La question n’était pas de savoir s’il fallait réformer le troisième cycle des études médicales, pharmaceutiques et odontologiques, mais comment le faire sans perdre de vue l’essentiel. Autour d’une même table, les acteurs de la santé et de la formation médicale ont pris le temps d’interroger ce qui fonde, aujourd’hui, la formation des spécialistes : ses parcours, ses exigences, ses rythmes et sa capacité réelle à répondre aux besoins du système de soins. À partir de là, l’ensemble du cycle des spécialités a été passé au crible : l’accès aux formations, leur organisation, les contenus enseignés, les modalités d’évaluation, la validation des stages et l’examen final. L’enjeu était clair : remettre en relation la formation et ce que le terrain exige réellement.
L’ampleur de la participation de près de 800 acteurs réunis renseigne sur l’importance des enjeux inhérents à cette Journée nationale, une journée qui prend place dans un processus engagé de longue date, mais auquel marque toutefois un moment charnière : quitter la logique des dispositifs juxtaposés pour penser, dans la durée, un modèle de formation capable d’accompagner les mutations du système de santé, sans sacrifier ni la rigueur académique ni la dimension profondément humaine de la pratique médicale. De cette confrontation méthodique des analyses a émergé une conviction partagée : la nécessité de doter le troisième cycle d’une architecture plus cohérente, plus lisible et harmonisée à l’échelle nationale, seule à même de concilier l’exigence académique et l’efficacité opérationnelle des compétences appelées à servir le système de santé.
L’ampleur de la participation de près de 800 acteurs réunis renseigne sur l’importance des enjeux inhérents à cette Journée nationale, une journée qui prend place dans un processus engagé de longue date, mais auquel marque toutefois un moment charnière : quitter la logique des dispositifs juxtaposés pour penser, dans la durée, un modèle de formation capable d’accompagner les mutations du système de santé, sans sacrifier ni la rigueur académique ni la dimension profondément humaine de la pratique médicale. De cette confrontation méthodique des analyses a émergé une conviction partagée : la nécessité de doter le troisième cycle d’une architecture plus cohérente, plus lisible et harmonisée à l’échelle nationale, seule à même de concilier l’exigence académique et l’efficacité opérationnelle des compétences appelées à servir le système de santé.
Ressources humaines, une ligne de force
Dans les propos d’Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la protection sociale, une conviction a été rappelée à satiété : rien ne se fera sans les femmes et les hommes qui tiennent le système de santé. Le choix du Maroc, a-t-il rappelé en écho aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est celui d’un renforcement durable des capacités sanitaires et d’une protection sociale pleinement assumée. Mais derrière les dispositifs et les échéances, c’est bien la question humaine qui demeure décisive. L’objectif d’atteindre 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants à l’horizon 2030, conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, donne la mesure de l’ambition poursuivie. Il ne saurait toutefois résumer l’enjeu. Car former davantage ne suffit pas : encore faut-il former autrement. Anticiper les besoins, raccourcir les délais, rendre les parcours plus cohérents, afin d’en finir avec des pénuries qui se répètent et des trajectoires de formation qui peinent à répondre aux réalités du terrain. C’est à cette condition, a-t-il souligné, que la réforme du troisième cycle pourra produire des effets durables.
Former pour répondre aux urgences sanitaires
Partant de là, la réforme du troisième cycle accorde une attention prioritaire aux spécialités les plus exposées aux tensions, notamment les urgences, la réanimation, la pharmacie et la santé mentale. Il s’agit, ce faisant, de rééquilibrer la répartition des ressources humaines à l’échelle du territoire, afin d’assurer une réponse sanitaire plus juste et mieux adaptée aux réalités régionales. En parallèle, la consolidation du capital humain s’appuie sur un renforcement de la formation pratique, une amélioration des conditions offertes aux étudiants et aux résidents, ainsi qu’une préparation accrue aux défis sanitaires contemporains, dans un contexte marqué par l’accélération des évolutions technologiques.
Une réforme guidée par l’intérêt du citoyen et l’exigence des standards
Qu’il s’agisse de la protection sociale ou des grands programmes d’infrastructures, pour le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Azzedine El Midaoui, la réforme du troisième cycle procède d’une même logique, inscrite dans les Hautes Orientations Royales plaçant le citoyen au centre de l’action publique. Ces chantiers, a-t-il rappelé, convergent vers un objectif commun : améliorer la santé humaine et garantir un accès équitable aux soins, avec une attention soutenue portée aux catégories les plus vulnérables.
Dans cet esprit, M. El Midaoui a tenu à rappeler que la formation médicale au Maroc reposait sur un socle de compétences investies et en interaction constante avec le système de soins. La réforme engagée ne s’inscrit donc pas dans une rupture avec les acquis, mais dans leur approfondissement : aligner les formations sur les standards internationaux, unifier les critères à l’échelle nationale et renforcer ainsi la cohérence d’ensemble du dispositif de formation.
Dans cet esprit, M. El Midaoui a tenu à rappeler que la formation médicale au Maroc reposait sur un socle de compétences investies et en interaction constante avec le système de soins. La réforme engagée ne s’inscrit donc pas dans une rupture avec les acquis, mais dans leur approfondissement : aligner les formations sur les standards internationaux, unifier les critères à l’échelle nationale et renforcer ainsi la cohérence d’ensemble du dispositif de formation.
