À moins d’une semaine de la publication du rapport du Conseil de sécurité de l’
ONU sur le
Sahara, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé,
mercredi 2 avril
, le soutien de la France au plan d’autonomie marocain. Une prise de position ferme qui intervient au lendemain de la «réconciliation»
Paris-Alger, mais qui ne laisse place à aucun doute sur les priorités stratégiques de la France dans la région. Face aux députés, le ministre français des Affaires étrangères n’a pas mâché ses mots. «Même si nous en avons déjà parlé il y a quelques mois, nous avons exprimé notre vision du présent et de l’avenir du Sahara, qui s’inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine», a-t-il déclaré de manière on ne peut plus explicite.
Pour Jean-Noël Barrot, le plan d’autonomie proposé par le Maroc est non seulement valable, mais demeure la seule voie sérieuse. «Ce que nous avons dit vraiment, c’est qu’il n’y a pas aujourd’hui d’autres solutions réalistes et crédibles», a-t-il insisté.
La déclaration du ministre français intervient seulement deux jours après l’appel téléphonique entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, censé symboliser la fin de huit mois de tensions diplomatiques. Le 31 mars, les deux Présidents annonçaient un «programme de travail ambitieux», qui prévoit notamment la visite de Jean-Noël Barrot à Alger le 6 avril. Mais à Paris, la relance du dialogue avec Alger ne signifie pas pour autant un recul sur les dossiers sensibles. Bien au contraire. À travers ses propos sur le Sahara, Barrot a adressé un message limpide : la France n'entend pas sacrifier ses relations avec Rabat sur l’autel du rapprochement avec Alger. «Ceci doit désormais trouver une solution politique durable et mutuellement acceptable aux Nations unies», a-t-il précisé, en rappelant l’ancrage onusien de la démarche marocaine. Jean-Noël Barrot a d’ailleurs annoncé une rencontre prochaine avec son homologue marocain,
Nasser Bourita, à Paris.
Pour rappel, en novembre dernier, à l’occasion de l’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prorogeant d’un an le mandat de la Minurso, la France avait tenu à réaffirmer, par la voix de son ambassadeur représentant permanent à l’ONU, sa position «claire et forte» en soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Cet appui d’envergure avait été initialement exprimé par le Président
Emmanuel Macron dans un message adressé à
Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 25ᵉ anniversaire de l’accession du Souverain au Trône de Ses glorieux ancêtres et réitéré avec force par le Chef d’État français lors d'une séance conjointe des deux Chambres du Parlement marocain tenue, mardi dernier, lors de la visite d’État qu’il a effectuée au Maroc.
Dans son discours sous la coupole du Parlement, M. Macron avait déclaré : «Et je le réaffirme ici devant vous. Pour la France, le présent et l'avenir de ce territoire s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. L'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue».
À noter, par ailleurs, que dans la perspective des consultations informelles du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara prévues à la mi-avril 2025, M. Bourita, a eu des entretiens le 24 mars dernier à Rabat, avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara marocain, M. Staffan de Mistura.
Lors de cet entretien, la délégation marocaine a exposé la dynamique internationale impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en faveur de la marocanité du Sahara et en appui à l’Initiative marocaine d’autonomie. Dans ce contexte, le Souverain avait appelé les Nations unies, à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Glorieuse Marche Verte, le 6 novembre 2024, à «prendre leurs responsabilités en mettant en évidence la grande différence entre deux paradigmes : Celui qu’incarne le Maroc dans son Sahara, réaliste et légitime et celui qui repose sur une vision sclérosée, coupée du monde réel et de ses évolutions».