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Le ministre d’État britannique des Affaires et du commerce annonce un nouvel accord-cadre avec le Maroc (Entretien)

Le Maroc et le Royaume-Uni ont tenu, jeudi 16 février à Rabat, la deuxième session de leur Conseil d'association. Cette rencontre était une occasion propice pour dresser le bilan de la coopération entre les deux pays et examiner les perspectives de son évolution. Dans un entretien accordé au «Matin», le ministre d’État britannique des Affaires et du commerce, Nigel Huddleston, a fait part de son optimisme quant aux perspectives des relations économiques entre les deux Royaumes. Le responsable annonce également la signature, prochainement, d'un accord-cadre de coopération sur le climat, l'énergie propre et la finance verte.

Nigel Huddleston, Ministre d’État britannique des Affaires et du commerce.

19 Février 2023 À 13:48

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Le Matin : Quel bilan dressez-vous des premières réalisations de l'accord d'association Maroc-Royaume-Uni ?

Nigel Huddleston : Je suis ravi de dire que nos relations commerciales se sont énormément améliorées depuis la signature de l'accord. Elles pèsent actuellement 2,7 milliards de livres sterling (plus 1 milliard en comparaison avec 2021), ce qui démontre à la fois le potentiel pour notre relation et l'engagement que les deux pays ont clairement à la voir se développer davantage. L'accord d'association Royaume-Uni-Maroc a fourni un cadre de collaboration dans des domaines tels que l'agriculture, la pêche et les services, qui sont des moteurs clés de la croissance dans nos deux pays. L'accord a également ouvert la voie à une coopération accrue dans des domaines tels que les énergies renouvelables et la technologie, où le Royaume-Uni et le Maroc ont une expertise à partager. C'est un moment passionnant pour visiter le Maroc, alors que nos deux Royaumes célèbrent la croissance de nos relations commerciales au cours des deux dernières années, depuis la signature de notre accord d'association.

Concrètement, quels sont les apports de cet accord et quels sont objectifs à court terme ?

L'un des objectifs à court terme de l'accord était de maintenir la continuité des effets des accords Maroc-UE dans un contexte bilatéral. Il est important d'insister sur le fait que nous ne voyons cela que comme une première étape d'un partenariat croissant entre nos deux pays. Le commerce entre nos deux pays était évalué à 2,7 milliards de livres sterling en 2022, soit une augmentation d'un milliard de livres sterling depuis la signature de l'accord d'association. Ce chiffre montre que nous considérons cet accord comme plus qu'un simple business «as usual» – les liens commerciaux et d'investissement entre nos deux pays sont en plein essor et le gouvernement britannique est déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s'assurer que cela continue.

Vous venez de prendre part au deuxième conseil d'association. Quelles ambitions pour la prochaine étape de ce partenariat ?

Le Maroc est le quatrième partenaire commercial du Royaume-Uni en Afrique. C'est l'occasion de s'appuyer sur les travaux du précédent conseil d'association et du sous-comité du commerce, alors que nous cherchons à développer la relation commerciale entre nos deux pays, en particulier dans des domaines tels que la santé, l'agriculture, la croissance propre et l'éducation. Nous chercherons à lever les obstacles à l'accès au marché auxquels sont confrontées les entreprises britanniques et travaillerons avec le Maroc pour assurer des flux commerciaux fluides entre les deux Royaumes.

«UK Export Finance Morocco» (UKEF) a été lancé fin 2022 pour promouvoir les échanges entre nos deux Royaumes. Quel impact sur le partenariat économique ?

UKEF est la première agence de crédit à l'exportation au monde, avec plus de cent ans d'expérience. Elle travaille aux côtés du département des Affaires et du commerce et du Trésor de Sa Majesté pour soutenir des projets internationaux qui font du sourcing en provenance du Royaume-Uni. L'agence a consacré une enveloppe de 4 milliards de livres sterling pour soutenir divers projets au Maroc, dans les secteurs public et privé. Cela contribuera à renforcer les relations commerciales entre le Royaume-Uni et le Maroc. UKEF est ouverte à tous les secteurs. En raison de notre engagement à atteindre le « net zéro» (neutralité carbone, NDLR) d'ici 2050 et de l'importance que nous accordons à la durabilité, nous ne soutenons plus les projets de combustibles fossiles. C'est pourquoi nous tenons particulièrement à soutenir les projets qui contribueront à la transition énergétique. Le Maroc doit être félicité pour l'augmentation rapide de sa capacité renouvelable et nous espérons que notre responsable du financement des exportations internationales (IEFE) facilitera une nouvelle vague d'investissements dans les infrastructures marocaines, les énergies renouvelables et d'autres secteurs. Pour les projets d'énergies renouvelables, UKEF peut concéder des remboursements de longues durées allant jusqu'à 18 ans (+3 ans de construction). En ce qui concerne l'impact que cela aura sur notre relation, je suis sûr que ce sera très positif. Ces projets que nous soutiendrons (et nous sommes encore dans les phases initiales de déploiement de l'agence ici) bénéficieront à la fois au Maroc et au Royaume-Uni, et renforceront notre relation commerciale qui est en plein essor. Un mégaprojet de liaison électrique entre les deux pays (Xlinks Morocco-UK Power) est en cours d'étude.

Quelles perspectives pour la coopération dans l'énergie verte, notamment avec le développement de l'hydrogène vert ?

La hausse spectaculaire des prix mondiaux de l'énergie à la suite de la pandémie de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne a confirmé l'importance de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles coûteux. Le plan en 10 points du Premier ministre pour une révolution industrielle verte et notre stratégie «net zéro» définissent une vision claire de la manière dont nous transformerons la production et l'utilisation de l'énergie, via une transition décisive et l'abandon des combustibles fossiles. La stratégie de sécurité énergétique du Royaume-Uni accélère ce plan, à travers une série d'engagements audacieux qui placent la Grande-Bretagne à la pointe de la révolution énergétique mondiale. Je sais que le Maroc est tout aussi concentré et ambitieux que nous et je note le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce sujet, par exemple à travers la nouvelle Task Force sur l'hydrogène vert. Une partie de notre approche consiste à travailler avec des partenaires partageant les mêmes idées, et avec le Maroc, nous avons un partenariat étroit et en expansion sur le climat, l'énergie propre et la finance verte, sur lesquels nous signerons prochainement un accord-cadre de coopération. En héritage de notre présidence de la COP26, nous accompagnons également l'ambitieuse transition énergétique du Maroc à travers le Conseil de transition énergétique qui réunit tous les bailleurs de fonds au Maroc pour faire correspondre les financements aux besoins. Et je suis heureux d'avoir le Maroc comme co-président de la COP Power Breakthrough qui rassemble les pays pour accélérer l'innovation dans l'énergie propre d'ici 2030.

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