LE MATIN
04 Juin 2025
À 10:20
Cette démarche s’inscrit dans la continuité de
l’accord bilatéral de 2022 et de
la déclaration d’intention adoptée à Agadir en
février dernier. Elle traduit la volonté commune des professionnels des deux pays de répondre ensemble aux enjeux liés à
la préservation des petits pélagiques, essentiels à
la sécurité alimentaire et au développement côtier de la région, selon les deux signataires.
Pour concrétiser cette ambition, un comité conjoint
COMAIP–FNP sera mis en place. Sa mission sera
d’harmoniser les données scientifiques, techniques et socio-économiques sur les stocks partagés et de proposer des mesures de
gestion appuyées sur des avis indépendants. Ce comité travaillera en étroite collaboration avec les centres de recherche halieutique des deux pays afin de développer
un système commun de suivi et d’évaluation transparent.
Par ailleurs, les deux parties s’engagent à intensifier leurs actions en matière de
formation et de sensibilisation des professionnels du secteur. L’objectif est de bâtir
une filière plus résiliente capable de concilier exploitation économique et préservation de la ressource à long terme.
La déclaration conjointe met aussi l’accent sur la nécessité de renforcer les dispositifs de contrôle et de traçabilité. L’harmonisation
des cadres réglementaires nationaux, en accord avec les recommandations internationales, est jugée indispensable pour lutter efficacement contre la pêche illicite. Cette démarche s’accompagne d’un appel à une gestion adaptative, flexible et réactive face aux fluctuations des stocks et aux évolutions de l’écosystème.
Cette initiative a reçu le soutien de plusieurs experts présents lors de la rencontre à Dakhla. L’économiste
Mohamadou Moustapha Kébé a rappelé que
sans gouvernance collective, les ressources marines partagées risquent de devenir une tragédie des biens communs. De son côté, le consultant
Amadou Tall a insisté sur les enjeux post-capture, en particulier la qualité, la traçabilité et
l’éco-labellisation, qui représentent des leviers essentiels pour valoriser durablement la filière.
Cette vision a trouvé un écho favorable auprès de
l’Institut National de Recherche Halieutique, qui a salué l’initiative comme un signe fort de responsabilité portée par les professionnels eux-mêmes. Selon l’institution, cette dynamique pourrait poser les bases d’
une coopération régionale durable, fondée sur la transparence, la science et un intérêt partagé.