Par ailleurs, M. Rachdi a souligné que l'année 2024 pourrait bien être un tournant dans la lutte contre la corruption, insistant sur la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les parties engagées dans la lutte contre ce fléau et de considérer le temps comme un facteur clé de succès de toute stratégie à adopter et à mettre en œuvre dans ce domaine. À cet égard, il a fait observer que les résultats qui pourraient être obtenus après une année d'action ne seraient pas les mêmes cinq ans plus tard, à mesure que les actes de corruption tendent à devenir plus complexes et que leurs auteurs exploitent sans attendre tant les avancées de la
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Au sujet de la question du
conflit d'intérêts, le président de l'INPPLC tient à préciser qu'aujourd'hui, il est simplement question d'une interdiction de prendre part à la fois à la direction ou à la gestion d'une société et simultanément à la conduite du secteur dans lequel celle-ci opère, alors que la notion de conflit d'intérêts recouvre des aspects très divers. «C'est le cas, par exemple, des faveurs accordées indirectement à des membres de la famille proche ou à des membres du parti», explique M. Rachdi, soulignant que «le plus important est de déclarer le conflit d'intérêts et de détailler les mesures qui empêcheront quiconque d'en tirer un bénéfice illégitime». L'avis et les recommandations de l’Instance, a-t-il noté, «vont dans ce sens, c'est-à-dire mettre en place un cadre qui assure une
transparence et la possibilité pour les personnes susceptibles d'être accusées à tort (de conflit d'intérêts) de ne pas se trouver dans cette situation».
Lutte contre l'enrichissement illicite : ce que propose l'INPPLC
Abordant la question de l'enrichissement illicite, M. Rachdi souligne qu'il s'agit d'un indicateur permettant d’induire des actes de corruption et que, s'il ne fait pas l'objet d'un encadrement adéquat, une énorme lacune subsistera alors en matière de lutte contre ce phénomène. «Voilà pourquoi l’Instance a présenté un rapport sur ce sujet, afin d'aller au-delà de la discussion sur la question de savoir si l'approche consistant à incriminer l'enrichissement illicite porte atteinte aux droits constitutionnels des citoyens et à la présomption d'innocence, et où nous avons établi les paramètres qui permettent de préserver ces droits et, en même temps, de faire de l'enrichissement illicite un point d'accès à la lutte contre la corruption», analyse le président de l’INPPLC, précisant que «le renversement de la charge de la preuve ne peut avoir lieu que lorsqu'il a été démontré qu'il y a eu une accumulation massive de richesses au cours d'une période déterminée pendant laquelle l'intéressé était responsable et en mesure de tirer profit de cette responsabilité. Dans ce cas, on peut alors lui demander de justifier l'origine de sa fortune».