LE MATIN
25 Août 2025
À 13:49
Une avancée inattendue vient de Strasbourg et elle pourrait changer la manière d’aborder
Alzheimer. Des chercheurs de
l’Université de Strasbourg et du Centre national de la recherche scientifique français (CNRS) ont démontré que l’exposition quotidienne à
une lumière LED, testée sur des souris, améliore
leur mémoire et ralentit les symptômes de la maladie.
L’étude, menée par
Matthieu Aguilera, docteur en neurosciences, a porté sur
40 souris. La moitié montrait déjà des signes précoces de la maladie d’Alzheimer. Pendant deux semaines, une fois par jour, les rongeurs ont été placés pendant une heure dans une pièce sombre éclairée uniquement par un bandeau de petites lampes LED. La lumière clignotait à
une fréquence de 40 hertz, c’est-à-dire qu’elle s’allumait et s’éteignait 40 fois par seconde.
Les résultats ont été surprenants. Les souris malades ont retrouvé
des performances cognitives comparables à celles de souris en bonne santé. Autrement dit, leur mémoire et leurs capacités d’apprentissage se sont nettement améliorées. Encore plus encourageant, ces progrès ont persisté
un mois après l’arrêt de l’expérience. « C’est non invasif, simple et les effets persistent » explique
Romain Goutagny, directeur de recherches au CNRS et co-auteur de l’étude, cité par les médias.
Ce type d’approche, appelée
neuromodulation lumineuse, n’implique ni médicaments ni interventions chirurgicales. Elle consiste à stimuler le cerveau par une lumière à une fréquence précise pour
réactiver certaines connexions neuronales affaiblies par la maladie.
Pour autant, les chercheurs restent prudents. Ces résultats concernent uniquement des animaux et il faudra
des essais cliniques sur l’Homme pour confirmer l’efficacité et la sécurité de cette méthode. La maladie d’Alzheimer, qui reste la première cause de démence dans le monde, touche aujourd’hui environ
55 millions de personnes et aucun traitement curatif n’existe encore.
Cette découverte nourrit donc
un réel espoir. Elle montre que des solutions simples et non invasives pourraient un jour aider à freiner une maladie qui bouleverse la vie de millions de familles à travers le monde.