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Quand les enfants marocains s’essayent aux débats parlementaires

Les enfants parlementaires marocains ont pris la parole mercredi dernier lors de la session nationale ordinaire du Parlement de l’enfant. Travail des mineurs, éducation en milieu rural, lutte contre les violences, protection sociale et soutien aux enfants en situation de handicap figuraient parmi les sujets abordés à cette occasion. Cette session a donc permis un dialogue direct entre ces jeunes et plusieurs membres du gouvernement, venus exposer les efforts et les initiatives déployés pour répondre aux défis auxquels sont confrontés les enfants du Royaume. À travers ces échanges constructifs, le Parlement réaffirme son engagement envers les droits de l’enfant tout en plaçant ces questions sur le devant de la scène.

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L’éducation en milieu rural, le travail des enfants, les politiques publiques de protection de l’enfance, ainsi que les efforts du gouvernement pour lutter contre toutes les formes de violences faites aux enfants étaient au cœur des préoccupations exprimées par les enfants parlementaires mercredi dernier, lors de la session ordinaire du Parlement de l’enfant.



Face à ces interrogations franches et ciblées, des membres du gouvernement ont présenté des explications sur les mesures prises en vue d’améliorer la condition de l’enfance au Maroc. Ces initiatives couvrent des domaines stratégiques tels que l’éducation, la santé, l’emploi, la protection sociale et l’accompagnement des enfants en situation de handicap.

Éducation : une modernisation en marche

Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, a ouvert les discussions en mettant en avant les progrès réalisés dans le cadre du projet «Écoles de l’excellence». Répondant à une question sur la modernisation des établissements scolaires, il a rappelé que 600 écoles avaient été réhabilitées l’année dernière dans le cadre de ce programme. Ces établissements ont bénéficié de la transition numérique avancée permettant aux élèves de suivre des cours centralisés via la plateforme du ministère, garantissant une égalité dans l’accès au contenu pédagogique à l’échelle nationale.

Le ministre a également dévoilé les projets futurs. D’ici trois ans, 6.000 écoles seront réhabilitées pour offrir des conditions d’apprentissage modernes et adaptées à un plus grand nombre d’élèves. Concernant les zones sinistrées par des catastrophes naturelles, il a annoncé la reconstruction de 1.370 écoles selon des normes techniques strictes. Par ailleurs, les établissements situés à proximité de cours d’eau seront déplacés pour prévenir tout risque d’inondation.

Travail des enfants : des progrès significatifs, des défis persistants

Interpellé sur le travail des enfants, Younes Sekkouri, ministre de l’Emploi et des compétences, a salué les efforts du Maroc pour lutter contre ce phénomène, en conformité avec la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Il a annoncé que le Royaume avait obtenu l’organisation de la Conférence internationale sur la réduction du travail des enfants, une reconnaissance des avancées accomplies. D’après le même responsable, seulement 1,6% des 7 millions d’enfants marocains sont concernés par le travail, selon les dernières données du Haut-Commissariat au Plan, un chiffre en nette diminution grâce à une réduction de moitié au cours des cinq dernières années. Cependant, 90% des enfants travailleurs se trouvent en milieu rural, souvent âgés de 15 à 17 ans, participant aux activités familiales. M. Sekkouri a néanmoins exprimé son inquiétude concernant le taux élevé de décrochage scolaire, qui atteint 50% chez ces enfants, mettant en lumière la nécessité d’intensifier les efforts dans ce domaine.

Protection de l’enfance : un rôle central pour la famille

Naïma Ben Yahya, ministre de la Solidarité, de l’inclusion sociale et de la famille, a été interrogée sur l’exploitation des enfants par des adultes. Elle a expliqué dans ce sens que des programmes spécifiques ont été mis en place pour aborder cette problématique, en mettant la famille au cœur des solutions. Ces initiatives incluent également la formation des travailleurs sociaux pour leur permettre de mieux accompagner les enfants vulnérables. Elle a également soulevé la question de l’exploitation des enfants en situation de handicap. Malgré les efforts conjoints de plusieurs acteurs, elle a pointé un problème récurrent : certains parents refusent de déclarer le handicap de leurs enfants, les privant ainsi d’un accès aux services et ressources mis à disposition par l’État. Cette situation complique davantage la lutte contre leur marginalisation et exploitation.

Un dialogue direct, un engagement fort

Cette session, marquée par des échanges francs et constructifs, a permis aux enfants parlementaires de poser des questions ciblées sur leurs préoccupations. Les réponses apportées par les ministres ont témoigné de la volonté du gouvernement de poursuivre ses efforts pour améliorer les conditions de vie des enfants marocains. À travers cette initiative, le Parlement réaffirme son engagement envers les droits de l’enfant et l’écoute des générations futures, tout en soulignant les défis structurels à surmonter pour bâtir un avenir plus équitable et inclusif pour les jeunes.
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