Vers un modèle national de formation cohérent et modernisé
À la suite des échanges, le président de l’Université Mohammed V, Mohamed El Rhachi, a mis en lumière l’enjeu d’une formation académique à la fois cohérente et répondant aux attentes des étudiants, aux besoins des patients et aux exigences de la société. Il s’agit, selon lui, de penser la formation médicale comme un ensemble articulé, capable de répondre aux mutations du système de santé sans perdre de vue sa vocation première.
En écho, le doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Brahim Lekehal, a souligné que cette rencontre marquait une étape déterminante dans l’édification d’un modèle national renouvelé de formation médicale. Un modèle qui s’inscrit dans la continuité des réformes engagées aux premier et deuxième cycles, tout en ouvrant la voie à une modernisation plus cohérente et mieux structurée de l’ensemble du parcours de formation.
En écho, le doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Brahim Lekehal, a souligné que cette rencontre marquait une étape déterminante dans l’édification d’un modèle national renouvelé de formation médicale. Un modèle qui s’inscrit dans la continuité des réformes engagées aux premier et deuxième cycles, tout en ouvrant la voie à une modernisation plus cohérente et mieux structurée de l’ensemble du parcours de formation.
Le troisième cycle, levier de souveraineté sanitaire
Sur un plan plus structurel, le secrétaire général du ministère de la Santé et de la protection sociale, Abdelkrim Meziane Belfkih, a replacé la réforme du troisième cycle dans l’architecture d’ensemble dessinée par la loi-cadre n°06-22 et la refonte en cours du système de santé. L’enjeu, a-t-il souligné, consiste à aligner étroitement la formation des spécialistes sur les besoins concrets du terrain, tels qu’ils se révèlent à travers la nouvelle gouvernance sanitaire régionale, afin de former des profils pleinement aptes à s’insérer au sein des Groupements sanitaires territoriaux.
À ce titre, M. Belfkih a mis en avant la nécessité de repenser l’architecture des parcours de spécialisation, tant dans leur durée que dans leurs contenus et leur organisation, pour instaurer des formations plus souples et favoriser une répartition territoriale plus équilibrée des spécialistes. À cette refonte s’adosse, selon lui, un impératif tout aussi déterminant : la valorisation des ressources humaines, à travers la sécurisation des parcours et le renforcement de l’encadrement, conditions indispensables à la réussite de la réforme.
Enfin, il a attiré l’attention sur l’impact structurant de la transformation digitale du système de santé. Le déploiement du dossier médical partagé, le développement de la télémédecine et l’intégration croissante des outils numériques appellent, dès le troisième cycle, une mise à niveau anticipée des compétences. Cette évolution, a-t-il conclu, participe pleinement d’une logique de souveraineté sanitaire, le renforcement des capacités de formation étant appelé à jouer un rôle central dans la généralisation de la protection sociale et la consolidation d’un système de santé résilient, équitable et durable.
À ce titre, M. Belfkih a mis en avant la nécessité de repenser l’architecture des parcours de spécialisation, tant dans leur durée que dans leurs contenus et leur organisation, pour instaurer des formations plus souples et favoriser une répartition territoriale plus équilibrée des spécialistes. À cette refonte s’adosse, selon lui, un impératif tout aussi déterminant : la valorisation des ressources humaines, à travers la sécurisation des parcours et le renforcement de l’encadrement, conditions indispensables à la réussite de la réforme.
Enfin, il a attiré l’attention sur l’impact structurant de la transformation digitale du système de santé. Le déploiement du dossier médical partagé, le développement de la télémédecine et l’intégration croissante des outils numériques appellent, dès le troisième cycle, une mise à niveau anticipée des compétences. Cette évolution, a-t-il conclu, participe pleinement d’une logique de souveraineté sanitaire, le renforcement des capacités de formation étant appelé à jouer un rôle central dans la généralisation de la protection sociale et la consolidation d’un système de santé résilient, équitable et durable.
Des livrables structurants pour refonder le cycle des spécialités
Au terme des travaux, un corpus de livrables de référence a pris forme, venant traduire concrètement les orientations débattues. Ils portent, en premier lieu, sur le statut des stagiaires des Facultés de médecine, de pharmacie et d’odontologie – observateurs, externes, internes et résidents – au sein des établissements relevant des groupements sanitaires territoriaux. À cette première ossature s’ajoutent les régimes des études et des examens conduisant aux diplômes de spécialité médicale, pharmaceutique, biologique et odontologique, les listes des spécialités et leurs durées de formation, ainsi que l’harmonisation, à l’échelle nationale, des contenus pédagogiques.
Au-delà de leur portée normative, ces livrables s’accompagnent de recommandations transversales visant à rehausser la qualité des formations spécialisées et à les ajuster plus finement aux besoins effectifs du système de santé. Par ce biais, le troisième cycle change de statut : il cesse d’être un simple prolongement académique pour s’affirmer comme l’un des leviers structurants de la réforme sanitaire engagée.
Au-delà de leur portée normative, ces livrables s’accompagnent de recommandations transversales visant à rehausser la qualité des formations spécialisées et à les ajuster plus finement aux besoins effectifs du système de santé. Par ce biais, le troisième cycle change de statut : il cesse d’être un simple prolongement académique pour s’affirmer comme l’un des leviers structurants de la réforme sanitaire engagée.
