Le Matin : Comment évaluez-vous les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne ?
José Estévez Martínez : Les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne sont non seulement historiques, mais aussi particulièrement dynamiques et diversifiées, constituant un pilier stratégique pour les deux pays. Depuis plusieurs années, l’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc, dépassant les autres puissances européennes. Cette relation s’étend à des secteurs porteurs comme l’automobile, l’énergie renouvelable, l’aéronautique, l’agroalimentaire, le textile, et bien d’autres.
En 2023, le volume des échanges bilatéraux a atteint 12,146 milliards d'euros, avec une augmentation de 3% par rapport à 2022, illustrant l’interdépendance croissante entre les deux économies. Les exportations marocaines vers l’Espagne incluent des produits manufacturés, agricoles et de la pêche, tandis que le Maroc importe principalement des biens d’équipement, des produits chimiques et des produits semi-finis.
Un des aspects majeurs de ces relations est le rôle du Maroc en tant que hub vers l’Afrique subsaharienne, grâce à sa position géographique et à ses infrastructures, notamment le Port de Tanger Med, qui est devenu un acteur clé pour les échanges commerciaux en Méditerranée. Ce rôle de passerelle vers l’Afrique permet aux entreprises espagnoles de bénéficier des accords commerciaux entre le Maroc et plusieurs pays africains, facilitant leur entrée sur des marchés en plein essor.
Sur le plan des investissements, la stabilité politique du Maroc et ses réformes économiques ont attiré des entreprises espagnoles dans les secteurs des infrastructures, de la logistique et des services financiers. Les zones d’accélération industrielle à Tanger et dans d'autres régions du Maroc ont particulièrement profité de cet afflux d’investissements espagnols.
En somme, ces relations prospères, renforcées par la coopération stratégique dans des secteurs clés et le rôle du Maroc comme hub vers l'Afrique, continuent de s’approfondir, au bénéfice des deux économies.
Qu’en est-il de la présence des entreprises espagnoles au Maroc ?
La présence des entreprises espagnoles au Maroc s'est considérablement renforcée ces dernières années, faisant de ce pays un partenaire économique stratégique pour l'Espagne. Actuellement, il existe environ 700 entreprises espagnoles qui détiennent au moins 10% du capital de sociétés de droit marocain, et 527 entreprises de droit marocain qui sont des filiales d'entreprises espagnoles, qui détiennent plus de 50% de leur capital. Allant de filiales bancaires à des sociétés dans les secteurs industriel, de l'énergie, de l'agriculture, du tourisme et des services juridiques, entre autres.
Les secteurs les plus dynamiques incluent l'industrie automobile, où le Maroc est le premier producteur en Afrique, ainsi que l'agriculture, où les entreprises espagnoles fournissent des équipements et des technologies pour moderniser le secteur.
Le tourisme et les énergies renouvelables sont également des domaines d'investissement privilégiés. Le Maroc vise à satisfaire 50% de ses besoins énergétiques avec des sources renouvelables d'ici 2030, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour les entreprises espagnoles.
Quels sont les secteurs les plus prisés par les investisseurs et les entreprises espagnols ?Les secteurs les plus prisés par les investisseurs et entreprises espagnols au Maroc sont diversifiés et couvrent plusieurs domaines stratégiques. Voici les principaux secteurs d'intérêt, selon des données récentes :
- Industrie automobile : Le Maroc est devenu un acteur incontournable de l’industrie automobile en Afrique, et l’Espagne est l'un des principaux partenaires dans ce domaine. Des constructeurs automobiles espagnols et des sous-traitants ont investi massivement dans les zones d’accelertion industrielles de Tanger et de Kénitra, où des entreprises comme SEAT et des fournisseurs de pièces automobiles sont présents. En 2023, le secteur a continué d’attirer des investissements espagnols en raison de la proximité géographique et des avantages fiscaux compétitifs offerts par le Maroc.
- Énergies renouvelables : L’Espagne, leader européen en matière de transition énergétique, est fortement présente dans le secteur des énergies renouvelables au Maroc, notamment dans le solaire et l’éolien. Le Maroc s'est fixé pour objectif d'atteindre 52% d'énergies renouvelables dans son mix énergétique d'ici 2030, et les entreprises espagnoles, telles que Iberdrola et Acciona, participent activement à des projets d’envergure, y compris dans des centrales solaires et éoliennes.
