S.Ba.
09 Mai 2024
À 18:20
Le
tribunal administratif de Rabat a condamné l’Etat à dédommager une citoyenne marocaine victime d’effets secondaires liés au vaccin
AstraZeneca. La décision, rapportent Medias24 et Hespress, a été rendue en première instance en février. Elle condamne l’
Etat marocain à payer 250.000 DH à la victime, une professeur universitaire qui avait saisi la justice en juin 2022.
Cette décision intervient parallèlement à la décision du fabricant de retirer ce
vaccin anti-Covid du marché créant ainsi une controverse au niveau des pays qui l'avait utilisé lors des campagnes de vaccination pour lutter contre la pandémie.
Interrogé ce jeudi à ce sujet, le porte parole du gouvernement, Mustapha Baitas, est resté évasif. "Le gouvernement n’a aucun problème à se rendre au Parlement et à s’exprimer sur n’importe quel sujet", a-t-il répondu. Et de préciser que tous les vaccins disponibles au Maroc sont homologués et approuvés par les comités scientifiques habilités.
Risque du vaccin Astrazeneca, de quoi on parle ?
Pour ce qui est des risques des effets secondaires de ce vaccin sur la santé, Dr Tayeb Hamdi. Médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, explique que Astrazeneca a reconnu que son vaccin pourrait engendrer dans de très rares cas un effet indésirable le STT (
Syndrome Thrombotique et Thrombocytopénie). "Cet effet indésirable est déjà connu depuis 3 ans. Quand il survient dans de très rare cas, c’est dans les 2 à 3 semaines après l’administration du vaccin et non des mois ou des années après. Les effets indésirables graves sont très rares et sont communs à tous les médicaments et à tous les vaccins sans exception", explique l'expert. Pour lui, la balance bénéfice risque de tous les vaccins anti COVID est toujours en faveur des vaccins qui ont sauvé des vies et continuent de le faire. "Les très rares cas d’effets indésirables graves de la vaccination sont dans plusieurs cas entre 10 à 100 fois moins que la survenue de ces mêmes incidents en cas de maladie prévenue par ces vaccins", souligne-t-il.
Réagissant au sujet de l'indemnisation des victimes potentielles de ces effets indésirables. "Oui, sans équivoque. Il faudrait d’abord prendre en charge ces victimes, rapidement et correctement, et si des séquelles persistent, il faut les indemniser ou leurs familles. L’indemnisation sert à rétablir les droits des patients par des procédures à l’amiable ou par la voie de la justice. Les données épidémiologiques statistiques et le contexte général pourrait suffire en l’absence de preuve scientifique formelle de causalité entre l’administration du vaccin et la survenue de l’effet indésirable", note l'expert.