LE MATIN
28 Mars 2025
À 09:37
Dans un communiqué, la
HACA indique que telle que définie dans son mandat, sa régulation des
contenus publicitaires a pour objectif d’assurer un équilibre entre les
droits des citoyens usagers des
médias et les
intérêts économiques des
opérateurs audiovisuels.
Dans ce cadre, en se fondant sur les règles en vigueur en matière d’encadrement de la
programmation publicitaire et de régulation des contenus, le
CSCA a décidé, lors de sa réunion plénière du 25 courant, de rappeler que le mois de
Ramadan est traditionnellement un pic en termes d’
investissements publicitaires. L’importance pour les opérateurs de capter des ressources durant cette période de haute activité est un fait avéré et un impératif économique bien compris.
Néanmoins, poursuit la HACA, cette situation doit aller de pair avec la prise en compte de l’intérêt supérieur du public dont certaines franges, comme les
enfants et les jeunes publics, sont vulnérables à la surexposition aux
communications publicitaires.
Comme à l’accoutumée, la programmation des
radios et télévisions marocaines a été marquée au cours du mois de Ramadan de cette année par un phénomène d’encombrement publicitaire, notamment pendant les heures de grande écoute. Cette surcharge publicitaire impacte négativement l’expérience du public et affecte la valeur perçue des
contenus éditoriaux, qu’ils soient œuvres de
fiction,
information ou autres.
L’encombrement publicitaire est susceptible d’affecter l’engagement du public vis-à-vis des programmes et de porter atteinte à l’image des
médias, notamment ceux du
service public, relève la même source.
Les
autosaisines, comme les plaintes de
citoyens et d’
associations reçues par la HACA, révèlent un grand besoin de renforcement de l’autorégulation des opérateurs en matière de
communication publicitaire.
Publicités non déclarées ou interdites, confusion entre contenu sponsorisé et programme éditorial, confusion entre publicité et
parrainage, défaut de transparence en matière de placement de produits, toutes ces pratiques doivent être bannies des
contenus audiovisuels au nom d’abord du droit du citoyen et du
public marocain à des programmes de qualité et de confiance.
Au-delà de son pouvoir de sanction dont il n’hésite pas à user, le CSCA considère que les risques d’érosion de la
crédibilité éditoriale de l’
audiovisuel marocain, que ces pratiques publicitaires contribuent à exacerber, ne peuvent être résolus par la seule intervention du régulateur.
Le Conseil appelle à ce propos à la mise en place de pratiques publicitaires innovantes, éthiques, préservant à la fois l’indépendance éditoriale des médias et les intérêts des annonceurs et des
opérateurs audiovisuels. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’un modèle économique viable et durable pour les
médias audiovisuels. Une urgence à l’heure où les écosystèmes médiatiques connaissent partout dans le monde de profondes mutations dont l’enjeu réel renvoie à des questions aussi vitales que la
souveraineté médiatique et culturelle, conclut le communiqué.