Seloua Islah
22 Mai 2025
À 15:24
En signant
un projet de jumelage avec
l’Union européenne,ce jeudi 22 Mai 2025 à Rabat, l’Agence nationale des Eaux et Forêts
(ANEF) s’engage dans un partenariat structurant, centré sur la gouvernance durable des ressources forestières. Ce projet, inédit dans le secteur forestier, s’inscrit dans le cadre du programme européen
"Al Ard Al Khadraa – Terre Verte", et concrétise
le Partenariat Vert UE-Maroc.Au cœur de cette coopération : la volonté commune d
’adapter les institutions aux défis climatiques, de moderniser les modèles de gestion et de placer l’humain et le territoire au centre de l’action forestière.
« Ce jumelage constitue une réponse structurante aux défis contemporains de nos écosystèmes forestiers et traduit une volonté partagée de bâtir une gouvernance forestière tournée vers l’avenir », a souligné
Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF.
Ce partenariat vient appuyer la mise en œuvre de la stratégie
"Forêts du Maroc 2020-2030", élaborée sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Elle opère une rupture assumée avec les approches classiques, en plaçant la résilience écologique, l’ancrage territorial et la valorisation des communautés locales au cœur du modèle.
« Par ce partenariat, nous avons l’opportunité de conjuguer des expertises diversifiées, d’enrichir nos méthodes d’intervention et d’instaurer un cadre durable d’échange entre institutions marocaines et européennes », a ajouté le DG de l’ANEF.
Concrètement, le projet de jumelage s’articule autour de
quatre chantiers prioritaires :
– la réorganisation institutionnelle de l’ANEF,
– la refonte du modèle économique forestier,
– le renforcement des compétences techniques et managériales,
– la consolidation de la communication institutionnelle.
Autant de leviers pour bâtir une administration forestière « performante, agile et ancrée dans son territoire », selon les mots d’Abderrahim Houmy. Une institution capable de faire face aux enjeux cruciaux du moment : lutte contre la désertification, perte de biodiversité, dégradation des sols et adaptation aux changements climatiques.
Pour
Daniele Dotto, vice-président de la Délégation de l’Union européenne au Maroc, ce projet symbolise la profondeur du partenariat euro-marocain. « Il est important, dans le cadre du Partenariat Vert et du futur Pacte Méditerranéen, d’avoir des institutions forestières alignées sur les meilleurs standards internationaux. » Il a rappelé que l’Union européenne mobilise plus de
65 millions d’euros de dons pour le secteur forestier marocain, via des programmes structurants visant à moderniser la gouvernance et à favoriser l’emploi rural.
Au-delà des institutions, ce partenariat s’appuie sur un écosystème de savoirs. Le Maroc participe activement à des programmes européens comme
Erasmus+, Horizon Europe ou PRIMA, favorisant le transfert de technologies, la mobilité académique et la recherche appliquée.
Le choix de lancer le projet
le 22 mai, Journée internationale de la biodiversité, ajoute une portée symbolique forte à cette initiative. Placée cette année sous le thème
« Harmonie avec la nature et développement durable », cette journée vient rappeler l’enjeu universel que représente la protection des forêts et des écosystèmes pour l’équilibre climatique et le futur des territoires.