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Transport mixte : le gouvernement veut accélérer la structuration du secteur

Face aux défis posés par le transport clandestin et les besoins croissants des citoyens en matière de mobilité dans le monde rural, le gouvernement intensifie ses efforts pour structurer le secteur du transport mixte. En 2024, le comité des transports a examiné pas moins de 595 demandes déposées pour ce type de transport, témoignant d’une volonté ferme de régulariser et d’optimiser cette activité essentielle. Des directives ont également été transmises aux walis et gouverneurs, les invitant à approfondir l’étude des itinéraires proposés et à renforcer la fréquence des réunions des commissions provinciales, dans le but d’accélérer le traitement des dossiers et de mieux répondre aux attentes des populations locales. Cette dynamique proactive s’inscrit dans une stratégie nationale visant à instaurer un cadre organisé, sécurisé et équitable pour le transport collectif des personnes.

15 Janvier 2025 À 18:25

Dans une volonté affichée de répondre aux besoins croissants de mobilité des citoyens et de mettre un terme au transport clandestin, le ministère du Transport et de la logistique s’est engagé à renforcer son action. À travers la Commission des transports, le ministère s’est montré ouvert à l’examen et à l’octroi d’autorisations de transport mixte, en s’appuyant sur les procès-verbaux des commissions provinciales des transports. Cette démarche vise à offrir un cadre légal et organisé aux propriétaires et conducteurs de véhicules exerçant de manière informelle, leur permettant ainsi de régulariser leur situation en déposant des demandes d’autorisation pour l’exploitation des services de transport mixte dans leur province d’activité.



Cette initiative, qui s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, a été rappelée par Abdelssamad Kayouh, ministre du transport et de la logistique, lors d’une réponse à une question écrite posée par le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants.

Dans sa réponse, le ministre a indiqué que l’activité de transport routier collectif de personnes est encadrée par des dispositions légales et réglementaires strictes, notamment celles du Dahir n°1.63.260 du 12 novembre 1963, modifié et complété. Cette législation impose l’obtention d’une autorisation préalable pour exercer cette activité, en plus de licences spécifiques pour chaque véhicule utilisé. «Fournir des services de transport de personnes sans autorisation constitue une infraction aux lois en vigueur», a souligné M. Kayouh, insistant sur la nécessité de respecter ces règles pour garantir la sécurité et la qualité des services.

C’est dans ce sens donc et pour lutter contre l’anarchie et le transport clandestin qu’un cahier des charges a été adopté en 2013 pour structurer le transport en milieu rural. Ce document établit des conditions claires et transparentes, permettant à tous les investisseurs intéressés d’obtenir les autorisations nécessaires. Ce qui est de nature à renforcer non seulement l’égalité des chances dans l’obtention des autorisations, mais aussi une amélioration notable des déplacements des populations rurales, en leur offrant des services de transport sécurisés et de qualité. Ainsi et grâce à ces dispositifs et dans la continuité de la priorité accordée au traitement des dossiers liés au transport mixte, l’année 2024 a connu l’examen de pas moins de 595 demandes lors des réunions du comité des transports. Par ailleurs, le ministère a adressé des directives aux walis et gouverneurs pour qu’ils mènent des études approfondies sur les itinéraires proposés, tout en augmentant la fréquence des réunions des commissions provinciales.

Le ministère a également décidé d’encourager l’élargissement des commissions provinciales à tous les modes de transport public, y compris les représentants du transport mixte. Cette mesure vise à renforcer l’équité et à répondre aux besoins socio-économiques des habitants des zones rurales, conformément à l’article 21 bis du Dahir n°1.63.260. En outre, et dans un souci de renforcer le caractère local et stratégique du transport rural, le ministère s’est attelé à mettre en place un pacte national de mobilité répondant aux aspirations du nouveau modèle de développement. Dans ce sens, il a lancé une étude qui est actuellement en cours pour élaborer ce pacte, en vue d’instaurer une mobilité durable, inclusive et adaptée aux spécificités locales.

Par ailleurs et dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, le ministère du Transport collabore étroitement avec le ministère de l’Intérieur pour accompagner les Conseils régionaux dans l’exercice de leurs compétences en matière de transport. Ces efforts visent à garantir des solutions de mobilité adaptées, respectant les spécificités régionales et locales, tout en assurant la sécurité et la santé des citoyens. En plaçant ainsi la sécurité, la qualité et l’organisation au cœur de ses priorités, le ministère du Transport entend relever le défi de structurer le transport mixte et d’offrir à tous les citoyens un service digne de leurs attentes.
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