- Infrastructures et logistique : Le Port de Tanger Med, hub logistique et commercial majeur dans la région méditerranéenne, attire des investissements espagnols dans le secteur des infrastructures. Des entreprises espagnoles, spécialisées dans la construction de routes, ports et plateformes logistiques, participent à des projets d'envergure liés à l’expansion des infrastructures au Maroc. L’Espagne a contribué à plusieurs projets d'infrastructures logistiques pour améliorer l’interconnexion avec l’Afrique subsaharienne.
- Agroalimentaire : Le secteur agricole est également un axe majeur de coopération. Les entreprises espagnoles sont présentes dans le développement de technologies agricoles, l’exportation de fruits et légumes, et la production de machines agricoles. Elles apportent des solutions innovantes pour améliorer la productivité agricole au Maroc, un secteur où près de 46% de la population active est impliquée.
- Textile et confection : Le Maroc est également un centre majeur de production pour l’industrie du textile, où des entreprises espagnoles comme Inditex (propriétaire de Zara) ont établi une chaîne de production. Le faible coût de la main-d'œuvre et la proximité géographique font du Maroc un site privilégié pour la fabrication de vêtements destinés à l’exportation vers l’Europe.
Ces secteurs bénéficient d'un cadre favorable aux affaires, soutenu par des accords bilatéraux et des réformes économiques qui attirent de plus en plus d’investisseurs espagnols au Maroc, consolidant les liens économiques entre les deux pays.
Comment se décline la stratégie de la Chambre officielle de commerce d'Espagne au Maroc, Tanger-Nador ?
La Chambre officielle de commerce d'Espagne au Maroc, Tanger-Nador, joue un rôle essentiel dans le développement et la consolidation des relations économiques et commerciales entre l’Espagne et le Maroc.
Son action se décline à travers plusieurs axes majeurs qui reflètent la volonté de renforcer la coopération bilatérale et de favoriser les opportunités d’investissement pour les entreprises des deux pays.
La Chambre de commerce sert de pont stratégique entre les entreprises espagnoles et marocaines, facilitant l’accès aux marchés respectifs. Elle met en place un réseau dynamique qui permet aux entreprises de mieux comprendre les réglementations locales, les opportunités d’affaires et les secteurs porteurs. Grâce à ses actions de promotion et à l’organisation d'événements, comme des rencontres entrepreneuriales hispano-marocaine sectorielles, des missions commerciales et des séminaires informatifs, la Chambre de commerce contribue à créer un environnement favorable à l’investissement.
La Chambre joue aussi un rôle clé dans l’accompagnement des entreprises espagnoles qui cherchent à s’implanter ou à étendre leurs activités au Maroc. Elle offre des services de conseil stratégique et d’assistance personnalisée sur des aspects légaux, fiscaux et commerciaux. En collaboration avec des institutions marocaines et espagnoles, la Chambre propose des actions visant à aider les entreprises à mieux naviguer dans l’environnement économique marocain et à saisir les opportunités dans des secteurs comme l’automobile, l’agroalimentaire, ou les énergies renouvelables, entre autres.
Ceci dit, grâce à notre proximité géographique avec l’Espagne, la Chambre de commerce joue un rôle crucial en tant que hub régional pour les échanges entre l’Europe, le Maroc et, plus largement, l’Afrique. Elle encourage les projets d’infrastructures transfrontaliers qui favorisent les flux commerciaux, notamment avec le Port de Tanger Med, un acteur clé pour les échanges logistiques et industriels.
Enfin, notre Chambre de commerce s'adapte constamment aux nouveaux défis économiques, notamment liés à la transition numérique et énergétique. Elle encourage les entreprises à investir dans des secteurs innovants, comme les technologies vertes et l’économie numérique, afin de soutenir une croissance durable et compétitive dans les relations hispano-marocaines.
À votre avis, quelles sont les opportunités de partenariat que le Mondial 2030 offre pour les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises ?
Le Mondial 2030, co-organisé par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, représente une opportunité historique pour renforcer les partenariats économiques et commerciaux entre ces trois pays. Cet événement de grande envergure aura des retombées directes et indirectes dans plusieurs secteurs stratégiques, ouvrant la voie à des collaborations bénéfiques pour les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises.
