«Tekhnaqt», c’est sous ce slogan que les habitants de Kénitra avaient manifesté en début d’année pour dire qu’ils suffoquent. Les pneus usagés puis brûlés seraient à l’origine de la poussière noire qui a causé ce désastre écologique.
Lors d’une réunion entre les autorités locales et les représentants de la société civile, en mars dernier, le wali de la région a rappelé qu’une commission mixte, créée en 2012 déjà, a prospecté plusieurs points d’incinération informelle des pneus usagers, répartis sur divers endroits de la ville. Et que des mesures d’urgence ont été prises par la wilaya de Kénitra en collaboration avec le département de l’Environnement. À la lecture des conclusions de l’évaluation de la qualité de l’air ambiant de la ville de Kénitra, à travers des campagnes de mesures qui se sont déroulées du 13 mars au 5 avril 2014, ces points noirs seraient effectivement responsables de ce pic de pollution.
Résultats conformes
En attendant de mesurer la qualité de l’air aux abords des unités industrielles, quatre sites ont été retenus où ont été calculés, par un laboratoire mobile, la teneur des éléments polluants tels que le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), l’ozone (O3), le monoxyde et le dioxyde d’azote (NO et NO2), ainsi que les particules en suspension. Selon les résultats de ces analyses, tels que diffusés par le ministère délégué chargé de l’Environnement, les valeurs moyennes sont inférieures à celles préconisées par la réglementation nationale.
En revanche, les valeurs moyennes mesurées dans la zone industrielle de Bir Rami dépassent largement la valeur de la norme, selon la même source qui conclut que «ce dépassement serait dû à des rejets atmosphériques d’origine industrielle (…). Globalement, on peut conclure que la qualité de l’air est bonne sur l’ensemble du territoire de la ville hormis dans les zones abritant des unités industrielles qui vont faire l’objet d’une campagne ciblée pour déterminer les unités industrielles à l’origine de la dégradation de la qualité de l’air ambiant pour prendre les dispositions réglementaires qui s’imposent». Afin de freiner les atteintes portées à la qualité de l’environnement par les trois millions de véhicules actuellement en circulation au Maroc, le ministère délégué chargé de l'Environnement a initié, en partenariat avec les opérateurs concernés, la création d’une filière de valorisation des batteries.
La quantité des batteries usagées produite a été estimée à 674.000 unités soit environ 10.050 tonnes. Pour le démarrage de la filière, la quantité des batteries usagées à collecter et à traiter est de 6.000 tonnes, soit 60% des batteries usagées générées annuellement. Selon le ministère de tutelle, la création de la filière de gestion des batteries usagées est la première du genre au Maroc.
Sa mise en place permettra d’ouvrir la voie à la création d’autres filières de valorisation des déchets dangereux et non dangereux (huiles, pneus usagés…). Cette convention a été paraphée le 7 mars dernier.