27 Novembre 2022 À 13:00
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Les risques de cyber-violence sont de plus en plus ressentis dans la société marocaine et notamment pour les femmes et les filles. Pour sensibiliser sur ces risques, le Maroc lance cette année une campagne de sensibilisation pour stopper la violence faite aux femmes avec le slogan “les dangers de la violence numérique sur les femmes et les filles".
A cet égard, Awatef Hayar, ministre de la Solidarité, de l'Insertion Sociale et de la Famille, a expliqué à Lematin.ma les raisons du choix de cette thématique qui est incontestablement en accord avec l’évolution digitale que connaît le monde et particulièrement le Maroc.
“Le choix de ce thème est très important puisque nous vivons de plus en plus dans un monde avec une bonne partie qui devient virtuelle. Toutes les difficultés et les dangers que rencontrent les femmes dans le monde réel notamment la violence se retrouve sur le net et c’est pour cela que nous devons tous nous mobiliser pour que les femmes se sentent en sécurité”, a-t-elle déclaré.
Une augmentation conséquente des violences numériques
La ministre affirme que “les violences numériques affectent énormément le mental et le psychologique des femmes et des jeunes filles ce qui peut briser des vies pour toujours c’est pour cela qu’il est important de sensibiliser cette violence sournoise que l’on ne voit pas énormément mais qui est présente”.
Hayar a souligné que l'humanité a codifié l'espace virtuel avec des lois et des dispositions, et au Maroc nous devons durcir les peines concernant la violence numérique contre les femmes et les filles, ce qui nous oblige tous à travailler pour lutter contre ce phénomène par divers moyens.
En effet, les violences numériques ont connu une augmentation conséquente depuis la propagation du coronavirus et le confinement, passant de 35% en 2011 à 84,1% en 2020, selon les chiffres du Ministère.
Dans ce sens, Awatif Hayar a appelé la société civile, les secteurs gouvernementaux et les partis à s'engager dans la lutte contre la violence numérique à l'égard des femmes et des filles pour mettre fin à leurs souffrances.
“Nous sommes fiers d’être au Maroc et grâce aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, nous avons un très grand soutient qui nous permet de mener à bien cette campagne. Ceci nous pousse tous à nous engager, hommes femmes, départements sectoriels, ministériels, société civile, le privé, le public … à lutter contre les violences à l’égard des femmes et surtout numériques parce que elles sont désormais plus fortes et plus dangereuses que les violences physiques”, conclut-elle.
Intensifier les efforts pour mettre fin au fléau
Même son de cloche du côté de Leila Rhiwi, représentante d’ONU Femmes au Maroc qui a déclaré qu’il s’agit “d’une mobilisation mondiale pour intensifier les efforts et les engagements en vue d’éradiquer le phénomène de la violence numérique à l’égard des femmes et des filles. Si le digital a été un très bon outil pour résoudre des tas de questions, il est aussi un espace fertile à la manifestation notamment à l’égard de la gente féminine”
“Ce type de sensibilisation est extrêmement utile pour que le grand public puisse se protéger et protéger les enfants garçons et filles de l’usage négatif du digital”, a-t-elle ajouté.
Évoquant la violence numérique dans sa globalité, Luis Mora, Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Maroc, se félicite du choix de cette thématique “novatrice” et affirme que “23% des femmes et des filles ont subi des violences dans l’espace digital”.
“On appuie cette campagne pour que l’espace digital soit un espace responsable et sûr pour les femmes et les filles au Maroc”, souligne-t-il.
Tout au long des 16 jours d’activisme, une série d’événements sera menée aussi bien par les institutions nationales que par les organisations de la société civile, les médias et le secteur privé pour attirer l’attention et galvaniser l’action collective en vue d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles, mais aussi pour intensifier les efforts de mobilisation et partager les connaissances et les innovations en la matière.