Yousra Amrani
13 Août 2025
À 17:07
Portée par une demande croissante des administrations publiques, des établissements publics et du secteur privé,
l’activité de gardiennage et de
sécurité privée connaît depuis plusieurs années un essor considérable. Ce développement s’est traduit par
une multiplication des entreprises spécialisées, occupant une place de plus en plus importante dans le paysage économique national. Pourtant, derrière cette croissance, les agents de sécurité restent confrontés à
des conditions de travail souvent précaires : non-respect du salaire minimum légal, heures supplémentaires non rémunérées et, parfois, absence de couverture sociale.
C’est sur cette problématique que le conseiller
Khalid Essatti a interpellé le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences,
Youness Sekkouri. Dans sa réponse écrite, le ministre a rappelé que la profession était encadrée par
la loi n°27.06 relative aux activités de gardiennage et de transport de fonds, promulguée en 2007, et par son décret d’application de 2010. Ce dispositif législatif fixe les règles du métier et confie le contrôle de leur application aux officiers de police judiciaire, en coordination avec l’Inspection du travail.
Contrôles renforcés et résultats significatifs
S’agissant du volet contrôle, le ministre a indiqué qu’en 2024, l’inspection du travail a intensifié ses opérations de contrôle, avec 1.022 visites d’inspection effectuées à travers le Royaume auprès des entreprises de sécurité. Ces interventions ont donné lieu à 9.160 observations adressées aux employeurs. Parmi elles, 3.411 concernaient les salaires, dont 2.394 liées au paiement à temps et 958 au respect du SMIG. La durée du travail a également suscité 786 observations, en raison notamment du non-respect des jours de repos hebdomadaires, des jours fériés et des congés payés. Enfin, 346 observations ont porté sur la protection sociale, incluant l’affiliation à la CNSS, l’assurance accidents du travail et l’assurance maladie obligatoire. En outre, 36 procès-verbaux ont été établis à l’encontre des contrevenants, comprenant 28 délits et 64 contraventions.
Mesures prévues pour 2025 et 2026
Il convient de souligner que pour améliorer concrètement la situation des agents de sécurité, le ministère a annoncé une revalorisation progressive du salaire minimum dans le secteur non agricole de 10% sur deux ans : soit plus 5% en janvier 2025, puis +5% en janvier 2026. Le SMIG horaire atteindra ainsi 17,10 dirhams, soit 3.267,60 dirhams par mois. Parallèlement, une révision du Code du travail a été engagée, conformément à l’accord social d’avril 2024, afin d’adapter le cadre juridique aux réalités et aux défis spécifiques rencontrés par les travailleurs du secteur.