Au-delà des manœuvres navales et des patrouilles frontalières de contrôle, la Marine Royale marocaine se révèle être bien plus qu’une force de défense des territoires. À l’occasion de la deuxième édition de la conférence-débat consacrée aux enjeux stratégiques des espaces maritimes de l’Afrique atlantique, organisée récemment par le Policy center For The New South, le capitaine de vaisseau Mostapha Tafrhy a levé le voile sur une facette souvent méconnue de ce corps : son rôle essentiel dans l’étude, la compréhension et la maîtrise des enjeux inhérents aux océans, en particulier les enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques. Et cette connaissance des mers, qui dépasse le simple cadre scientifique, se présente comme un outil fondamental au service des ambitions stratégiques du Royaume et de son engagement dans le processus d’opérationnalisation de l’Afrique atlantique.
L’exposé du capitaine Tafrhy, riche en informations et en analyses, s’est articulé autour de trois piliers fondamentaux, dessinant les contours d’une stratégie maritime audacieuse et visionnaire : les enjeux colossaux que représentent les espaces maritimes dans le contexte mondial actuel, la connaissance approfondie du milieu marin comme fondement indispensable de toute stratégie maritime efficace et, enfin, l’importance primordiale de cette connaissance pour le Maroc qui aspire légitiment à se positionner comme un acteur majeur dans ce domaine.
Cette connaissance, a-t-il expliqué, permet de démystifier l’univers des écosystèmes marins, de comprendre la dynamique des courants, des vagues et des marées, d’anticiper les impacts du changement climatique (élévation du niveau de la mer, acidification des océans), de saisir les enjeux géopolitiques et économiques liés aux routes maritimes, aux ressources et aux activités humaines. Elle permet également d’identifier les menaces, qu’elles soient d’origine naturelle (tempêtes, tsunamis) ou humaine (pollution, pêche illégale, piraterie).
À cet égard, la Division d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie marine de la Marine Royale, créée en 2014, joue un rôle central dans le renforcement de cette connaissance. Elle collecte, analyse et gère les données, apportant un soutien technique et une expertise inestimable, sans lesquels les ambitions maritimes du Maroc ne peuvent être atteintes. Le département, qui représente le Royaume auprès des organisations maritimes internationales, veille également à la sécurité maritime ainsi qu’à la gestion des risques en mer. Il participe par ailleurs aux travaux de délimitation maritime, conseillant le gouvernement sur les meilleures options pour défendre les intérêts du Royaume, outre le contrôle de la validation des levés bathymétriques pour l’exploitation portuaire. Quoi de plus normale que cette expertise soit sollicitée pour mener à bien des projets d’envergure, tels que le Gazoduc Afrique-Atlantique, le projet Xlinks Maroc-Royaume-Uni, la liaison fixe intercontinentale entre l’Afrique et l’Europe et le développement du port de Dakhla Atlantique.
Dans le domaine écologique, le savoir-faire la marine Royale est tout aussi primordial puisqu’elle contribue à un système d’observation de marée installé le long du littoral qui permet de suivre en temps réel les variations du niveau de la mer et d’évaluer la vulnérabilité de ses côtes, renforçant ainsi sa résilience face aux aléas climatiques. Ce système permet également au Maroc de s’arrimer aux initiatives internationales telles que «Tsunami Ready», «Waves» ou encore «Costwave», des programmes de surveillance destinés à anticiper les phénomènes climatiques extrêmes.
Un accord de coopération récent avec la France en matière d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie marine témoigne aussi de la volonté du Maroc de renforcer sa souveraineté maritime et de coopérer avec d’autres nations. En investissant dans la connaissance des océans, en favorisant la coopération internationale et en plaçant la durabilité au cœur de ses actions, la Marine Royale se positionne au premier plan des enjeux maritimes de l’Afrique Atlantique et trace la voie pour une gestion maritime plus éclairée et durable dans cet espace.
L’exposé du capitaine Tafrhy, riche en informations et en analyses, s’est articulé autour de trois piliers fondamentaux, dessinant les contours d’une stratégie maritime audacieuse et visionnaire : les enjeux colossaux que représentent les espaces maritimes dans le contexte mondial actuel, la connaissance approfondie du milieu marin comme fondement indispensable de toute stratégie maritime efficace et, enfin, l’importance primordiale de cette connaissance pour le Maroc qui aspire légitiment à se positionner comme un acteur majeur dans ce domaine.