L'organisation du Mondial nécessitera des investissements massifs dans la construction et la modernisation des infrastructures, notamment des stades, des hôtels, des routes, des aéroports et des transports en commun. Les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises du secteur du BTP auront l'occasion de collaborer pour répondre à ces besoins en infrastructures. Cette coopération permettra de tirer parti des compétences et expertises complémentaires dans la conception, la construction et la gestion de grands projets. Le Port de Tanger Med, par exemple, peut devenir un hub logistique clé pour faciliter les échanges de matériaux et de ressources entre les trois pays.
Le Mondial 2030 va attirera des millions de visiteurs et de supporters, stimulant ainsi le secteur du tourisme. Cela représente une occasion unique de renforcer les partenariats dans le domaine de l’hôtellerie, de la restauration et des services touristiques. Les entreprises des trois pays pourront collaborer pour développer des offres touristiques intégrées et des infrastructures d’accueil adaptées à un public international. Le Maroc, avec ses attraits culturels et touristiques, pourrait jouer un rôle majeur en attirant des visiteurs avant, pendant et après le Mondial, tout en créant des opportunités pour les opérateurs espagnols et portugais de diversifier leurs offres dans la région.
En outre, l'organisation d’un événement aussi complexe nécessitera le recours à des technologies innovantes pour gérer les flux de personnes, assurer la sécurité et offrir une expérience immersive aux spectateurs. Les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies, qu’elles soient marocaines, espagnoles ou portugaises, pourront travailler ensemble pour proposer des solutions de smart cities, des technologies de gestion des événements, des services de billetterie en ligne, ainsi que des innovations dans le domaine de la diffusion numérique. L'intelligence artificielle, la cybersécurité et les plateformes numériques seront des domaines où la coopération pourra s’intensifier pour optimiser la gestion de l'événement.
Avec la volonté croissante de rendre les grands événements plus durables, le Mondial 2030 sera une occasion de promouvoir des solutions écologiques et durables dans la gestion des stades, des transports et des infrastructures. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal, ayant tous trois des ambitions en matière d’énergies renouvelables, peuvent collaborer pour fournir des solutions énergétiques vertes durant l’événement. Des partenariats pourraient émerger pour développer des infrastructures basées sur des sources d’énergie propres telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. Cela offrirait non seulement des avantages pour l'événement, mais aussi des retombées à long terme pour les trois pays en matière de durabilité.
Enfin, le Mondial 2030 sera également l’occasion de mettre en valeur le patrimoine culturel des trois pays. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal pourront promouvoir conjointement leur richesse culturelle à travers des événements parallèles, des expositions et des festivals, attirant ainsi des investissements dans les industries créatives, le marketing et la production de contenus culturels. Cette coopération peut renforcer les échanges dans les domaines de la gastronomie, des arts et du tourisme culturel, tout en soutenant le développement d’une industrie créative qui profitera à long terme.
Quel bilan faites-vous de la dernière édition des rencontres d'affaires «Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceïma», tenue à Valence ?
La dernière édition des Rencontres d'affaires «Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceïma», tenue le 11 juillet à Valence, a été un événement majeur pour renforcer les relations économiques entre les régions du nord du Maroc et de l’Espagne. Cet événement, organisé par la Chambre officielle de commerce d’Espagnole au Maroc, Tanger-Nador, en étroite partenariat avec le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et la collaboration des institution et organismes officiels marocains et espagnols, a permis de mettre en lumière les opportunités d’affaires et d’investissement dans cette région stratégique du Maroc, qui connaît une croissance soutenue.
La Rencontre a attiré un grand nombre d'entreprises espagnoles et marocaines, favorisant ainsi un dialogue économique intense. Plusieurs secteurs clés ont été mis en avant, notamment la logistique, l’industrie automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables. Les participants ont souligné l’importance du Port de Tanger Med, qui est devenu un véritable hub pour le commerce international, facilitant les échanges entre l'Europe, l'Afrique et les autres continents.
Un des principaux résultats de cette rencontre a été l’intensification des partenariats publics-privés, avec des accords signés dans divers secteurs. Les entreprises valenciennes ont manifesté un fort intérêt pour s’implanter dans la région nord du Maroc qui bénéficient de leur proximité géographique avec l’Europe et de leur potentiel en tant que hub vers l'Afrique.
Ces rencontres d'affaires ont renforcé les liens entre les acteurs économiques espagnols et marocains, avec des perspectives prometteuses pour l’investissement bilatéral dans des secteurs stratégiques. Le rôle de notre Chambre de commerce a été central dans l’organisation et le succès de cet événement, soulignant une fois de plus l'importance des échanges économiques entre le nord du Maroc et l'Espagne.
