L'Initiative Royale pour l’émergence d’un espace africain atlantique intégré et prospère a pris une ampleur extraordinaire, compte tenu de la vision perspicace qui la sous-tend et des promesses qu’elle ouvre pour cette partie du continent. Elle est perçue à juste titre comme le catalyseur d'un nouveau chapitre pour la région, souligne Mohamed Tangi, ancien ambassadeur et conseiller auprès du secrétaire général du gouvernement.
L'enthousiasme suscité par le lancement en 2022 du Processus de Rabat sur les États africains atlantiques (PEAA) est en effet indéniable, se réjouit-il. Les États de la région, s'appropriant l'initiative, ont rapidement mis en place les structures nécessaires : réunions ministérielles annuelles, secrétariat permanent, programme de travail ambitieux et désignation de points focaux pour la coordination. L'objectif est clair : faire du littoral et des espaces maritimes un moteur de développement économique et social, tout en renforçant la coopération internationale.
2. Le développement intégré des zones côtières
Les zones côtières sont des espaces de vie, de travail et de loisirs, mais elles constituent des écosystèmes fragiles. Une approche intégrée est essentielle pour concilier développement économique, protection de l'environnement et bien-être des populations. Cela implique une planification territoriale cohérente, la promotion d'activités durables (tourisme écologique, aquaculture responsable), la gestion des déchets et la lutte contre la pollution. En Afrique atlantique, cela passe par la prise en compte des spécificités locales et la participation des communautés côtières.
3. La mise en place d'institutions et l'adoption de réglementations appropriées
Une gouvernance efficace nécessite des institutions fortes, dotées de pouvoirs clairs et de ressources suffisantes. Cela comprend des ministères, des agences, des comités et des observatoires maritimes. Des réglementations appropriées, respectées et appliquées sont également cruciales. Elles doivent couvrir la pêche, le transport maritime, la protection de l'environnement marin, la sécurité en mer et la lutte contre la criminalité maritime. L'Afrique atlantique doit renforcer ses capacités institutionnelles et harmoniser ses réglementations pour une gestion transfrontalière efficace.
4. La disponibilité de ressources humaines, matérielles et financières
Sans moyens, la gouvernance maritime reste vaine. Il est impératif d'investir dans la formation de professionnels qualifiés (océanographes, juristes, ingénieurs, marins), dans l'acquisition d'équipements (navires, radars, stations de surveillance) et dans le financement de projets de recherche et de développement. Les ressources financières doivent être mobilisées à la fois par les États, les partenaires internationaux et le secteur privé. L'Afrique atlantique doit s'engager dans un effort soutenu pour renforcer ses capacités et ses ressources.
5. La mobilisation de capacités pour relever les défis environnementaux
Les océans sont menacés par la pollution plastique, le changement climatique, la dégradation des habitats marins et la surexploitation des ressources. La gouvernance maritime doit se doter de capacités pour faire face à ces défis. Cela implique la mise en œuvre de plans d'action pour réduire la pollution, lutter contre le réchauffement climatique, restaurer les écosystèmes marins dégradés et promouvoir une pêche durable. L'Afrique atlantique, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, doit faire de la protection de l'environnement une priorité.
6. Le déploiement de moyens de lutte contre les activités illégales
La piraterie, le trafic de drogue, la pêche illégale, le terrorisme maritime et d'autres activités illégales menacent la sécurité maritime et la stabilité économique. La gouvernance maritime doit déployer des moyens pour prévenir ces menaces et y faire face. Cela passe par le renforcement des capacités de surveillance et de patrouille maritime, la coopération entre les États, la lutte contre l'impunité et la mise en place de mécanismes de coordination régionale. L'Afrique atlantique doit renforcer sa coopération pour sécuriser ses côtes et ses eaux.
7. L'internalisation des impératifs de la coopération internationale
Les océans ne connaissent pas de frontières. La gouvernance maritime doit s'inscrire dans une perspective internationale. Cela implique la participation active aux organisations internationales, la coopération avec les pays voisins, l'harmonisation des réglementations et le partage des données et des connaissances. L'Afrique atlantique doit renforcer sa coopération régionale et internationale pour relever les défis maritimes de manière efficace et durable.
L'enthousiasme suscité par le lancement en 2022 du Processus de Rabat sur les États africains atlantiques (PEAA) est en effet indéniable, se réjouit-il. Les États de la région, s'appropriant l'initiative, ont rapidement mis en place les structures nécessaires : réunions ministérielles annuelles, secrétariat permanent, programme de travail ambitieux et désignation de points focaux pour la coordination. L'objectif est clair : faire du littoral et des espaces maritimes un moteur de développement économique et social, tout en renforçant la coopération internationale.
Le PEAA, un tremplin vers l'avenir
L'ambition du PEAA dépasse le simple cadre économique. Il vise à consolider la stabilité, la paix et la prospérité de la région, en facilitant l'intégration et le rayonnement international. L'idée est de créer un espace d'échange privilégié avec les autres regroupements d'États bordant l'océan Atlantique, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de coopération et de développement. Selon Mohamed Tangi, le programme de travail actuel du PEAA pourrait être une première étape vers l'instauration d'une «gouvernance maritime globale de l'Afrique atlantique». Il s'agirait d'une approche concertée, élaborée et mise en œuvre conjointement par les États de la région. Cette gouvernance, tout en tenant compte des initiatives sectorielles existantes, se concentrerait sur l'exploitation durable des ressources marines et la préservation de l'environnement, précise le diplomate, fort d’une dizaine années d’expérience en tant qu’administrateur au centre des Nations unies pour les océans et les zones côtières.
