Nezha Maachi
30 Mai 2024
À 18:27
Le chiffre a été rendu public en février dernier : 5.281.790 opérations d’authentification identitaire ont été enregistrées sur la plateforme dédiée à l’identité numérique, Mon
e-ID, lancée, rappellons-le, en avril 2022. Ce nombre a été révélé par Ismaïl Kdidar, contrôleur général à la Direction générale de la Sûreté nationale (
DGSN) lors de la Conférence internationale sur la transformation digitale du système judiciaire. Conclave durant lequel il a notamment été question de justice numérique.
Le responsable a notamment relevé que «l’application mobile "Mon identité numérique” est utilisée par les citoyens pour accéder à des services numériques proposés par 29 partenaires-utilisateurs aujourd’hui de cette plateforme». Parmi eux :
Bank Al-Maghrib, la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (
CIMR),
PortNet et le ministère de la Justice (organisateur de la conférence), pour ne citer que ceux-là. Dans une note explicative au sujet de ladite conférence internationale, le département de la justice indiquait avoir été parmi les secteurs pionniers à exploiter les opportunités technologiques, tout en rappelant que le digital figure «comme levier principal dans la Charte de la réforme de la justice». Si d’une manière globale, le bilan de la justice numérique est qualifié de positif, «certains défis persistent encore», fait savoir le département. Ils ont trait à l’adaptation du cadre juridique et réglementaire, l’insuffisance des ressources humaines, l’infrastructure numérique ou encore la conduite de changement, sans oublier l’épineuse question de l’inclusion numérique. «Ces défis ne sont pas spécifiques au Maroc, mais sont communs dans de nombreux systèmes judiciaires à travers le monde, d’où l’intérêt que revêt la collaboration et l’échange de retour d’expérience pour converger vers des solutions efficientes».
Identifier, authentifier, sécuriser
Depuis la mise en place de la nouvelle Carte nationale d’identité électronique (CNIE v2), «chaque citoyen marocain dispose d’une identité physique dérivant vers une identité numérique». Cette dernière permet «une authentification sécurisée sur les services en ligne en utilisant la carte d’identité électronique et divers facteurs d’authentification, notamment le code PIN et la reconnaissance faciale, conformément à la loi 04-20», expliquait le responsable de la DGSN. Une démarche qui revêt graduellement un caractère incontournable : elle permet de prouver l’identité en ligne de l’usager auprès des fournisseurs de services partenaires qui proposent une authentification ou «pour réaliser des démarches administratives, notamment la demande du casier judiciaire, le certificat de nationalité et la demande d’octroi de l’aide au logement». Aujourd’hui, l’identité numérique est une réalité au Maroc.
En 2023 lors de ses Journées portes ouvertes (JPO) tenues à Fès, la DGSN rappelait que «le projet vise à sécuriser l’identité des citoyens marocains et protéger les individus et les institutions des risques d’usurpation d’identité, tout en renforçant la confiance numérique pour contribuer aux efforts de transformation digitale du Royaume». Loubna Kikou, commissaire de police principale, indiquait alors qu’après «l’adoption des CNIE de nouvelle génération, il a été procédé au lancement effectif de la plateforme de tiers de confiance national» (cf. encadré). Pour qu’un maximum de citoyens y adhère, la sécurité doit être quasiment irréprochable. La DGSN l’a bien compris. Si l’identité numérique leur permet de prouver leur identité d’une manière rapide et sécurisée auprès des organismes publics et privés, la sûreté nationale a fait en sorte que personne ne puisse accomplir une transaction en leur nom même si elle est en possession de leur carte d’identité. La CNIE est dotée d’un code PIN propre à chaque citoyen, remis avec la carte. Ainsi, les données qui composent l’identité numérique sont confidentielles. Elles sont stockées sur la carte d’identité, ne sont accessibles que par son détenteur et protégées par un code PIN personnel.