LE MATIN
03 Juillet 2024
À 12:01
Il s'agit de la deuxième édition organisée dans le cadre du
Centre Mossalaha, créé en vertu d’une convention de partenariat signée en novembre 2023 par des partenaires en application des
Hautes Directives Royales avec pour objectif la mise en oeuvre de stratégies et de programmes de
protection contre l’extrémisme violent et la réhabilitation et la
réinsertion des détenus condamnées dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme.
Lire aussi : Lutte anti-terroriste : 322 détenus bénéficiaires du programme "Moussalaha" depuis son lancementL'opération de réhabilitation et de réinsertion est réalisée, selon le Centre Mossalaha, à travers la capitalisation sur les expériences et les bonnes pratiques accumulées dans le cadre du
programme Moussalaha dans sa version actuelle, tout en assurant sa continuité, son institutionnalisation et le développement de son action, ainsi que le soutien et l’accompagnement des bénéficiaires après leur libération. Elle passe également via la mise en place de programmes de protection contre les dangers d’extrémisme et d’un programme de vigilance, outre l'adoption de mesures à même de protéger l'entourage familial direct des bénéficiaires contre le danger de l'extrémisme.
Le nombre d'heures de mise en œuvre du programme a atteint 232 heures
Au cours de la cérémonie de clôture, une vidéo a été diffusée présentant les principales étapes de cette édition qui a duré 4 mois et demi de formation et de
réhabilitation religieuse, juridique, socio-économique et psychologique. Aussi, le nombre d'heures de mise en œuvre du programme a atteint 232 heures, dont 183 heures de formation et 59 heures consacrées à des activités parallèles, dont le théâtre, le dessin, le jardinage et le développement des capacités de lecture, d'écriture et de calcul.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment du Délégué général à l'Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion,
Mohamed Salah Tamek, du secrétaire général de la
Rabita Mohammadia des Oulémas, président du Centre Mossalaha, Ahmed Abbadi, de la présidente du Conseil national des droits de l’homme,
Amina Bouayach, du coordonnateur de la
Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus,
Abdelouahed Jamali Idrissi et de représentants des partenaires institutionnels, des experts et de professeurs encadrants des séances du programme.
M. Jamali Idrissi a indiqué que cette rencontre célèbre la 14è promotion du programme "Centre Mossalaha" dans sa deuxième édition, notant que le nombre de participants à ce programme depuis son lancement a atteint 322
détenus, dont 12 détenues, avec plus de 66% de bénéficiaires d'une
Grâce Royale.
Ce programme de réinsertion, qui a permis aux détenus concernés de bénéficier d'une formation multidimensionnelle, particulièrement dans le domaine juridique et des
droits de l'homme, vise à édifier une société solidaire où prévalent les valeurs de fraternité et de paix, a-t-il précisé.
Dans une déclaration similaire, M. Abbadi a souligné que cette édition a bénéficié de la "capitalisation" de l'ensemble des expériences réalisées au cours des 13 éditions précédentes, à travers l'accompagnement rapproché de chercheurs hommes et femmes dans des centres spécialisés, englobant notamment la dimension des droits et devoirs, ainsi que la compréhension de la religion, à travers la consécration des concepts sains et authentiques dans les esprits des bénéficiaires du programme.
Cette édition, à l'instar des précédentes, avait pour objectif de réaliser trois types de
réconciliation, à savoir, la réconciliation avec soi-même, à travers l'acquisition de compétences cognitives et comportementales permettant aux pensionnaires de se reconstruire, la réconciliation avec le texte religieux en réadoptant une compréhension juste de son esprit, basée sur la différence, la tolérance et l'ouverture et la réconciliation avec la société, a-t-il précisé.
Pour sa part, Mme Bouayach a souligné que le programme Moussalaha est doté d'une spécificité exceptionnelle en termes de traitement des
affaires d'extrémisme et de terrorisme, mettant en exergue le rôle important joué par le Centre Moussalaha dans la consécration des meilleures pratiques de l'État dans le domaine de l'intégration de cette catégorie de pensionnaires dans la société.
Cette approche est basée sur des programmes de formation scientifique et de réhabilitation psychologique des détenus pour faciliter leur réinsertion dans la société, en plus de leur fournir un encadrement socio-économique et la possibilité de lancer leurs projets à travers l'accompagnement et le soutien financier, a-t-elle précisé.
De son côté, l'un des pensionnaires bénéficiaires, également étudiant au département des études islamiques, a exprimé sa joie de profiter de ce programme, encadré par des professeurs qualifiés, qui lui a permis de corriger de fausses idées sur certaines questions religieuses. Aussi, il a relevé que le programme est un point d'entrée essentiel pour se réconcilier avec soi-même et avec le texte religieux et constitue également un tremplin vers un nouvel avenir.
Lancé en 2017, le
programme de réhabilitation "Moussalaha" s'adresse aux prisonniers condamnés pour extrémisme et terrorisme et qui expriment le désir d'y participer. Au total, 235 détenus ont été libérés, dont 170 détenus qui ont bénéficié d'une Grâce Royale (dont 10 détenus qui avaient précédemment bénéficié d'une réduction de peine dans le cadre d'une Grâce Royale, et 4 détenus qui ont également bénéficié d'une Grâce Royale sur les amendes), portant ainsi le pourcentage de bénéficiaires de la Grâce Royale à 66,76% de l'ensemble des détenus participants.