02 Février 2023 À 19:02
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Plus de 800 entreprises espagnoles sont établies au Maroc, alors que 17.000 autres entretiennent des relations commerciales avec le Royaume. Ces statistiques datant de 2021 renseignent sur la qualité des relations économiques qui lient les deux pays. Mais le Maroc et l’Espagne ne comptent pas s’arrêter là et souhaitent franchir une nouvelle étape dans le développement de cette coopération. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Forum économique Maroc-Espagne tenu, mercredi dernier à Rabat, en marge de la 12e Réunion de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne.
Ce forum, qui a réuni les Chefs de gouvernement des deux pays respectifs ainsi que plusieurs ministres, chefs d’entreprises et décideurs marocains et espagnols, a constitué une opportunité pour examiner les différents moyens de renforcer le partenariat économique entre Rabat et Madrid. «Le Maroc et l’Espagne entretiennent d’excellentes relations aussi bien sur le plan politique qu’économique et commercial et nous souhaitons renforcer ce partenariat et explorer le plein potentiel offert par cette coopération renouvelée basée sur la confiance et le respect mutuel», a déclaré le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, dans un discours prononcé à cette occasion.
Pour sa part, le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhanouch, a salué les excellents liens de coopération unissant les deux pays dans différents domaines. «Nous pouvons nous féliciter de notre coopération sécuritaire et en matière de lutte contre le terrorisme. Depuis janvier, nos forces spéciales ont simultanément démantelé une cellule terroriste au Maroc et en Espagne. Par ailleurs, l’effort fourni par le Maroc dans la régulation des flux migratoires a empêché 63.000 tentatives d’immigration irrégulière et permis le démantèlement de 250 réseaux de trafiquants et de passeurs de migrants juste en 2021», a rappelé M. Akhannouch, qui s’est félicité en outre de «l’ingéniosité et la flexibilité» de la collaboration entre les deux pays sur le plan énergétique qui a permis de maintenir le Gazoduc Maghreb-Europe et d’inverser son flux afin d’alimenter le Royaume en GNL via l’Espagne. Il faut dire que la solidité de la relation entre les deux pays, qui puise sa force dans la dynamique positive que connaissent les échanges commerciaux, n’est plus à démontrer. Il convient de rappeler à cet égard que l’Espagne est aujourd’hui le premier partenaire commercial du Maroc, sur les importations comme les exportations.
Le Royaume représente par ailleurs le troisième partenaire commercial de l’Espagne en dehors de l’Union européenne, après la Chine et les États-Unis et la première destination des exportations espagnoles en Afrique et dans le monde arabe. Cette dynamique est d’ailleurs en constante progression. Les échanges commerciaux ont atteint 17 milliards d’euros en 2021. Sur les 9 premiers mois de 2022, ils étaient en hausse de plus de 21%. «Depuis une décennie, la valeur de nos échanges commerciaux a augmenté de 8% par an en moyenne, et ils représentent désormais un cinquième des échanges du Maroc avec le reste du monde. Le stock d’investissements espagnols au Maroc progresse et le stock d’IDE (investissements directs étrangers) positionne l’Espagne comme troisième investisseur étranger au Maroc. Sur ce terrain, la marge de progression demeure importante, que ce soit dans l’énergie, les transports, le tourisme ou l’industrie, notamment à l’aune du dispositif prévu par la nouvelle Charte d’investissement», ajoute le Chef du gouvernement.
Les échanges commerciaux sont certes fructueux, mais peuvent être davantage renforcés si les économies marocaine et espagnole tirent davantage profit de leurs complémentarités économiques et de leur proximité pour construire de vrais écosystèmes industriels intégrés, durables et innovants. C’est l’idée défendue justement par le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, qui a appelé de ses vœux «le renforcement du partenariat dans des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique ou encore le textile». Le patron des patrons marocain a par ailleurs plaidé pour un partenariat économique «rénové» dans des secteurs encore peu explorés par les deux pays, notamment celui de la sécurité alimentaire ou encore la transition énergétique et l’hydrogène vert.
«Le Maroc pourrait également bénéficier de l’expertise espagnole dans les domaines du dessalement de l’eau de mer ou du recyclage des eaux usées ou encore celui de la santé». Ainsi, le renforcement de la coopération était le maître-mot lors des travaux de ce forum. Tous les intervenants étaient unanimes à plaider pour l’exploration de toutes les opportunités qu’offrent les économies des deux pays. «Le Maroc est un partenaire clé pour l’Espagne et constitue une porte d’entrée vers l’Afrique. Il faudra donc tirer profit des avantages compétitifs des deux économies, notamment géographiques, et favoriser les opportunités de commerce entre nos marchés respectifs», a souligné pour sa part le vice président de la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE), Miguel Garrido. Il convient de rappeler que le Forum économique Maroc-Espagne a été organisé à l’initiative de la CGEM, de la CEOE et du Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES). Ce forum a été l’occasion de discuter de plusieurs questions, notamment les opportunités et la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales ainsi que la transition énergétique, l’environnement et l’économie circulaire.
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