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Inondations au Maroc : vers une nouvelle carte hydrologique ?

Les récentes inondations qui ont ravagé le sud-est du Maroc pourraient-elles redessiner la carte hydrologique du pays ? C'est ce qu'affirme Mohamed Benabbou, expert en climat et développement durable, en observant l’ampleur des dégâts provoqués par ces phénomènes météorologiques extrêmes. Ces crues historiques, particulièrement violentes dans des régions comme Tata, Tinghir, Errachidia et Ouarzazate, dépassent largement les précipitations annuelles habituelles et révèlent les fragilités du système hydrique marocain.

09 Septembre 2024 À 17:35

Ces derniers jours, des pluies torrentielles et des orages violents ont provoqué des inondations historiques et la montée des eaux des rivières dans plusieurs régions du Royaume, bloquant des routes et entraînant la mort de 11 personnes, selon le dernier bilan provisoire du ministère de l'Intérieur. Ces pluies exceptionnelles, qui ont suscité des alertes météorologiques et la fermeture temporaire de certaines écoles pour éviter des incidents​, pourraient avoir des effets à long terme sur la gestion hydrique du Maroc, a signalé Mohamed Benabbou dans une déclaration accordée à «Assahraa Al Maghribia». Et d’ajouter que «ces inondations sont susceptibles de redessiner la carte hydrologique du Maroc».



L’expert a souligné que «certains relient ces événements météorologiques violents au programme d'ensemencement des nuages "Al Ghaith”, mis en place pour améliorer les ressources en eau». Il a expliqué que ce programme, supervisé par des experts de la météorologie et des Forces Armées Royales, repose sur des techniques scientifiques rigoureuses. Il a également précisé que «ces fortes précipitations sont dues à la rencontre de masses d'air chaudes et froides, générant des orages intenses», notant que «ces phénomènes s'inscrivent dans un contexte de changement climatique rapide, qui affecte l'ensemble de la région méditerranéenne, provoquant des feux de forêt, des inondations soudaines et une baisse des ressources en eau». Cependant, il a noté que ces récentes pluies pourraient avoir un effet positif en réapprovisionnant les nappes phréatiques dans les oasis du Sud-Est».

Pour faire face à cette situation, M. Benabbou a insisté sur la nécessité de mettre à jour la stratégie nationale de l'eau, afin d'optimiser l'utilisation des ressources en eau, dont une grande partie se perd en mer ou est absorbée par le désert, faute de barrages ou de retenues. Les autorités locales et les services de secours sont toujours mobilisés pour gérer les conséquences de cette catastrophe naturelle, notamment en évacuant les résidents bloqués dans les zones touchées. Les prévisions météorologiques annoncent des averses orageuses localement fortes dans les provinces du Sud, les plateaux de phosphate et les zones littorales centrales, ainsi que des pluies éparses dans le Sud-Est.
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