Saloua Islah
05 Août 2025
À 12:55
La commission relevant de l’Inspection générale du ministère s’est rendue à
l’ENSA d’Agadir en début de semaine. Sur place, elle a entamé
une série d’entretiens avec les différentes parties prenantes, notamment la direction pédagogique, des membres du corps professoral et des responsables de filières. Elle a également procédé à
un examen approfondi
des dossiers académiques, des procès-verbaux de jurys, des relevés de notes et des copies d’examen. Le règlement intérieur et les cahiers des charges pédagogiques ont aussi été consultés.
Les premières observations font apparaître plusieurs éléments préoccupants. Des cas de notes particulièrement élevées dans certaines disciplines, atteignant parfois la note maximale de 20 sur 20, ont été relevés chez des étudiants ayant parallèlement obtenu des résultats très faibles dans d’autres matières du même semestre. Plusieurs étudiants, bien qu’ayant atteint ou dépassé la moyenne générale, se sont ainsi vu refuser la validation de leur semestre en raison de l’obtention de notes inférieures à 7 sur 20 dans quatre modules, seuil minimal requis par la réglementation en vigueur.
La mission s’est également intéressée aux
pratiques d’évaluation adoptées au sein de l’établissement. Aucune
grille de notation harmonisée ne semble encadrer les méthodes d’attribution des notes entre enseignants, ce qui aurait engendré des disparités notables selon les disciplines et les intervenants. Certains étudiants soutiennent que ceux ayant eu recours à
des cours de soutien en dehors de l’école ont obtenu des résultats significativement meilleurs, ce qui a alimenté un profond sentiment d’injustice.
Au-delà des aspects purement pédagogiques, l’organisation interne de l’établissement fait également l’objet de critiques. Le déficit de
communication entre les différentes composantes – direction, enseignants, étudiants – a été identifié comme un facteur aggravant. Plusieurs réunions ont été initiées depuis l’éclatement de la crise, sans qu’aucun consensus n’ait pu être atteint. Les tentatives de médiation conduites par
l’Université Ibn Zohr n’ont, elles non plus, permis de désamorcer les tensions.
Dans ce contexte, l’intervention du ministère s’inscrit dans une volonté de rétablir la transparence et l’équité. Les conclusions de
la commission d’inspection centrale sont attendues dans les prochaines semaines. Elles pourraient inclure une révision de certains mécanismes pédagogiques adoptés, en vue de renforcer la qualité de la formation supérieure et de garantir l’équité pédagogique au sein des établissements publics.