Brahim Mokhliss
22 Décembre 2024
À 17:35
Le Mouvement populaire devient le point de
convergence d'une vague sans précédent de
ralliements politiques. L'annonce de l'intégration du
Mouvement démocratique marocain n'est que la partie émergée de l'iceberg : pas moins de cinq courants politiques majeurs s'apprêtent à rejoindre le parti de l’épi. Une dynamique qui fait déjà parler d'une recomposition majeure du paysage politique national, alors que Mohamed Ouzzine, secrétaire général du parti, promet d'autres «surprises» à venir. C'est dans ce contexte que s'est tenu, samedi 21 décembre à Ifrane, le conseil national du parti, dans sa quatrième session, sous le thème évocateur «Partenaires dans la société, partenaires au service de la patrie».
Une reconfiguration politique majeure en marche
Le paysage politique marocain connaît actuellement une transformation significative, avec le Mouvement populaire comme catalyseur principal. La quatrième session du conseil national à Ifrane n'était pas qu'une simple réunion politique : elle marquait le début d'une nouvelle ère pour le parti. Mohamed Ouzzine a confirmé une série d'adhésions importantes qui pourraient, selon lui, redessiner la carte politique du Royaume. Le fait marquant de cette session a été l'intégration officielle du Mouvement démocratique marocain au sein du parti. Cette fusion stratégique s'inscrit dans une dynamique plus large : selon les informations disponibles, cinq nouveaux courants politiques issus de différents partis devraient prochainement rejoindre les rangs du Mouvement populaire.
Des ralliements stratégiques qui renforcent le parti
Mohamed Ouzzine a d'ailleurs lancé un message fort lors de son intervention : «Sur certains fronts, préparez-vous à d'autres adhésions venant de courants et de partis politiques qui vous surprendront». Cette déclaration souligne l'action du parti et son ambition de rassembler des forces politiques diverses. Or l'afflux de nouvelles adhésions pose le défi de l'intégration harmonieuse de ces forces politiques tout en préservant l'identité du parti. Le secrétaire général a souligné l'importance de maintenir la cohésion tout en s'enrichissant de ces nouvelles compétences.
Interrogé sur les rumeurs concernant certains ralliements, Mohamed Ouzzine a tenu à clarifier la situation. Le secrétaire général du Mouvement populaire a notamment démenti toute démarche active du parti pour l’adhésion de Salaheddine Abou Ghali, ancien dirigeant du Parti authenticité et modernité (PAM). Il a également précisé que Hamid Chabat (l’ancien secrétaire général du Parti de de l’Istiqlal) n'était pas directement impliqué dans l'adhésion du collectif du Mouvement démocratique marocain, ayant simplement joué un rôle d'encouragement.
Cependant, M. Ouzzine a lancé un message fort à l'attention de certains acteurs politiques : «Ils doivent se préparer à d'autres adhésions de courants et de partis politiques qui les surprendront». Il a d'ailleurs invité les membres du Conseil national à voir dans ces changements un reflet de «l'attractivité de leur parti». Le secrétaire général a particulièrement insisté sur l'importance stratégique de ces futures adhésions, précisant qu'elles «constitueront une partie essentielle de l'Alternative du parti qui sera présentée aux Marocains.
Une vision politique renouvelée et une opposition constructive
Dans son discours, Mohamed Ouzzine a réaffirmé les principes fondateurs du parti : «Dieu, la Patrie, le Roi». Cette trilogie reste le socle sur lequel le Mouvement populaire construit son action politique. Le choix d'Ifrane pour cette session n'était pas anodin : il symbolise l'attachement du parti à ses racines et à son histoire, tout en regardant vers l'avenir. Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du parti, a souligné, pour sa part, la productivité remarquable de son groupe : «Nous avons déposé plus de 90 propositions de loi, alors que l'ensemble des groupes d'opposition n'en avait déposé que 57 lors de la précédente législature». Cette activité parlementaire intense témoigne d'une opposition qui se veut constructive et une force de proposition.
De même, Adel Sebaï, président du conseil national, n'a pas mâché ses mots concernant l'action gouvernementale : «Malgré les tentatives de présenter un bilan positif, la réalité sur le terrain raconte une autre histoire». Il a notamment pointé la hausse continue des prix, la détérioration du pouvoir d'achat, l'augmentation du chômage, le recul des investissements étrangers... Le parti doit maintenir son équilibre entre opposition ferme et propositions constructives. Driss Sentissi a rappelé que «le Mouvement populaire ne défend pas des intérêts particuliers, mais œuvre pour la dignité de tous les citoyens».
Les grands axes stratégiques adoptés
Sur un autre registre, le conseil national a exprimé sa fierté face aux avancées diplomatiques concernant la question du Sahara marocain. Le parti soutient pleinement la Vision Royale et l'initiative d'autonomie comme solution crédible et réaliste. Une attention particulière a été portée à la situation en Palestine, avec un soutien réaffirmé aux droits légitimes du peuple palestinien. Le parti a également exprimé ses positions sur les situations en Syrie, en Libye et au Liban.