Moncef Ben Hayoun
23 Décembre 2024
À 10:06
Le programme de coopération euro-méditerranéenne
«Interreg NEXT MED» s’apprête à lancer en janvier 2025 un appel à projets pour accélérer la
transition écologique en Méditerranée. Fort d’un budget de 83,7 millions d’euros, financé par l’
Union européenne (UE), cette initiative inclut le
Maroc parmi les pays partenaires ciblés et vise à promouvoir des solutions évolutives et collaboratives pour une région méditerranéenne résiliente au climat et à faibles émissions de carbone. «Cet appel offre une occasion unique de relever les multiples défis du
changement climatique dans la région méditerranéenne», soulignent les responsables d’«Interreg Next Med» qui est l’une des plus grandes initiatives de coopération transnationale mises en œuvre par l’UE en Méditerranée.
L’appel sera lancé officiellement à la mi-janvier 2025 et clos à la mi-avril 2025. Il adopte une approche globale pour remédier aux conséquences du changement climatique en mettant l’accent sur des secteurs essentiels de l’environnement, tels que l’efficacité énergétique, l’économie circulaire, l’adaptation au changement climatique, la résilience face aux catastrophes et la gestion durable de l’eau. Il s’étend également à d’autres domaines critiques comme la décarbonation des PME, l’éco-innovation, les compétences pour la résilience aux changements climatiques, l’adaptation des systèmes de santé aux changements climatiques et la gouvernance inclusive pour des
politiques climatiques efficaces.
La Méditerranée, identifiée comme un hotspot du changement climatique, se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale, aggravant la raréfaction des ressources en eau, l’érosion de la biodiversité et les pressions socio-économiques. Pour répondre à ces enjeux, l’appel à projets met l’accent sur des initiatives transnationales visant à bâtir une région résiliente et faiblement émettrice de carbone. Le
Maroc, confronté à des
défis environnementaux majeurs tels que le stress hydrique, la transition énergétique ou encore la décarbonation de son économie, pourrait bénéficier largement de ce programme.
Les projets devront réunir des partenariats transnationaux impliquant au moins trois pays, dont un pays méditerranéen partenaire non européen et un pays de l’UE. Avec un financement allant jusqu’à 3,5 millions d’euros par projet, ce programme offre une contribution européenne couvrant 89% des coûts, à condition que 50% du budget soient dépensés dans les
pays méditerranéens partenaires, comme le Maroc.
L’appel se distingue par son approche transnationale. Les termes de référence mettent en avant des actions collaboratives telles que la mise en œuvre de projets pilotes pour améliorer l’efficacité énergétique, la restauration d’écosystèmes pour renforcer la résilience climatique, ou encore la promotion de l’économie circulaire par des modèles industriels innovants. Ces initiatives répondent à des défis communs tout en tenant compte des spécificités locales, offrant ainsi au Maroc l’opportunité de jouer un rôle moteur dans la région.
En outre, le programme «Interreg Next Med» place l’inclusion sociale au cœur de ses priorités, avec des actions ciblant les jeunes, les femmes et les groupes marginalisés. Cette dimension est essentielle pour garantir une transition juste et équitable, en ligne avec les engagements du Maroc en matière de développement durable.
Les soumissions pour cet appel seront ouvertes, plus précisément, le 14 janvier au 15 avril 2025. Pour accompagner les candidats, le programme propose des termes de référence détaillés, une plateforme de recherche de partenaires et des événements d’information organisés entre janvier et mars 2025. Ces outils visent à faciliter la formation de consortiums solides et à garantir que les propositions soient alignées sur les priorités régionales.
Pour le Maroc, cet appel à projets représente une opportunité unique de s’intégrer davantage dans les dynamiques régionales et européennes de transition écologique, tout en renforçant ses capacités locales. En mobilisant acteurs publics, entreprises privées et organisations de la société civile, le Royaume peut non seulement relever ses défis environnementaux, mais aussi contribuer activement à bâtir une Méditerranée durable et résiliente.