07 Décembre 2022 À 14:30
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Le relèvement du taux directeur de 50 points de base à 2% par Bank Al-Maghrib (BAM) en septembre dernier pour juguler l’inflation n’est pas encore répercuté par les banques et risque même de ne pas l’être. Les banques que nous avons contactées nous assurent, en effet, qu’à aujourd’hui, les taux qu’elles appliquent à leur clientèle n’ont connu aucun changement en lien avec la décision de la Banque centrale de relever son taux directeur. Ce que nos contacts attribuent surtout à la concurrence entre les banques pour attirer et fidéliser les clients. Mais quand comptent-elles le faire ? Pas de visibilité. «Peut-être au cours de ce mois de décembre ou janvier. On attend le feedback du siège», nous répond sans conviction un banquier. «On ne peut pas prendre le risque de revoir à la hausse ses taux face à une concurrence très rude. On préfère continuer à faire tourner la machine plutôt que de se mettre dans une situation pénalisante», explique-t-il. D’ailleurs, souligne notre source, les taux sont négociés avec les clients.
Un autre banquier de la place nous déclare même que le relèvement du taux directeur peut ne pas être répercuté du tout. Il ajoute que même si la décision de revoir ses taux à la hausse est là, cela implique tout un travail de préparation pour, entre autres, l'intégrer dans les systèmes. Le scénario de non-répercussion du relèvement du taux directeur par les banques qui vont prendre sur leurs marges est tout à fait possible, selon l’économiste Nabil Adel. En effet, nous explique-t-il, pour les banques, le taux directeur sert surtout à se financer entre elles et auprès de la Banque centrale.
Or, souligne-t-il, dans le mix de financement au Maroc, l’essentiel des crédits bancaires est financé par les dépôts de la clientèle qui sont en grande partie des ressources gratuites pour les banques. Nabil Adel confirme aussi qu’une décision des banques de revoir leurs taux nécessite une préparation (formation, campagnes commerciales…), ce qui peut prendre plusieurs mois. D'où l'importance, note Nabil Adel, que cela soit pris en compte dans les décisions monétaires, tel le relèvement du taux directeur, car elles ont besoin de 12 à 18 mois pour produire leurs effets !r>
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