08 Mai 2023 À 20:00
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Lors de la séance plénière dédiée aux questions orales consacrée ce mois à la sécurité alimentaire, le Chef de l’Exécutif a répondu à ses détracteurs, en les accusant de dénigrer les efforts du gouvernement dans sa lutte contre l’inflation. «Il faut être honnête et dresser un tableau réel de la situation économique du pays. Le Maroc subit une inflation importée parallèlement à une succession d’années de sécheresse qui rappellent les pires années de sécheresse qu’a connues le Royaume au cours des années 80 et 91, celles du PAS (plan d’ajustement structurel). Vous devriez donc être reconnaissants à Dieu puisque l’approvisionnement du marché est assuré, malgré les conditions actuelles et prier pour qu’il y ait de la pluie», a-t-il déclaré.
Abordant la question de la hausse des prix des produits de première nécessité, particulièrement les produits agricoles, M. Akhannouch a affirmé que le Royaume traverse, à l’instar des autres pays du monde, une conjoncture difficile liée à la crise économique mondiale et que «les prix des produits agricoles sont restés stables pendant 12 ans (2008-2020) avec un taux d’inflation ne dépassant pas 0,2%».
«Je réponds à ceux qui critiquent le Plan Maroc vert et l’accusent à tort d’avoir accentué l’insuffisance alimentaire d’examiner de près les résultats de ce programme. Le Plan Maroc vert a eu un impact direct et positif sur la sécurité alimentaire des Marocains, l’amélioration des revenus et des conditions de vie des habitants du monde rural, qui représentent 38% de la population marocaine. Le secteur agricole est devenu un moteur clé de la croissance économique et sociale du pays. Au niveau macroéconomique, le produit agricole brut a doublé pour atteindre 127 milliards de dirhams en 2021, sachant que la contribution de l’agriculture à la croissance du produit intérieur brut a augmenté de 7% avant 2008 à 17% pendant la période 2008-2020, avec un taux de croissance annuel supérieur à celui des autres secteurs économiques pendant cette période. Les exportations agricoles ont également triplé», a relevé non sans fierté le haut responsable.
Sur un autre registre et avec le même ton, le Chef du gouvernement a réagi aux critiques relatives à la décision du gouvernement d’importer des bovins, soulignant à cet égard que le Maroc connaît un dysfonctionnement dans la chaîne de production de la viande rouge, à cause de la succession des années de sécheresse qui a conduit les éleveurs à sacrifier leur cheptel, ce qui a provoqué la réduction par conséquent de la production de lait. «Au lieu de critiquer, il faut se rappeler que les dix dernières années n’avaient connu aucun dysfonctionnement au niveau de la chaîne de production de la viande. Aujourd’hui, la sécheresse a contribué à la perturbation de cette chaîne et il faudra au moins deux années pour rétablir l’équilibre. Donc, ce n’est pas la fin du monde si le gouvernement a opté pour l’importation de 28.000 vaches laitières sur les 3 millions existantes. Alors, il faut arrêter d’exagérer les choses pour induire les citoyens en erreur», a martelé M. Akhannouch, promettant de revenir prochainement en détail sur le sujet de la sécurité alimentaire et l’inflation et les mesures que le gouvernement prévoit d’entreprendre au cours des prochains mois et années pour atteindre la sécurité alimentaire.
Seulement, l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Selon elle, le discours de Aziz Akhannouch cache mal «l’incapacité du gouvernement à gérer de manière efficace la sécurité alimentaire des Marocains et la forte inflation qui touche tous les produits et services». Pour Mohamed Ouzzine, SG du Mouvement populaire, l’échec du gouvernement est patent et ne peut être justifié par des discours pompeux. Et M. Ouzzine de poursuivre sa diatribe : «on nous taxe d’opposition malade. Certes, on l’est. On est une opposition malade de voir comment nos frères marocains peinent et se battent pour s’offrir les produits de première nécessité, alors que toutes vos promesses ont été démenties par les chiffres : 85% des familles ont vu leurs conditions de vie se détériorer cette année, selon le HCP», a tonné le député haraki.
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