Nation

Grèves des enseignants : bientôt l’épilogue après trois mois d’âpres tractations

Visiblement, le compte à rebours est enclenché avant la promulgation du statut unifié des fonctionnaires du département de l’Éducation nationale. Le Conseil du gouvernement qui se tiendra jeudi prochain examinera aux fins d’adoption tous les projets de décret afférents à ce cadre référentiel. Les syndicats les plus représentatifs devaient recevoir, ce lundi, la version finale de ces textes. S’agissant des enseignants suspendus, leur sort sera décidé au niveau des Commissions régionales qui seront créées au niveau des AREF.

12 Février 2024 À 19:19

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Le Conseil du gouvernement s’apprête à examiner et adopter, cette semaine, le projet du décret relatif au statut unifié des fonctionnaires du département de l’Éducation nationale, couronnant ainsi trois mois d’âpres négociations entre les syndicats les plus représentatifs du secteur et la Commission gouvernementale tripartite.



En préparation à cette adoption, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a approuvé en fin de la semaine dernière la version finale du texte tel qu’elle a été validée par les syndicats lors de la réunion tenue vendredi dernier au siège du ministère, en présence de Chakib Benmoussa. Le Chef de l’Exécutif a donné son aval également pour garder le même titre au décret, à savoir le projet de décret du statut unifié des fonctionnaires du département du ministère de l’Éducation nationale.

Dans ce sens, le secrétaire national de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), Abdellah Ghmimat, a indiqué dans un communiqué publié à la fin de la journée du dimanche avoir reçu un appel téléphonique le même jour de la part du ministre de l’Éducation nationale, l’informant de l’approbation par le Chef du gouvernement du fait de garder le même titre au décret. M. Benmoussa a aussi informé le même syndicat de l’engagement pris par le Chef du gouvernement de respecter tout ce qui a été convenu lors de la réunion du vendredi 9 février 2024, avec les cinq syndicats les plus représentatifs, et qui a été consacrée à l’examen et l’adoption des décrets relatifs à la mise en œuvre du projet de statut unifié. Dans l’après-midi du lundi, les cinq syndicats devaient recevoir la dernière version des décrets relatifs au statut unifié tels qu’ils seront transférés au Conseil du gouvernement qui se tient ce jeudi. Ces différents textes portent notamment sur les indemnités complémentaires, les heures supplémentaires, le soutien pédagogique et les indemnités complémentaires relatives à l’inspection.

Le cas des enseignants suspendus résolu

S’agissant du dossier des 545 enseignants suspendus temporairement de leur travail sur fond du fort mouvement de protestation ayant paralysé le secteur durant plusieurs semaines, il est fort à parier qu’un dénouement est pour bientôt. Ce point épineux, qui a longtemps constitué la pierre d’achoppement d’un accord définitif entre les deux parties, a été surmonté lors de la réunion de vendredi dernier. Selon M. Ghmimat, le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a annoncé que le sort des enseignants suspendus serait fixé au niveau des Commissions régionales qui seront mises en place au niveau des différentes Académies régionales de l’éducation et de la formation. Ces commissions, qui seront directement créées après l’adoption du projet du décret relatif au statut unifié et qui seront présidées par les directeurs des Académies, regrouperont également des représentants des cinq syndicats les plus représentatifs ainsi qu’un représentant du service des ressources humaines et des affaires juridiques relevant du même département.

Amélioration des conditions des enseignants : ferme engagement du gouvernement

Le gouvernement est fermement convaincu qu’aucune réforme du système éducatif ne peut être engagée ou atteindre ses objectifs sans renforcer la place et le rôle des cadres éducatifs et améliorer leurs conditions de travail, avait affirmé le Chef du gouvernement, le 5 février dernier, lors de la séance plénière consacrée aux questions de politique générale. Ainsi, après la signature de l’accord du 18 janvier 2022 entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs, lequel a permis de régulariser plusieurs dossiers en suspens durant des années, il y a eu la signature de l’accord du 14 janvier 2023 entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs, «à travers lequel nous avons posé les fondements encadrant le statut de la profession enseignante pour accompagner la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme du secteur et faire face à la situation préoccupante à laquelle est confronté le système éducatif», avait ajouté le Chef du gouvernement. Mieux encore, le mécanisme de dialogue social avec les partenaires sociaux du secteur a permis de signer le protocole d’accord du 26 décembre 2023 avec les cinq syndicats les plus représentatifs, qui a pour objectif de redonner aux enseignants leurs lettres de noblesse et d’améliorer leur situation matérielle et morale, ainsi que d’apporter des solutions à des revendications restées en suspens pendant deux décennies, avait ajouté le Chef du gouvernement.
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