C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par
Valoris Securities, sous le titre «Une résilience des finances publiques, malgré une montée du chômage historique et une sécheresse imminente». Dans cette étude, la société de bourse analyse les dernières
évolutions macro-économiques, décryptant les contraintes, mais aussi les éléments favorables de la conjoncture. Au sujet de la
croissance, celle-ci aurait atteint 3,3% au quatrième 2023, mais devrait ralentir en janvier 2024 à 2,4%. Ce dynamisme est principalement porté par les
industries extractives et chimiques, ainsi que par le renforcement des
services non marchands. La croissance devrait atteindre 3,2% en 2024, sur la base des projections de
Bank Al-Maghrib qui reposent sur l'hypothèse d'une
production céréalière moyenne de 70 millions de quintaux et d'une augmentation de la valeur ajoutée non agricole de 2,7% durant l’année en cours, soutenue par la reprise anticipée dans les secteurs de l’
industrie et du
BTP.
Les experts de Valoris Securities constatent, par ailleurs, une dégradation de la situation de l'emploi, avec un
taux de chômage atteignant 13%, ce qui représente un record historique. Cette hausse du
chômage est principalement attribuable à la perte de 198.000 emplois en milieu rural, largement imputable au
stress hydrique et aux séquelles de l'
instabilité géopolitique mondiale, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine. Dans la même lignée, le volume du commerce mondial des marchandises semble progressivement retrouver sa tendance à moyen terme, après avoir stagné au cours de la première moitié de l'année. Cette reprise bénéficie notamment du renforcement des échanges entre la Chine et les États-Unis.
Selon le dernier baromètre de l'OMC, ce retour à la tendance aurait été stimulé, en partie, par l'amélioration des ventes et de la
production automobile, ainsi que par le commerce de
composants électroniques. Pour le
Maroc, le déficit commercial s’est établi à 286,4 milliards de DH à la fin de décembre 2023, ce qui représente une baisse de 7,3% sur un an. Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations s'est amélioré, profitant d’une réduction des importations (-2,9%) et une légère croissance des exportations (+0,2%).
r>r>L’étude souligne en outre une maîtrise du déficit budgétaire et une amélioration du solde ordinaire, malgré un contexte économique défavorable. Ainsi, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 73,7 milliards de DH à fin décembre 2023, contre 76,3 milliards un an auparavant, soit une baisse de 3,5%, tiré principalement par un solde positif des comptes spéciaux du Trésor et les «SEGMA» de 31,3 milliards de DH. Les économistes de Valoris Securities notent aussi une baisse du rythme des levées du Trésor en 2023 avec un besoin de financement de 72,1 milliards de DH, contre 73,5 milliards à fin décembre 2022. De plus, ils constatent un renforcement des maturités longues dans l’encours de la dette intérieure de l’État. D’ailleurs, les maturités à plus de 10 ans représentent dorénavant près de 41,2% du total de l’encours, contre près de 35,8% un an auparavant.
En parallèle, les maturités à moyen terme (supérieures à 1 an et inférieures à 10 ans) ont connu une contraction de leur poids de 36,9% à fin décembre 2022 à 32,3% à fin décembre 2023, avec une forte réduction du poids de la maturité à 5 ans. «Ceci traduit une volonté du Trésor de s’orienter de plus en plus sur des maturités longues. D’ailleurs, à fin décembre 2023, le Trésor a procédé à des opérations d’échange de bons, en vue de réajuster le profil de la dette pour 69,8 milliards de DH, échangeant ainsi des bons à maturité entre 13 semaines à 10 ans, par des bons à maturité de 2 ans à 30 ans», expliquent les experts de Valoris Securities.