LE MATIN
21 Août 2025
À 19:51
Le
ministère du Transport et de la Logistique a annoncé, jeudi, le report de l’entrée en vigueur de la procédure unifiée visant à contrôler la conformité des
cyclomoteurs à l’aide d’un appareil de mesure de vitesse (
speedomètre). Une décision qui intervient après concertation avec le
Chef du gouvernement et les différents acteurs concernés, dans un contexte marqué par la hausse inquiétante des
accidents impliquant ce type de véhicules.
Selon le communiqué, la note initialement adressée par l’
Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) à la
Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le 6 août 2025, prévoyait l’instauration d’un dispositif uniforme de contrôle des cyclomoteurs. Cette mesure, approuvée par la commission de veille relevant de la commission permanente de la
sécurité routière, avait pour objectif de lutter contre les pratiques illégales de modification des caractéristiques techniques des engins, souvent à l’origine d’accidents graves.
En 2024, pas moins de 1.738 décès liés aux cyclomoteurs ont été recensés, soit 43 % du total des victimes d’accidents de la circulation. La majorité de ces drames est attribuée à des excès de vitesse consécutifs à des altérations techniques non conformes à la réglementation.
Le ministère souligne néanmoins que le programme d’action estivale a permis de réduire sensiblement le nombre de décès au mois de juillet 2025 par rapport à l’année précédente : -25 % en rase campagne et -5,2 % à l’échelle nationale. Mais la tendance en zone urbaine reste préoccupante, avec une hausse de près de 49 %, essentiellement imputable aux cyclomoteurs.
Dans ce contexte, et afin de concilier impératifs de sécurité routière et réalités socio-économiques des usagers, il a été décidé d’accorder un délai supplémentaire aux propriétaires de deux-roues. Ce sursis doit leur permettre de s’assurer de la conformité de leurs véhicules aux normes légales : cylindrée ne dépassant pas 50 cm³ et vitesse maximale limitée à 50 km/h.
La durée de ce délai sera fixée après la prochaine réunion de la commission permanente de la sécurité routière, à l’issue de consultations approfondies avec l’ensemble des parties prenantes. En attendant, le ministère affirme maintenir ses campagnes de sensibilisation, déployées sur les supports audiovisuels, numériques et sur le terrain, afin de favoriser l’adhésion des usagers à cette démarche.