«Il reste quatre semaines et demi pour conclure un accord définitif. On espère arriver à un accord mais les chances restent assez faibles. La balle est dans le camp de l'Iran», qui doit faire «des gestes significatifs», a ajouté ce diplomate.
L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) doivent intensifier leurs négociations à Vienne dans les prochaines semaines dans l'espoir de conclure d'ici le 24 novembre un accord historique qui garantirait la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de Téhéran.
En échange, l'Iran obtiendrait la levée des sanctions internationales qui asphyxient son économie.
Les deux parties s'étaient initialement donné jusqu'au 20 juillet pour aboutir, avant de s'octroyer un délai supplémentaire jusqu'au 24 novembre.
«Des deux côtés, il y a une volonté d'aboutir, mais cela va être difficile car l'écart entre les positions des deux parties reste substantiel», a encore indiqué le diplomate. «Les Iraniens n'ont pas véritablement pris les décisions qu'on attend d'eux pour parvenir à un accord. Les Six demandent des gestes : réduction très significative de la capacité d'enrichir l'uranium, démantèlement d'Arak...», le réacteur à eau lourde proche de Téhéran, en échange de «la suspension puis de la levée de toutes les sanctions économiques», a-t-il encore dit.
Le diplomate a reconnu que les négociations avaient déjà abouti à «quelques progrès limités, mais insuffisants», indiquant que les Iraniens étaient en particulier «plus ouverts sur Arak».
Le réacteur d'Arak est l'un des points d'achoppement des négociations car il pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium susceptible d'offrir une alternative pour la fabrication d'une bombe atomique. Parmi les autres points importants encore en suspens figure la capacité que l'Iran conserverait, après un accord, de produire de l'uranium enrichi.
Interrogé sur la possibilité d'une nouvelle prolongation des discussions, le diplomate a indiqué que «les conditions d'une prolongation ne sont pour l'instant pas réunies. Mais si on n'arrive nulle part le 23 novembre, on discutera de l'extension».
Les Américains ne veulent pas prolonger le processus au-delà du 24 novembre, mais selon de nombreux observateurs, repousser la date butoir est inévitable.
La principale négociatrice américaine Wendy Sherman, avait appelé jeudi Téhéran à «faire le bon choix» pour parvenir à un accord. Mais selon l'un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, son pays n'acceptera «aucun retour en arrière» dans son programme nucléaire, en particulier l'enrichissement d'uranium.