Rochdi Mokhliss
11 Février 2025
À 16:00
Selon le rapport, le
Maroc figure parmi les cinq pays africains les moins exposés aux risques opérationnels grâce à sa stabilité politique, à son cadre réglementaire efficace et à ses infrastructures solides.
L’environnement commercial y est jugé relativement sûr, réduisant ainsi l’impact des
crises économiques mondiales. Cette résilience repose notamment sur une diversification économique qui limite la dépendance aux matières premières, contrairement à d’autres économies du continent où les
hydrocarbures et les
minerais représentent plus de 60% des revenus d’exportation.
Vulnérabilités économiques et énergétiques
Si le Maroc affiche une résilience notable, certaines fragilités persistent. L’
économie marocaine, bien que diversifiée, reste sensible aux fluctuations du marché mondial, notamment en raison de sa dépendance aux exportations de
phosphates et au
secteur touristique. Par ailleurs, le pays doit encore renforcer sa connectivité régionale afin d’améliorer sa compétitivité commerciale. L’énergie constitue un autre défi majeur. Fortement dépendant des
importations d’
énergies fossiles, le Maroc a néanmoins investi massivement dans les énergies renouvelables, notamment à travers le projet «Noor», l’un des plus grands complexes solaires au monde. Cette stratégie vise à réduire la vulnérabilité énergétique et à sécuriser l’approvisionnement à long terme. Le
changement climatique représente un risque important pour le Maroc, avec des épisodes de sécheresse et de désertification qui fragilisent l’
agriculture, un secteur clé de l’économie. Le «
Plan Maroc Vert» et les investissements dans l’irrigation ont permis d’atténuer ces impacts, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer la résilience du secteur face aux aléas climatiques.
Un modèle de résilience en Afrique
Le Maroc se distingue par ses performances en matière de facilitation des échanges commerciaux, se classant parmi les rares pays africains dont le score dépasse la moyenne mondiale. Il est également l’un des pays les plus actifs du continent en matière d’accords d’investissement, avec 76 traités bilatéraux, dont 51 en vigueur.
Sur le plan financier, le pays bénéficie d’une stabilité macroéconomique relative, soutenue par des investissements stratégiques et une politique monétaire prudente. Toutefois, le Rapport recommande un renforcement des politiques fiscales et une gestion optimisée des investissements étrangers pour accroître encore la résilience économique.
Vers une intégration régionale renforcée
Le développement des infrastructures et de la connectivité régionale est identifié comme un levier clé pour stabiliser l’
économie marocaine. L’intégration dans la Zone de libre-échange continentale africaine (
ZLECAf) et l’amélioration des infrastructures logistiques devraient permettre de réduire les coûts commerciaux et d’augmenter les opportunités d’exportation. La mise en œuvre intégrale de la ZLECAf pourrait créer un marché de 3,4 billions de dollars au continent africain.
Le rapport de l'
ONU met en avant des stratégies essentielles pour convertir les défis en opportunités et renforcer la résilience économique de l'
Afrique. Parmi ces mesures, l'incitation à l’industrialisation occupe une place centrale, à travers des allégements fiscaux, une réduction des coûts d’investissement et l’octroi de prêts à taux préférentiels pour encourager les entreprises à se tourner vers l’industrie manufacturière et la production régionale. La gestion des risques est également un enjeu clé, avec la mise en place de fonds régionaux et de systèmes d’alerte précoce pour anticiper les chocs commerciaux, ainsi qu’une mutualisation des ressources publiques et privées pour assurer une meilleure planification d’urgence. En parallèle, des mécanismes de réponse aux crises sont préconisés, notamment par le biais de financements dédiés au commerce, permettant aux entreprises touchées par des perturbations mondiales de s’orienter vers les marchés régionaux tout en préservant les emplois.