Société

Maladie rénale : l’association REINS appelle à investir dans des traitements innovants

Affection silencieuse et souvent diagnostiquée tardivement, la maladie rénale chronique est en train de devenir un véritable fardeau pour le système de santé. Afin de remédier à cette situation et assurer une meilleure qualité de vie aux patients, l’association REINS appelle à investir dans des traitements innovants et plus respectueux de l'environnement.

10 Mars 2024 À 12:00

La Journée mondiale du Rein sera célébrée cette année le 14 mars sous le thème «La santé rénale pour tous : promouvoir un accès équitable aux soins et une utilisation optimale des médicaments». À cette occasion, l’association REINS tient à sensibiliser l’opinion publique à l’impact des maladies rénales qui toucheraient plus de deux millions de Marocains. «En 2024, REINS lance, encore une fois, un appel national non seulement pour la prise de conscience de la maladie et ses impacts, mais aussi pour agir activement afin de protéger la santé rénale de notre population. Un appel à prendre au sérieux et qui tient compte de l’augmentation des cas d'insuffisance rénale, aggravés par les modes de vies actuels. Au Maroc, près de 38.000 patients sont en hémodialyse chronique avec une augmentation régulière, un lourd poids sociale et économique», indique l’association dans un communiqué, soulignant l’importance du dépistage et du diagnostic précoce permettant d’éviter ou de retarder la mise en dialyse.

«Dans le but de marquer cette journée, REINS travaille pour mettre en lumière les différents aspects du thème de l’année 2024 qui vise à promouvoir un accès équitable aux soins et une utilisation optimale des médicaments. Elle intervient également dans un contexte où le numérique prends de plus en plus de place dans la pratique médicale et où l’environnent est au cœur des préoccupations des professionnels de la santé», précise l’association.
Amal Bourquia, professeure en néphrologie, dialyse et transplantation, présidente de l’association REINS, nous rappelle, par ailleurs, qu’au cours des trois dernières décennies, les efforts de traitement de l'insuffisance rénale chronique (IRC) se sont concentrés surtout sur la préparation et l’offre des thérapies de remplacement rénal. Cependant, les avancées thérapeutiques récentes offrent des opportunités sans précédent pour prévenir ou retarder la maladie et atténuer les complications telles que les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance rénale, prolongeant ainsi la qualité et la durée de vie des personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique.
«La numérisation en néphrologie a progressé de manière disparate dans tous les principaux domaines d’application clinique. La numérisation tout au long des parcours de soins en néphrologie est liée au respect des défis éthiques et réglementaires des applications vers une application clinique plus large», affirme-t-elle. «Parent pauvre des programmes de santé des gouvernements, la maladie rénale chronique (MRC) est une menace mondiale pour la santé publique et doit prendre une place essentielle dans le projet national. Affection silencieuse et diagnostiquée tardivement, elle augmentera le besoin mondial de recourir à des traitements coûteux et indispensables telles que la dialyse et la transplantation. Il est urgent de mettre en œuvre une approche systématique en matière d'IRC afin d'améliorer la sensibilisation générale, la prévention primaire et secondaire, la détection précoce, le dépistage, le diagnostic et l'accès à des soins et traitements optimaux. En outre, l'investissement dans des traitements CKD innovants et prometteurs devrait désormais figurer parmi les priorités, ainsi qu’une utilisation contrôlée et éthique du numérique», insiste la spécialiste.

L’association REINS souligne enfin que face aux défis environnementaux, chaque secteur doit jouer son rôle dans la réduction de l'empreinte carbone. Le secteur de la santé est particulièrement concerné, car il contribue à environ 4 à 6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour ce qui est des soins rénaux, les empreintes carbone de l'hémodialyse ont été reconnues comme particulièrement élevées, en raison de la forte consommation d'énergie, d'eau et de consommables, ainsi que du caractère répétitif des traitements de dialyse.
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