Nation

Retards de paiements et silence du ministère : les étudiants en médecine interpellent Tahraoui

Plusieurs mois après l’annonce officielle de revalorisations financières en faveur des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie, le climat demeure tendu au sein des facultés concernées. Les retards persistants dans le versement de ces revalorisations, pourtant actées et publiées, alimentent un profond sentiment d’incompréhension. Face à cette situation, la Commission nationale des étudiants a choisi d’interpeller directement le ministère de la Santé, réclamant des éclaircissements immédiats et une résolution rapide d’un dossier devenu particulièrement sensible.

23 Décembre 2025 À 16:19

Your browser doesn't support HTML5 audio

La tension monte chez les étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie. Face aux retards persistants dans le versement des rappels financiers et des indemnités de garde, la Commission nationale des étudiants de ces filières a officiellement saisi le ministre de la Santé et de la protection sociale, Amine Tahraoui, afin d’obtenir des explications rapides. Malgré la publication des revalorisations au Bulletin officiel et l’annonce de leur application à compter de janvier 2025, le dossier demeure bloqué, alimentant l’inquiétude et la colère au sein des facultés concernées. Les étudiants réclament ainsi des éclaircissements sur ces délais jugés injustifiés, notamment s’agissant des indemnités de missions et des gardes de nuit, dont le paiement tarde toujours en dépit de leur validation réglementaire.

Un dossier gelé depuis près d’un an

Dans sa lettre, la Commission fait part de son profond mécontentement face au gel de ce dossier depuis près d’une année, soit depuis la signature du procès-verbal de novembre 2024. Elle affirme que la situation des étudiants concernés demeure «figée, sans aucune avancée tangible», alors même que le coût de la vie ne cesse d’augmenter et que les charges académiques et les dépenses quotidiennes s’alourdissent. Pour la Commission, ces rappels financiers et indemnités constituent un droit acquis qui ne saurait faire l’objet de davantage de reports injustifiés.

La Commission souligne par ailleurs que les étudiants continuent d’assurer leurs missions dans des conditions éprouvantes, notamment lors des gardes nocturnes au sein des établissements hospitaliers, sans percevoir les compensations financières correspondantes. Une situation qui, selon elle, porte atteinte à la reconnaissance des efforts fournis et affecte directement la stabilité psychologique et sociale des étudiants, dans un contexte où le système de santé national fait face à des défis croissants nécessitant une mobilisation générale de l’ensemble des acteurs.

Dialogue rompu et réunions sans résultats

Abordant le volet relatif au dialogue avec le ministère, la Commission dit avoir été surprise par la fermeture des canaux de communication depuis plusieurs semaines. Cette rupture serait intervenue malgré la programmation préalable d’une réunion officielle destinée à examiner des points jugés cruciaux, notamment l’évolution de ce dossier. Elle précise que les derniers échanges se sont limités à de simples séances d’écoute, sans déboucher sur du concret, estimant que leur objectif principal semblait être l’apaisement de la colère estudiantine plutôt que la recherche de solutions effectives, en dépit des propositions anticipatives formulées par la Commission pour éviter la répétition de crises antérieures.

Des revendications claires

Ainsi et face à une situation devenue «préoccupante», marquée par l’incertitude et une pression croissante sur les étudiants, la Commission appelle à une intervention urgente du ministère de tutelle. Elle réclame une communication officielle, claire et transparente sur le sort des rappels financiers et sur le calendrier de mise en œuvre des engagements précédemment pris, condition essentielle, selon elle, pour restaurer la confiance et prévenir une escalade des tensions dans le secteur.

En conclusion, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie demande des explications directes sur les raisons de ce retard jugé «incompréhensible», ainsi que l’établissement d’un calendrier précis et réaliste pour le versement des sommes dues. Elle appelle également à la réouverture des canaux de dialogue et à la tenue, dans les plus brefs délais, de la réunion convenue auparavant. Pour la Commission, un traitement sérieux et rapide de ce dossier constitue un levier fondamental pour garantir la stabilité au sein des facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie, et, au-delà, pour servir l’intérêt général du système de santé national.
Copyright Groupe le Matin © 2025