LE MATIN
27 Août 2025
À 11:06
L'
Agence européenne du médicament (EMA) s'est prononcée en faveur de "l'approbation du
Winlevi (...) dans le traitement de l'a
cné du visage chez les adultes et les
adolescents de 12 à 18 ans", a annoncé dans un communiqué le groupe irlandais
Cosmo.
Le Winlevi, basé sur la molécule clascotérone, constitue la première innovation thérapeutique depuis une quarantaine d'années contre l'acné: il agit par un mécanisme différent des
médicaments déjà disponibles.
Ces derniers éliminent par
antibiotiques la
bactérie à l'origine de l'acné, ou ils imitent l'accumulation de cellules mortes, un processus qui favorise l'
inflammation. La
clascotérone, elle, rend les cellules de la peau moins réceptives aux
hormones à l'origine du
sébum, la substance grasse que les acnéiques produisent en trop grande quantité.
Le traitement est déjà disponible depuis plusieurs années aux
États-Unis et d'autres pays comme le
Royaume-Uni. Mais ce n'était pas le cas dans l'
UE, où Cosmo a pendant longtemps fait le choix d'attendre pour demander l'approbation du traitement, pour des raisons stratégiques sur lesquelles il n'a pas donné de détail précis.
Plusieurs
dermatologues avaient regretté cet état de fait auprès de l'AFP, estimant que sans constituer un traitement miracle, le Winlevi marquait une nouveauté prometteuse dans le traitement de l'acné.
De plus, lors d'un premier examen au printemps, l'
EMA avait refusé de donner son feu vert pour les adolescents, estimant que les risques du traitement ne compensaient pas les bénéfices dans cette tranche d'âge: elle craignait des effets secondaires hormonaux délétères à une période cruciale pour le développement vers l'âge adulte.
Cosmo a, depuis, présenté un nouveau dossier comprenant "une évaluation clinique approfondie" par un groupe de dermatologues et d'
endocrinologues. Celle-ci a finalement convaincu l'EMA d'approuver le traitement pour tous les patients âgés de plus de 12 ans.
Cette décision ne signifie par pour autant que le médicament sera disponible dans l'immédiat dans les pays de l'UE, car les autorités sanitaires nationales - en
France, la Haute autorité de santé (
HAS) - devront désormais se prononcer sur l'intérêt du traitement et son éventuel remboursement.