José Estévez Martínez : Les relations économiques entre le Maroc et l’Espagne sont non seulement historiques, mais aussi particulièrement dynamiques et diversifiées, constituant un pilier stratégique pour les deux pays. Depuis plusieurs années, l’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc, dépassant les autres puissances européennes. Cette relation s’étend à des secteurs porteurs comme l’automobile, l’énergie renouvelable, l’aéronautique, l’agroalimentaire, le textile, et bien d’autres.
En 2023, le volume des échanges bilatéraux a atteint 12,146 milliards d'euros, avec une augmentation de 3% par rapport à 2022, illustrant l’interdépendance croissante entre les deux économies. Les exportations marocaines vers l’Espagne incluent des produits manufacturés, agricoles et de la pêche, tandis que le Maroc importe principalement des biens d’équipement, des produits chimiques et des produits semi-finis.
Un des aspects majeurs de ces relations est le rôle du Maroc en tant que hub vers l’Afrique subsaharienne, grâce à sa position géographique et à ses infrastructures, notamment le Port de Tanger Med, qui est devenu un acteur clé pour les échanges commerciaux en Méditerranée. Ce rôle de passerelle vers l’Afrique permet aux entreprises espagnoles de bénéficier des accords commerciaux entre le Maroc et plusieurs pays africains, facilitant leur entrée sur des marchés en plein essor.
Sur le plan des investissements, la stabilité politique du Maroc et ses réformes économiques ont attiré des entreprises espagnoles dans les secteurs des infrastructures, de la logistique et des services financiers. Les zones d’accélération industrielle à Tanger et dans d'autres régions du Maroc ont particulièrement profité de cet afflux d’investissements espagnols.
En somme, ces relations prospères, renforcées par la coopération stratégique dans des secteurs clés et le rôle du Maroc comme hub vers l'Afrique, continuent de s’approfondir, au bénéfice des deux économies.
Qu’en est-il de la présence des entreprises espagnoles au Maroc ?
La présence des entreprises espagnoles au Maroc s'est considérablement renforcée ces dernières années, faisant de ce pays un partenaire économique stratégique pour l'Espagne. Actuellement, il existe environ 700 entreprises espagnoles qui détiennent au moins 10% du capital de sociétés de droit marocain, et 527 entreprises de droit marocain qui sont des filiales d'entreprises espagnoles, qui détiennent plus de 50% de leur capital. Allant de filiales bancaires à des sociétés dans les secteurs industriel, de l'énergie, de l'agriculture, du tourisme et des services juridiques, entre autres.
Les secteurs les plus dynamiques incluent l'industrie automobile, où le Maroc est le premier producteur en Afrique, ainsi que l'agriculture, où les entreprises espagnoles fournissent des équipements et des technologies pour moderniser le secteur.
Le tourisme et les énergies renouvelables sont également des domaines d'investissement privilégiés. Le Maroc vise à satisfaire 50% de ses besoins énergétiques avec des sources renouvelables d'ici 2030, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour les entreprises espagnoles.
Quels sont les secteurs les plus prisés par les investisseurs et les entreprises espagnols ?Les secteurs les plus prisés par les investisseurs et entreprises espagnols au Maroc sont diversifiés et couvrent plusieurs domaines stratégiques. Voici les principaux secteurs d'intérêt, selon des données récentes :
- Industrie automobile : Le Maroc est devenu un acteur incontournable de l’industrie automobile en Afrique, et l’Espagne est l'un des principaux partenaires dans ce domaine. Des constructeurs automobiles espagnols et des sous-traitants ont investi massivement dans les zones d’accelertion industrielles de Tanger et de Kénitra, où des entreprises comme SEAT et des fournisseurs de pièces automobiles sont présents. En 2023, le secteur a continué d’attirer des investissements espagnols en raison de la proximité géographique et des avantages fiscaux compétitifs offerts par le Maroc.
- Énergies renouvelables : L’Espagne, leader européen en matière de transition énergétique, est fortement présente dans le secteur des énergies renouvelables au Maroc, notamment dans le solaire et l’éolien. Le Maroc s'est fixé pour objectif d'atteindre 52% d'énergies renouvelables dans son mix énergétique d'ici 2030, et les entreprises espagnoles, telles que Iberdrola et Acciona, participent activement à des projets d’envergure, y compris dans des centrales solaires et éoliennes.