Les océans, de vrais trésors stratégiques
Le représentant de la Marine Royale a tenu à préciser un point essentiel : les mers ne sont pas de simples étendues bleues. Elles sont le cœur battant de l’économie mondiale, drainant 80 à 90% des échanges internationaux et présentant des coûts logistiques avantageux. Elles regorgent de ressources précieuses, des ressources halieutiques aux hydrocarbures, la production de pétrole offshore représente à elle seule environ 30% de la production mondiale de pétrole. De plus, elles sont les autoroutes invisibles de la connectivité, acheminant 99% du trafic internet intercontinental via des câbles sous-marins.La connaissance, clé de voûte de la stratégie maritime
Au vu ces enjeux majeurs, la maîtrise des espaces maritimes est une nécessité absolue. À ce titre, le capitaine Tafrhy a été on ne peut plus clair : sans une connaissance approfondie du milieu marin, toute stratégie est «aveugle» car elle ne prend pas en compte les réalités et les contraintes du milieu, «erronée» parce qu’elle est basée sur des hypothèses approximatives et des informations lacunaires, «inefficace» car elle ne permet pas d’atteindre les objectifs fixés, et «source de risques» en raison des conséquences imprévues qu’elle peut entraîner. A contrario, une connaissance maîtrisée permet de décrypter la complexité des écosystèmes marins, de comprendre la dynamique des processus océaniques, de saisir les enjeux géopolitiques et économiques et d’anticiper les impacts du changement climatique. Elle ouvre la voie à des choix stratégiques éclairés, à l’accompagnement de projets ambitieux et à la mise en place de mesures d’atténuation des risques.Cette connaissance, a-t-il expliqué, permet de démystifier l’univers des écosystèmes marins, de comprendre la dynamique des courants, des vagues et des marées, d’anticiper les impacts du changement climatique (élévation du niveau de la mer, acidification des océans), de saisir les enjeux géopolitiques et économiques liés aux routes maritimes, aux ressources et aux activités humaines. Elle permet également d’identifier les menaces, qu’elles soient d’origine naturelle (tempêtes, tsunamis) ou humaine (pollution, pêche illégale, piraterie).
La Marine Royale, au cœur de l’action
Partant de là, le Maroc a fait de la connaissance du milieu marin une priorité nationale. Le Maroc a mis en place le Comité national de coordination dans les domaines d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie marine (CNCHOC), un organe interministériel piloté par la Marine Royale et présidé par l’Administration de la Défense nationale. Ce comité, assure le capitaine Tafrhy, est un véritable catalyseur, favorisant la synergie entre les différents acteurs, mutualisant les expertises et partageant les données. Son objectif ? Valoriser les espaces vitaux, protéger et préserver les écosystèmes marins, encourager un développement économique durable, renforcer la souveraineté et la sécurité maritimes et développer une vision stratégique cohérente.À cet égard, la Division d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie marine de la Marine Royale, créée en 2014, joue un rôle central dans le renforcement de cette connaissance. Elle collecte, analyse et gère les données, apportant un soutien technique et une expertise inestimable, sans lesquels les ambitions maritimes du Maroc ne peuvent être atteintes. Le département, qui représente le Royaume auprès des organisations maritimes internationales, veille également à la sécurité maritime ainsi qu’à la gestion des risques en mer. Il participe par ailleurs aux travaux de délimitation maritime, conseillant le gouvernement sur les meilleures options pour défendre les intérêts du Royaume, outre le contrôle de la validation des levés bathymétriques pour l’exploitation portuaire. Quoi de plus normale que cette expertise soit sollicitée pour mener à bien des projets d’envergure, tels que le Gazoduc Afrique-Atlantique, le projet Xlinks Maroc-Royaume-Uni, la liaison fixe intercontinentale entre l’Afrique et l’Europe et le développement du port de Dakhla Atlantique.
Dans le domaine écologique, le savoir-faire la marine Royale est tout aussi primordial puisqu’elle contribue à un système d’observation de marée installé le long du littoral qui permet de suivre en temps réel les variations du niveau de la mer et d’évaluer la vulnérabilité de ses côtes, renforçant ainsi sa résilience face aux aléas climatiques. Ce système permet également au Maroc de s’arrimer aux initiatives internationales telles que «Tsunami Ready», «Waves» ou encore «Costwave», des programmes de surveillance destinés à anticiper les phénomènes climatiques extrêmes.
Rayonnement international et coopération
Mieux encore, l’expertise de la Marine Royale dépasse les frontières nationales. Le Maroc a accueilli en 2024, sur Hautes Instructions Royales, la 18e conférence de la Commission hydrographique régionale de l’Atlantique oriental, dont il assure la présidence jusqu’en 2026. «Cette responsabilité reflète l’engagement du Maroc et de la Marine Royale à promouvoir la coopération régionale en matière d’hydrographie et à renforcer la connaissance de cette zone hautement stratégique et vitale pour le développement des peuples de la région», souligne le capitaine Tafrhy.Un accord de coopération récent avec la France en matière d’hydrographie, d’océanographie et de cartographie marine témoigne aussi de la volonté du Maroc de renforcer sa souveraineté maritime et de coopérer avec d’autres nations. En investissant dans la connaissance des océans, en favorisant la coopération internationale et en plaçant la durabilité au cœur de ses actions, la Marine Royale se positionne au premier plan des enjeux maritimes de l’Afrique Atlantique et trace la voie pour une gestion maritime plus éclairée et durable dans cet espace.
