Rochdi Mokhliss
23 Décembre 2024
À 17:20
Les
pressions inflationnistes devraient continuer à se dissiper au
Maroc. Après une révision à la baisse des prévisions,
l’inflation est désormais attendue à 2,4% en 2025 et 1,8% en 2026. L’inflation sous-jacente, qui exclut les éléments volatils et offre une vision affinée de l’évolution des prix, se stabiliserait en moyenne sous la barre des 2% sur la période 2025-2026, soit 50 points de base (PBS) en dessous du
taux directeur actuel. Ce recul des tensions inflationnistes est également soutenu par la baisse des prix des produits énergétiques à l’échelle internationale. Le cours moyen du
Brent est attendu à 74 dollars par baril en 2025, contre près de 80 dollars en 2024, grâce à une offre pétrolière abondante et à une décélération de la croissance mondiale.
Un environnement favorable à la baisse des taux
Sur le plan international, la politique accommodante des
principales banques centrales renforce les marges de manœuvre de Bank Al-Maghrib. La
Banque centrale européenne (BCE) devrait réduire son taux directeur de 50 PBS, tandis que la
Réserve fédérale américaine (Fed) envisage une baisse de 100 PBS en 2025. Cette conjoncture offrirait au Maroc une opportunité
de maintenir un ancrage stable du dirham tout en réduisant le coût du financement de l’économie.
Un soutien à la dynamique d’investissement
La réduction du taux directeur vise à stimuler
l’investissement, essentiel pour relever les défis structurels auxquels fait face le Maroc. Parmi ces défis figurent la reconstruction
post-séisme dans la région
d’Al Haouz, la mise en œuvre des réformes sociales du
Nouveau Modèle de Développement, la transition énergétique et l’organisation de la
Coupe du Monde 2030. Ces projets nécessiteront des investissements publics estimés à
1.700 milliards de dirhams entre 2025 et 2030, soit l’équivalent de 1,2 fois le
PIB national.
De plus, les experts estiment que la baisse cumulée de 50 PBS du taux directeur en 2024 a déjà permis au
Trésor de réaliser une économie annuelle de 620 millions de dirhams sur les charges d’intérêt. Une nouvelle réduction en 2025 pourrait amplifier cet effet, tout en préservant les
ratios budgétaires futurs.
Une croissance économique en rebond
Sous l’hypothèse d’une
campagne agricole normative, avec une production céréalière autour de 50 millions de quintaux en 2025 contre seulement 31 millions en 2024, la croissance économique devrait s’établir à 3,9% en 2025, après 2,6% en 2024. Ce rebond reflète la volonté des autorités monétaires et gouvernementales de soutenir un développement durable et inclusif, dans un contexte où la stabilité des prix est de nouveau au centre des priorités.