- Infrastructures et logistique : Le Port de Tanger Med, hub logistique et commercial majeur dans la région méditerranéenne, attire des investissements espagnols dans le secteur des infrastructures. Des entreprises espagnoles, spécialisées dans la construction de routes, ports et plateformes logistiques, participent à des projets d'envergure liés à l’expansion des infrastructures au Maroc. L’Espagne a contribué à plusieurs projets d'infrastructures logistiques pour améliorer l’interconnexion avec l’Afrique subsaharienne.
- Agroalimentaire : Le secteur agricole est également un axe majeur de coopération. Les entreprises espagnoles sont présentes dans le développement de technologies agricoles, l’exportation de fruits et légumes, et la production de machines agricoles. Elles apportent des solutions innovantes pour améliorer la productivité agricole au Maroc, un secteur où près de 46% de la population active est impliquée.
- Textile et confection : Le Maroc est également un centre majeur de production pour l’industrie du textile, où des entreprises espagnoles comme Inditex (propriétaire de Zara) ont établi une chaîne de production. Le faible coût de la main-d'œuvre et la proximité géographique font du Maroc un site privilégié pour la fabrication de vêtements destinés à l’exportation vers l’Europe.
Ces secteurs bénéficient d'un cadre favorable aux affaires, soutenu par des accords bilatéraux et des réformes économiques qui attirent de plus en plus d’investisseurs espagnols au Maroc, consolidant les liens économiques entre les deux pays.
Comment se décline la stratégie de la Chambre officielle de commerce d'Espagne au Maroc, Tanger-Nador ?
La Chambre officielle de commerce d'Espagne au Maroc, Tanger-Nador, joue un rôle essentiel dans le développement et la consolidation des relations économiques et commerciales entre l’Espagne et le Maroc.
Son action se décline à travers plusieurs axes majeurs qui reflètent la volonté de renforcer la coopération bilatérale et de favoriser les opportunités d’investissement pour les entreprises des deux pays.
La Chambre de commerce sert de pont stratégique entre les entreprises espagnoles et marocaines, facilitant l’accès aux marchés respectifs. Elle met en place un réseau dynamique qui permet aux entreprises de mieux comprendre les réglementations locales, les opportunités d’affaires et les secteurs porteurs. Grâce à ses actions de promotion et à l’organisation d'événements, comme des rencontres entrepreneuriales hispano-marocaine sectorielles, des missions commerciales et des séminaires informatifs, la Chambre de commerce contribue à créer un environnement favorable à l’investissement.
La Chambre joue aussi un rôle clé dans l’accompagnement des entreprises espagnoles qui cherchent à s’implanter ou à étendre leurs activités au Maroc. Elle offre des services de conseil stratégique et d’assistance personnalisée sur des aspects légaux, fiscaux et commerciaux. En collaboration avec des institutions marocaines et espagnoles, la Chambre propose des actions visant à aider les entreprises à mieux naviguer dans l’environnement économique marocain et à saisir les opportunités dans des secteurs comme l’automobile, l’agroalimentaire, ou les énergies renouvelables, entre autres.
Ceci dit, grâce à notre proximité géographique avec l’Espagne, la Chambre de commerce joue un rôle crucial en tant que hub régional pour les échanges entre l’Europe, le Maroc et, plus largement, l’Afrique. Elle encourage les projets d’infrastructures transfrontaliers qui favorisent les flux commerciaux, notamment avec le Port de Tanger Med, un acteur clé pour les échanges logistiques et industriels.
Enfin, notre Chambre de commerce s'adapte constamment aux nouveaux défis économiques, notamment liés à la transition numérique et énergétique. Elle encourage les entreprises à investir dans des secteurs innovants, comme les technologies vertes et l’économie numérique, afin de soutenir une croissance durable et compétitive dans les relations hispano-marocaines.
À votre avis, quelles sont les opportunités de partenariat que le Mondial 2030 offre pour les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises ?
Le Mondial 2030, co-organisé par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, représente une opportunité historique pour renforcer les partenariats économiques et commerciaux entre ces trois pays. Cet événement de grande envergure aura des retombées directes et indirectes dans plusieurs secteurs stratégiques, ouvrant la voie à des collaborations bénéfiques pour les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises.
L'organisation du Mondial nécessitera des investissements massifs dans la construction et la modernisation des infrastructures, notamment des stades, des hôtels, des routes, des aéroports et des transports en commun. Les entreprises marocaines, espagnoles et portugaises du secteur du BTP auront l'occasion de collaborer pour répondre à ces besoins en infrastructures. Cette coopération permettra de tirer parti des compétences et expertises complémentaires dans la conception, la construction et la gestion de grands projets. Le Port de Tanger Med, par exemple, peut devenir un hub logistique clé pour faciliter les échanges de matériaux et de ressources entre les trois pays.