Les 7 piliers d’une gouvernance maritime efficace
La gouvernance maritime est un défi complexe, nécessitant une approche holistique et des moyens importants. Et l'Afrique atlantique, avec ses spécificités, n'échappe pas à cet impératif. «La gouvernance maritime est aussi vaste que les océans. Elle doit disposer de prérequis et moyens particuliers pour atteindre ses objectifs», affirme le diplomate lors de son intervention dans le cadre de la deuxième édition de la conférence-débat consacrée à l’étude des enjeux stratégiques des espaces maritimes de l’Afrique atlantique, organisée récemment par le Policy Center for the New South. Il cite dans ce sens les 7 fondamentaux d’une gouvernance maritime réussie :
1. L'étude et la surveillance continue du milieu marin, du littoral et de leurs ressources
La connaissance est la clé. Comprendre l'état de santé de nos océans, les dynamiques des écosystèmes marins, l'impact des activités humaines et l'évolution du littoral est primordial. Cela passe par des études scientifiques approfondies, des campagnes océanographiques régulières, la mise en place de systèmes de surveillance performants et l'utilisation de technologies de pointe comme les satellites et les capteurs sous-marins. En Afrique atlantique, cela permet de mieux appréhender les effets du changement climatique, la surexploitation des ressources halieutiques et l'érosion côtière.
1. L'étude et la surveillance continue du milieu marin, du littoral et de leurs ressources
La connaissance est la clé. Comprendre l'état de santé de nos océans, les dynamiques des écosystèmes marins, l'impact des activités humaines et l'évolution du littoral est primordial. Cela passe par des études scientifiques approfondies, des campagnes océanographiques régulières, la mise en place de systèmes de surveillance performants et l'utilisation de technologies de pointe comme les satellites et les capteurs sous-marins. En Afrique atlantique, cela permet de mieux appréhender les effets du changement climatique, la surexploitation des ressources halieutiques et l'érosion côtière.
2. Le développement intégré des zones côtières
Les zones côtières sont des espaces de vie, de travail et de loisirs, mais elles constituent des écosystèmes fragiles. Une approche intégrée est essentielle pour concilier développement économique, protection de l'environnement et bien-être des populations. Cela implique une planification territoriale cohérente, la promotion d'activités durables (tourisme écologique, aquaculture responsable), la gestion des déchets et la lutte contre la pollution. En Afrique atlantique, cela passe par la prise en compte des spécificités locales et la participation des communautés côtières.
3. La mise en place d'institutions et l'adoption de réglementations appropriées
Une gouvernance efficace nécessite des institutions fortes, dotées de pouvoirs clairs et de ressources suffisantes. Cela comprend des ministères, des agences, des comités et des observatoires maritimes. Des réglementations appropriées, respectées et appliquées sont également cruciales. Elles doivent couvrir la pêche, le transport maritime, la protection de l'environnement marin, la sécurité en mer et la lutte contre la criminalité maritime. L'Afrique atlantique doit renforcer ses capacités institutionnelles et harmoniser ses réglementations pour une gestion transfrontalière efficace.
4. La disponibilité de ressources humaines, matérielles et financières
Sans moyens, la gouvernance maritime reste vaine. Il est impératif d'investir dans la formation de professionnels qualifiés (océanographes, juristes, ingénieurs, marins), dans l'acquisition d'équipements (navires, radars, stations de surveillance) et dans le financement de projets de recherche et de développement. Les ressources financières doivent être mobilisées à la fois par les États, les partenaires internationaux et le secteur privé. L'Afrique atlantique doit s'engager dans un effort soutenu pour renforcer ses capacités et ses ressources.
5. La mobilisation de capacités pour relever les défis environnementaux
Les océans sont menacés par la pollution plastique, le changement climatique, la dégradation des habitats marins et la surexploitation des ressources. La gouvernance maritime doit se doter de capacités pour faire face à ces défis. Cela implique la mise en œuvre de plans d'action pour réduire la pollution, lutter contre le réchauffement climatique, restaurer les écosystèmes marins dégradés et promouvoir une pêche durable. L'Afrique atlantique, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, doit faire de la protection de l'environnement une priorité.
6. Le déploiement de moyens de lutte contre les activités illégales
La piraterie, le trafic de drogue, la pêche illégale, le terrorisme maritime et d'autres activités illégales menacent la sécurité maritime et la stabilité économique. La gouvernance maritime doit déployer des moyens pour prévenir ces menaces et y faire face. Cela passe par le renforcement des capacités de surveillance et de patrouille maritime, la coopération entre les États, la lutte contre l'impunité et la mise en place de mécanismes de coordination régionale. L'Afrique atlantique doit renforcer sa coopération pour sécuriser ses côtes et ses eaux.
7. L'internalisation des impératifs de la coopération internationale
Les océans ne connaissent pas de frontières. La gouvernance maritime doit s'inscrire dans une perspective internationale. Cela implique la participation active aux organisations internationales, la coopération avec les pays voisins, l'harmonisation des réglementations et le partage des données et des connaissances. L'Afrique atlantique doit renforcer sa coopération régionale et internationale pour relever les défis maritimes de manière efficace et durable.
