LE MATIN
03 Novembre 2023
À 14:42
Une convention de partenariat pour la création du Centre «Moussalaha» a été signée, jeudi à Rabat, avec pour objectif la réhabilitation et la réinsertion des détenus condamnés dans les affaires d’extrémisme et de terrorisme. Elle a été signée par le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas, Ahmed Abbadi, le délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach, et le coordonnateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Abdelouahed Jamali Idrissi.
Cette convention vise à renforcer l’efficacité du partenariat institutionnel entre les parties signataires et l’ensemble des partenaires et acteurs institutionnels, à intensifier les efforts et à contribuer à la stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. En vertu de cet accord, le centre sera chargé des missions de lutte contre l’extrémisme violent, de réhabilitation et de réinsertion des détenus condamnés dans les affaires de terrorisme et d’extrémisme. Le centre va également piloter le programme de réhabilitation «Moussalaha» dans sa formule actuelle en vue de garantir sa pérennité et assurer le suivi et l’accompagnement des bénéficiaires après leur libération.
S’exprimant à cette occasion, M. Abbadi a indiqué que la création de ce centre intervenait en application des Hautes Directives de S.M. le Roi Mohammed VI en vue de capitaliser sur les expériences et les bonnes pratiques accumulées dans le cadre du programme Moussalaha pour la réhabilitation et la réinsertion des condamnés dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme, et qui a joué un rôle important et efficace dans la lutte contre l’extrémisme chez les pensionnaires des établissements pénitentiaires. La création du centre vise aussi à assurer la pérennité de ce programme, son institutionnalisation et l’amélioration de ses performances, a-t-il ajouté. Le centre sera également chargé de nouvelles missions, à savoir la conception de programmes de prévention de l'extrémisme, la mise en place d’un système de veille, la prise de mesures à même de protéger l’entourage familial direct des bénéficiaires du programme «Moussalaha» contre l’adoption d’idées extrémistes et la réalisation d’études, recherches, rencontres, conférences et de sessions de formation dans ce domaine, a-t-il fait savoir.
M. Abbadi a rappelé que d’autres missions, notamment la supervision des orientations générales du centre et les délibérations et décisions relatives à l’élaboration de la stratégie d’action du centre, seront confiées à un conseil d’orientation présidé par le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas et composé des partenaires permanents du programme «Moussalaha» et les acteurs institutionnels participant au programme. Il a rappelé que la création de ce centre est une consécration du programme de réhabilitation «Moussalaha» après son grand rayonnement à l'international, ce dernier ayant été lancé en 2017, suite à une prise de conscience quant à l’importance de réunir les conditions de réinsertion des détenus poursuivis en vertu de la loi antiterroriste, selon une approche intégrée de réhabilitation de cette catégorie de pensionnaires des établissements pénitentiaires en vue de sa réconciliation avec les systèmes et les normes régissant la relation de la société avec l’individu et les institutions assurant la gestion de la vie publique. M. Abbadi a relevé que le programme «Moussalaha», qui a duré pendant sept ans, a puisé sa philosophie dans les Hautes Orientations de S.M. le Roi Mohammed VI visant le renforcement des valeurs de citoyenneté, la diffusion des valeurs de tolérance et de modération et la préservation de la dignité des détenus dont ils sont privés.
De son côté, M. Jamali Idrissi a indiqué que cette convention vient compléter l’expérience du programme «Moussalaha», qui cible les personnes condamnées pour terrorisme et désirant revenir sur leurs convictions. Cette catégorie de détenus vivaient au sein de la société avec des idées extrémistes, a expliqué M. Idrissi dans une déclaration à la MAP, précisant qu’au sein des prisons, on s’emploie à corriger leurs convictions, à renforcer leurs capacités et leurs compétences et à construire les passerelles de confiance en les institutions et les lois. La supervision financière du centre sera confiée à une commission présidée par le coordinateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, tandis qu’un staff administratif en assurera la gestion.