Le Mondial 2030 va attirera des millions de visiteurs et de supporters, stimulant ainsi le secteur du tourisme. Cela représente une occasion unique de renforcer les partenariats dans le domaine de l’hôtellerie, de la restauration et des services touristiques. Les entreprises des trois pays pourront collaborer pour développer des offres touristiques intégrées et des infrastructures d’accueil adaptées à un public international. Le Maroc, avec ses attraits culturels et touristiques, pourrait jouer un rôle majeur en attirant des visiteurs avant, pendant et après le Mondial, tout en créant des opportunités pour les opérateurs espagnols et portugais de diversifier leurs offres dans la région.
En outre, l'organisation d’un événement aussi complexe nécessitera le recours à des technologies innovantes pour gérer les flux de personnes, assurer la sécurité et offrir une expérience immersive aux spectateurs. Les entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies, qu’elles soient marocaines, espagnoles ou portugaises, pourront travailler ensemble pour proposer des solutions de smart cities, des technologies de gestion des événements, des services de billetterie en ligne, ainsi que des innovations dans le domaine de la diffusion numérique. L'intelligence artificielle, la cybersécurité et les plateformes numériques seront des domaines où la coopération pourra s’intensifier pour optimiser la gestion de l'événement.
Avec la volonté croissante de rendre les grands événements plus durables, le Mondial 2030 sera une occasion de promouvoir des solutions écologiques et durables dans la gestion des stades, des transports et des infrastructures. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal, ayant tous trois des ambitions en matière d’énergies renouvelables, peuvent collaborer pour fournir des solutions énergétiques vertes durant l’événement. Des partenariats pourraient émerger pour développer des infrastructures basées sur des sources d’énergie propres telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. Cela offrirait non seulement des avantages pour l'événement, mais aussi des retombées à long terme pour les trois pays en matière de durabilité.
Enfin, le Mondial 2030 sera également l’occasion de mettre en valeur le patrimoine culturel des trois pays. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal pourront promouvoir conjointement leur richesse culturelle à travers des événements parallèles, des expositions et des festivals, attirant ainsi des investissements dans les industries créatives, le marketing et la production de contenus culturels. Cette coopération peut renforcer les échanges dans les domaines de la gastronomie, des arts et du tourisme culturel, tout en soutenant le développement d’une industrie créative qui profitera à long terme.
Quel bilan faites-vous de la dernière édition des rencontres d'affaires «Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceïma», tenue à Valence ?
La dernière édition des Rencontres d'affaires «Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceïma», tenue le 11 juillet à Valence, a été un événement majeur pour renforcer les relations économiques entre les régions du nord du Maroc et de l’Espagne. Cet événement, organisé par la Chambre officielle de commerce d’Espagnole au Maroc, Tanger-Nador, en étroite partenariat avec le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et la collaboration des institution et organismes officiels marocains et espagnols, a permis de mettre en lumière les opportunités d’affaires et d’investissement dans cette région stratégique du Maroc, qui connaît une croissance soutenue.
La Rencontre a attiré un grand nombre d'entreprises espagnoles et marocaines, favorisant ainsi un dialogue économique intense. Plusieurs secteurs clés ont été mis en avant, notamment la logistique, l’industrie automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables. Les participants ont souligné l’importance du Port de Tanger Med, qui est devenu un véritable hub pour le commerce international, facilitant les échanges entre l'Europe, l'Afrique et les autres continents.
Un des principaux résultats de cette rencontre a été l’intensification des partenariats publics-privés, avec des accords signés dans divers secteurs. Les entreprises valenciennes ont manifesté un fort intérêt pour s’implanter dans la région nord du Maroc qui bénéficient de leur proximité géographique avec l’Europe et de leur potentiel en tant que hub vers l'Afrique.
Ces rencontres d'affaires ont renforcé les liens entre les acteurs économiques espagnols et marocains, avec des perspectives prometteuses pour l’investissement bilatéral dans des secteurs stratégiques. Le rôle de notre Chambre de commerce a été central dans l’organisation et le succès de cet événement, soulignant une fois de plus l'importance des échanges économiques entre le nord du Maroc et l'Espagne.