LE MATIN
07 Mars 2024
À 12:40
En 2023, selon les données du
ministère de la Santé et de la Protection sociale, 49% des
personnes vivant avec le VIH au
Maroc étaient des
femmes contre 18% en 1990.
L’
ALCS explique que cette
féminisation de la maladie
est le fruit des
inégalités entre les hommes et les femmes ainsi que des
discriminations qui privent ces dernières de leurs
droits humains fondamentaux, y compris le
droit à l’éducation, à la
santé et aux
opportunités économiques. Ces inégalités, notamment
juridiques, créent une
dépendance qui compromettent l’
autonomie des femmes et des filles, leur capacité à
prendre des décisions, leur
dignité et leur
sécurité, d’autant plus que le risque de contracter le VIH lors d’un
rapport hétérosexuel non protégé est de 2 à 4 fois supérieur pour les femmes que pour les hommes, poursuit l’association.
Sida : Les violences envers les femmes, un facteur aggravant du risque d'infection
À la fois cause et conséquence des inégalités de genre, les
violences physiques et psychologiques envers les femmes aggravent leur
vulnérabilité au VIH, constate la même source. Endémique au Maroc au vu des résultats de l’
enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes réalisée en 2019 par le
Haut Commissariat au Plan, "cette violence n’épargne pas les
filles de moins de 18 ans qui, notamment, continuent de subir des
mariages avant leur majorité. Une
violence juridique qui, selon les chiffres diffusés la Présidence du
Ministère public, s’est manifestée par la délivrance de 12.940
autorisations de mariage concernant des
filles mineures en 2022. Ces mariages synonymes de privation de droits exposent les
jeunes mineures aux risques d’une
infection par le VIH. En effet, selon l’
ONUSIDA, les filles mariées avant l’âge de 15 ans sont 50 % plus susceptibles d’être confrontées à des
violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire et les violences exercées par un partenaire intime augmentent jusqu’à 50% le risque d’infection par le VIH chez les femmes”, explique l’
ALCS dans un communiqué.
Afin d’atteindre l’objectif national de l’
éradication de l’épidémie de VIH en 2030, l’association préconise de restaurer et renforcer les
droits fondamentaux des femmes, y compris le droit essentiel à l’
information et à l’
accès à la santé, notamment la
santé sexuelle.