Yousra Amrani
14 Septembre 2025
À 10:45
Le gouvernement s’apprête à lancer un vaste programme de réhabilitation et de modernisation des marchés hebdomadaires, véritables poumons économiques du monde rural. Une enveloppe d’un milliard de dirhams sera mobilisée pour ce chantier d’envergure, qui doit redonner à ces espaces leur rôle central dans la vie sociale et économique du pays.
Dans une réponse à une question écrite à une question posée par le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a expliqué que ce financement serait assuré par plusieurs départements, notamment le ministère de l’Intérieur à travers la Direction générale des collectivités territoriales, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts ainsi que le ministère de l’Industrie et du commerce. Tous ces départements ont déjà apporté leur contribution, à l’exception du département agricole qui apportera sa partie une fois que l’accord actuellement en cours de finalisation sera acté.
Le rôle des marchés publics dans l’équilibre économique des territoires
Le ministre a rappelé à cette occasion que les marchés hebdomadaires ne sont pas de simples lieux de commerce. Ils constituent des espaces publics de proximité qui assurent une fonction essentielle dans l’équilibre économique et social des territoires. Ils contribuent à fixer les populations rurales, favorisent les échanges commerciaux et représentent pour certaines communes l’une des principales sources de financement. Ils portent également une dimension symbolique, sociale et culturelle, qui en fait des lieux de sociabilité et de rencontre au cœur de la vie rurale.
Laftit relève les dysfonctionnements
Pourtant, malgré cette importance, ces marchés connaissent de nombreux dysfonctionnements : Infrastructures vétustes, poids excessif des intermédiaires, faible professionnalisation des activités et absence d’une organisation claire fragilisent leur efficacité et réduisent leur contribution au développement local. Afin de répondre à ces défis, le gouvernement a conçu un programme national ambitieux pour moderniser et valoriser ces marchés. Celui-ci vise à organiser les espaces d’échanges, à promouvoir la commercialisation des produits locaux, à améliorer l’attractivité des territoires et à renforcer la compétitivité des acteurs. L’objectif est aussi de créer des opportunités d’emploi et d’offrir aux commerçants, aux artisans et aux usagers de meilleures conditions de travail et de services.
L’Intérieur accompagne les communes
Parallèlement, le ministère de l’Intérieur accompagne les communes dans leurs efforts de réhabilitation à travers un soutien financier et technique, particulièrement destiné aux collectivités les moins dotées en infrastructures. Abdelouafi Laftit a insisté dans ce sens sur la nécessité pour les communes d’abandonner les modes de gestion traditionnels, comme la location ou l’administration directe, au profit de modèles plus modernes et performants tels que la gestion déléguée ou la création de sociétés de développement local pour la gestion de ces espaces. Selon le ministère de l’Intérieur, un guide pratique a déjà été élaboré et mis à la disposition des communes afin de les assister et les orienter vers une gouvernance efficace et durable de ces espaces.
Le contrôle sanitaire
Le dispositif inclut également des mesures sanitaires, avec un contrôle régulier des abattoirs ruraux intégrés aux marchés par les services vétérinaires. Des commissions mixtes effectuent en outre des visites périodiques pour vérifier la qualité des produits proposés. Ainsi, toute marchandise non conforme est immédiatement retirée de la circulation. À travers ce programme, le gouvernement entend redonner aux marchés hebdomadaires la place qu’ils méritent dans l’économie nationale et dans la vie quotidienne des Marocains. Ces lieux, où se mêlent échanges commerciaux, rencontres sociales et coutumes ancestrales, demeurent des piliers du monde rural. Leur modernisation apparaît aujourd’hui comme une étape incontournable pour concilier authenticité, modernité et développement durable.