise de la demande extérieure et de l’investissement public. «L’économie a fait preuve de résilience face au séisme de septembre 2023», estime la Banque. Malgré une hausse des dépenses liée à la reconstruction post-séisme et un accroissement des prestations ciblées en matière de protection sociale, le gouvernement suit une trajectoire de consolidation budgétaire progressive tout en tirant parti de la mobilisation des ressources nationales. L’inflation reste aussi maîtrisée s’établissant à 0,3% en février 2024. Cependant, la BERD alerte sur le chômage qui a augmenté à 13,0% à la fin de 2023. De même, à moyen terme, la dépendance du Maroc à l’égard des importations énergétiques et de la production agricole saisonnière exposent l’économie aux risques climatiques.

Globalement, dans tous les pays d’opérations de la BERD dans la région SEMED, la croissance moyenne devrait prendre de la vitesse et passer de 2,7% en 2023 à 3,4% en 2024, puis à 3,9% en 2025, à mesure que se font sentir les effets des programmes et réformes de stabilisation économique. Cette estimation est néanmoins plus basse que les précédentes pour l’année 2024, en raison de la mise en œuvre plus lente que prévu de grands projets d’investissement public en Égypte et des répercussions de la guerre à Gaza. «Dans l’ensemble, la région a fait preuve de résilience face à la guerre à Gaza et à la montée des tensions politiques et sécuritaires régionales au cours des derniers mois, bien que la Jordanie ait connu une baisse du tourisme et des investissements et que la Tunisie soit toujours aux prises avec des difficultés financières.», détaille le rapport.

Par pays, l’Égypte devrait afficher la performance la plus solide de la région. Sa croissance économique devrait atteindre 3,9% pour l’année civile 2024 et 4,4% en 2025.

De son côté, la croissance tunisienne «devrait reprendre avec vivacité, et passer de 0,4% en 2023 à 1,9% en 2024 et 2% en 2025, grâce aux efforts en matière de réforme et à la poursuite de la consolidation budgétaire, alors que les risques macroéconomiques ont été quelque peu maîtrisés».

Pour la Jordanie, les répercussions de la guerre à Gaza devraient entraîner un ralentissement de la croissance, à 2,4% en 2024, contre 2,6% en 2023, en raison de la baisse des entrées de touristes et des investissements étrangers, ainsi que des reports de dépenses de consommation en période d’incertitude. Une légère reprise à 2,6% est prévue pour 2025, sous réserve de l’amélioration du contexte géopolitique.

Enfin pour le Liban, le PIB devrait croître de 0,2% en 2024, plombé par les risques géopolitiques et les retards en matière de réformes. «La croissance pourrait accélérer pour atteindre 3% en 2025 si les tensions régionales s’apaisent, qu’un programme du FMI est mis en place et que la mise en œuvre des réformes avance.», est-il souligné.

Le Maroc demeure le deuxième client de la BERD dans la région SEMED. Depuis le démarrage de ses activités dans le pays en septembre 2012 jusqu’à mi-mai 2024, les investissements cumulés de la Banque au Maroc ont atteint plus de 4,53 milliards d’euros, en faveur de 102 projets. L’Égypte arrive en tête des pays bénéficiaires des interventions de la BERD dans cette région avec 11,93 milliards d’euros pour 178 projets.
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