Société

Recrudescence du choléra dans le monde : le risque d’épidémie très faible au Maroc

La recrudescence du choléra à l’échelle mondiale inquiète l’Organisation mondiale de la santé depuis plusieurs mois. Une récente analyse confirme la tendance. Qu’en est-il au Maroc ? Selon les experts contactés par «Le Matin», le risque d’épidémie est jugé très faible.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae.

26 Septembre 2023 À 16:03

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 22 septembre dernier de nouvelles statistiques sur le choléra qui montrent l’ampleur de la recrudescence de la maladie dans le monde. Elle a ainsi révélé que le nombre de cas révélés en 2022 a plus que doublé par rapport à 2021 et que 44 pays en ont signalé, contre 35 en 2021. Doit-on craindre la réapparition de la maladie au Maroc ? Contacté par «Le Matin», Dr Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé, estime que le risque d’apparition d’une épidémie de choléra dans notre pays est très faible. «Ce n’est pas la première fois que l’OMS alerte sur la recrudescence du choléra dans plusieurs pays.

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L’Organisation a déjà sorti plusieurs rapports dans ce sens ces dernières années. Mais cela ne veut pas dire que tous les pays sont concernés», assure-t-il. «Il faut savoir que le choléra est une maladie étroitement liée à la dégradation des conditions d’hygiène, au manque d’eau potable et d’assainissement adéquat, au sous-développement, à la pauvreté et aux conflits, ce qui n’est heureusement pas le cas au Maroc. Ainsi, le risque est très faible pour nous. Cela dit, des cas importés peuvent survenir», prévient Dr Mrabet. Le Maroc dispose d’un système de veille épidémiologique et de contrôle sanitaire aux frontières de routine qui peut détecter les personnes atteintes de choléra. «Il est important de rappeler que le choléra est une maladie très contagieuse, les cas peuvent se multiplier rapidement. C’est pourquoi dès l’apparition d’un cas suspect dans le pays, celui-ci sera déclaré et directement pris en charge. Notons également que le traitement et la prise en charge de cette infection se sont beaucoup améliorés ces dernières années», rassure le responsable.

De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne qu’il est normal que l’OMS s’inquiète de la recrudescence des cas de choléra à l’échelle planétaire puisque la tendance haussière constatée en 2021 et 2022 dans de nombreux pays est toujours d’actualité cette année. Le médecin affirme, toutefois, que le Maroc ne court pas vraiment le risque de développer une épidémie. «Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae. Les symptômes sont parfois légers, mais en général la maladie se déclenche par une diarrhée et des vomissements continus provoquant une déshydratation qui peut être mortelle en l’absence de traitement. Cependant, les conditions de vie au Maroc, notamment le bon niveau d’assainissement et d’accès à l’eau potable et le respect des mesures d’hygiène collectif, minimisent le risque de développement de cette maladie», affirme Dr Hamdi. «Certes, il faut toujours rester vigilants, mais il faut aussi savoir que le système de santé marocain peut bien faire face à une épidémie de choléra. En effet, les autorités marocaines ont la capacité de retrouver la source de contamination rapidement et d’encercler les nouveaux cas s’ils apparaissent et les prendre en charge», poursuit-il. Le médecin cite l’exemple du séisme d’Al Haouz où les autorités se sont précipitées pour assurer l’accès à l’eau potable et les mesures d’hygiène à toute la population pour éviter le risque de déclenchement d’une quelconque épidémie.
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