Yousra Amrani
04 Mars 2024
À 19:07
C’est ce mardi que s’ouvrent à
Rabat les travaux du premier «
Sommet académique arabe sur l’eau». Organisé par la
Faculté des sciences de Rabat, la
Fondation Miftah Essaad pour le capital immatériel du Maroc et l’
Ambassade de l’Eau (AdE), basée en
France, cet événement d’envergure internationale se poursuivra jusqu’à jeudi prochain.
«La gestion durable de l'eau, vers un modèle innovant et résilient». C'est le thème d'une conférence-débat organisée, samedi à Rabat, par l'Association des ingénieurs de l'école Mohammadia (AIEM) et l’École Mohammadia d'ingénieurs (EMI) avec pour objectif de débattre des solutions potentielles permettant de pallier le problème de la rareté de cette ressource vitale. Cette rencontre, qui a réuni une palette d'experts et de responsables nationaux et internationaux, s’est fixé pour objectif de favoriser les échanges et les retours d’expériences de planification, de régulation, de financement, de déploiement des technologies de production et d'optimisation des ressources en eau conventionnelles, tout en jetant la lumière sur le recours aux eaux non conventionnelles, notamment pour les usages agricole, industriel et touristique.
Placée sous le thème «
Culture et héritage», cette rencontre connaîtra ainsi la participation d’éminentes
personnalités politiques et scientifiques, nationales et internationales. «L'objectif de ce premier sommet académique est de trouver des solutions qui prennent en compte la riche
histoire arabe dans la
gestion de l'eau, tout en intégrant les avancées de la
recherche scientifique moderne. Ces solutions devraient répondre aux besoins spécifiques de la
région arabe.
Il s’agit d’une plateforme essentielle pour discuter des
défis liés à l'eau, partager des connaissances et des recherches, et collaborer à la recherche de solutions adaptées aux spécificités de la région arabe. Cet événement offrira ainsi une opportunité précieuse pour aborder des questions critiques liées à l'eau et renforcer la
coopération dans ce domaine vital», souligne le doyen de la
Faculté des sciences de Rabat,
Mohammed Regragui, dans une déclaration accordée au «Matin» lors d’une rencontre préalable tenue hier avec les jeunes à la veille de l’ouverture du Sommet.
Pour ce haut responsable, l’importance de ce premier Sommet académique arabe sur l’eau n’est plus à démontrer, dans la mesure où il constitue une occasion propice pour les structures de recherche de la Faculté de sciences de Rabat, avec à leur tête le
Centre eau, ressources naturelles, environnement et développement durable (CERNE2D), pour présenter les résultats de leurs travaux. «Ce Centre travaille sur plusieurs projets de recherche nationaux et internationaux relatifs aux
effets climatiques sur les
ressources hydriques. Ce sera aussi l’occasion de partager nos travaux sur le traitement décentralisé de zones humides pour une
gestion durable de l’eau dans les zones rurales et les
régions semi-arides, ainsi que sur la modélisation et les
outils technologiques pour la préservation de l’eau de la
pollution», explique M. Regragui.
Valoriser le savoir-faire ancestral
Pour se pencher sur l’ensemble de ces enjeux, le premier «Sommet académique arabe sur l’eau» a concocté un programme riche et diversifié. On prévoit ainsi, la présentation de
travaux scientifiques, des sessions de partage d’expériences sur la
gestion des ressources hydriques, des
prestations artistiques, ainsi qu’une visite de terrain dans la
province d’Errachidia, pour présenter le savoir et le
savoir-faire marocain dans les
khettaras.
«La
Fondation Miftah Essaad pour le
capital immatériel du Maroc se mobilise, à travers ce Sommet, pour promouvoir et mieux faire connaître les
pratiques ancestrales qui constituent le patrimoine et le savoir-faire marocain dans l’
irrigation et la
gestion de l’eau. Parmi ces pratiques, figurent celle millénaire des khettaras. Je pense que le monde actuel, qui fait face à des défis liés à la disponibilité de l’eau, pourrait trouver dans le savoir-faire des Khettaras des réponses à la problématique de l’eau et au développement de l’
agriculture», déclare
Lalla Badr Saoud Alaoui, présidente de la Fondation Miftah Essaad pour le capital immatériel du Maroc.
Pour sa part, J
eannette Pretot, présidente de l’
Ambassade de l’Eau, estime que «ce Sommet offre une opportunité essentielle pour sensibiliser à la gestion durable de l'eau dans les pays arabophones, notamment à travers le projet "
UMJAE et STRATEAU”. Il s’agit d’une initiative innovante visant à promouvoir la gestion intégrée des ressources en eau dans la
région méditerranéenne. Cette relance s'accompagne d'une nouvelle dimension culturelle visant à sensibiliser et mobiliser les citoyens des
pays arabophones autour de la protection et du partage équitable de l'eau». Ce projet est porté par l'
Union méditerranéenne des jeunes ambassadeurs de l'eau (UMJAE) et l'Ambassade de l'Eau (AdE).
Il convient de souligner que les travaux de ce sommet seront sanctionnés par la présentation de l’Appel de Rabat. Il s’agit d’une série de recommandations visant à privilégier des solutions prenant en compte la richesse historique des pays arabes dans la gestion et la préservation de l’eau et les résultats de la recherche scientifique moderne pour aboutir à des réponses efficaces. Cet Appel de Rabat apportera son soutien au savoir-faire des pays arabes dans la gestion de l’eau, en particulier les khettaras, pour leur inscription au patrimoine universel de l’Unesco.