LE MATIN
13 Septembre 2024
À 09:23
Présentés par la ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable, Leila Benali, ces décrets viennent renforcer le cadre réglementaire national pour une
transition énergétique durable, conformément aux hautes directives de
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste. Ils visent également à mettre en œuvre les orientations de la
stratégie nationale énergétique et les recommandations du
nouveau modèle de développement et à contribuer à la diversification des
sources d'approvisionnement énergétique et à
décarboner l'économie nationale. L’objectif étant d’augmenter la part des énergies renouvelables, de généraliser l'
accès à l'énergie à des prix compétitifs, tout en préservant l'environnement et de répondre à la demande croissante d’électricité en réduisant la
dépendance énergétique à l’étranger.
Alors que le Maroc s’apprête à franchir le cap de 2024, quelles perspectives s’ouvrent pour son économie et son développement durable ? Pour répondre à cette question cruciale, nous nous sommes adressés à deux experts de premier plan : Dr Hatim Marouane, économiste marocain et conseiller ministériel au gouvernement du Québec, et Salima Cherti, chercheuse en économie de l’innovation à l’Université de Perpignan Via Domitia. Collaborant étroitement, les deux chercheurs mènent des travaux communs sur l’économie de l’innovation et du développement. Leur recherche vise un double objectif : d’une part, analyser comment les politiques publiques influencent l’innovation et stimulent le développement économique et, d’autre part, explorer les mécanismes par lesquels l’innovation peut devenir un moteur de développement durable et d’inclusion sociale. Cette approche multidimensionnelle leur permet d’appréhender les défis complexes auxquels sont confrontées les économies contemporaines, en particulier dans le contexte marocain. De la gestion du stress hydrique aux promesses des énergies renouvelables, en passant par l’impact potentiel de la Coupe du monde 2030, les deux chercheurs nous livrent dans cet entretien une analyse approfondie des stratégies qui pourraient permettre au Maroc de concilier croissance économique et durabilité environnementale dans les années à venir.
L’adoption de ces textes permettra également de mettre en valeur les
énergies renouvelables et d’offrir de nouvelles opportunités de commercialisation de
produits verts sur le marché national et international. Le premier projet de décret n° 804.24.2 relatif au
compteur intelligent intervient en application de l'article 18 de la loi n° 82-21 relative à l’
autoproduction électrique. Ce décret vise à fixer les fonctionnalités fournies par le compteur intelligent avec la possibilité de les réaliser à distance dans le but d'assurer l'accès à toutes les informations liées à l'
énergie électrique soutirée du
réseau électrique national et injectée dans celui-ci au profit de l'auto-producteur ou le gestionnaire du réseau électrique concerné.
Ces compteurs intelligents bidirectionnels constitueront une pierre angulaire pour accélérer la mise en place de
réseaux électriques intelligents dans notre pays. En effet, ces réseaux permettront l'intégration des énergies renouvelables et renforceront la sécurité de l'
approvisionnement énergétique en offrant une meilleure maitrise de la nature variable de ces énergies et en optimisant leur évacuation des sites de production vers les sites de consommation, dans les meilleures conditions de sécurité et d'efficacité.
Le deuxième projet de décret n° 761.24.2 porte sur la fixation des conditions d'octroi d'un « certificat d'origine» pour l'énergie électrique issue de sources renouvelables et de l'autorité compétente pour le délivrer. Ce décret vient en application des dispositions de l'article 6 bis de la loi n° 13.09 relative aux énergies renouvelables, tel que modifié et complété, et l'article 16 de la loi n° 82.21 relative à l'autoproduction d'énergie électrique. Il vise à fixer les modalités de délivrance des certificats d'origine prouvant que l'électricité autoproduite provient de
sources d’énergies renouvelables et en précisant l'autorité compétente, pour délivrer ces certificats d’origine, en l’occurrence, le ministère de tutelle.
L’adoption de ce décret offrira de nouvelles opportunités de
commercialisation de produits verts, d'autant plus qu'il est prévu qu'une taxe carbone soit imposée aux niveaux national et international. Ce décret prend également en compte les principes et normes appliqués au niveau international afin de garantir la validité des certificats d'origine délivrés par notre pays.
Le troisième projet de décret n° 153-24.2, en application de l'article 6 de la loi n° 47.09 relative à l'efficacité énergétique, fixant le cahier des charges des entreprises de services énergétiques, s'inscrit dans le cadre des efforts du ministère pour compléter le cadre réglementaire relatif à l’efficacité énergétique. Ce décret, ainsi que son arrêté d’application, vise à inciter et activer des mécanismes visant à stimuler les
économies d'énergie, notamment en permettant aux entreprises de
services énergétiques de réaliser des études visant à économiser la consommation d'énergie et à améliorer la performance énergétique des équipements énergétiques, sur la base des résultats de leurs études.
Ce décret vise également à promouvoir l’employabilité dans le domaine de l'efficacité énergétique, par la création d'une nouvelle génération d'entreprises au niveau national et de nouvelles opportunités d’emploi.